UnpassĂ© qui embarrasserait sa hiĂ©rarchie. Selon une enquĂȘte exclusive du Point de ce 5 septembre 2017, le gĂ©nĂ©ral de brigade Dominique Trinquand, issu de
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Annexe Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Dans cet article, on tentera de revisiter les thĂšses du dĂ©mantĂšlement tribal en AlgĂ©rie, pour en souligner les rĂ©alitĂ©s mais aussi les limites, puis on prendra le cas des mesures prises par les autoritĂ©s coloniales Ă lâĂ©gard de deux tribus appartenant Ă lâannexe dâAin Sefra les cAmĂ»r et les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b. Notre propos nâest donc pas de faire lâhistoire sociale de ces tribus, mais de comparer les mesures prises par les autoritĂ©s coloniales Ă lâĂ©gard de la question tribale selon quâil sâagit des dĂ©partements civils du Nord ou des territoires du Sud. This paper aims to revisit the theses of tribal dismantling in Algeria, in order to underline its reality but also its limits. The author examines the case of the policy of colonial authorities with regard to two tribes belonging to the territory of Ain Sefra cAmĂ»r and AwlĂąd Sid Ahmad MajdĂ»b. The purpose is not so much to write a social history of these tribes, but to compare the decisions taken by the colonial authorities with regard to the tribal question in the civil departments of the Nord and in the Southern de page EntrĂ©es dâindex Haut de page Texte intĂ©gral 1 Lâun des journaux francophones algĂ©riens les plus lus, LibertĂ©, a consacrĂ© un dossier spĂ©cial Ă ce ... 2 Le journal algĂ©rien El Moujahid, journal rangĂ© du cĂŽtĂ© du pouvoir, soulignait par exemple Ă propos ... 3 La confĂ©dĂ©ration des cAmĂ»r de la rĂ©gion dâAin Sefra se serait constituĂ©e progressivement entre le ... 4 Sid Ahmad MajdĂ»b, lâancĂȘtre fondateur de la tribu, serait nĂ© approximativement entre 1490 et 1493 ... 5 Pour une analyse du concept de tribu, cf. Jacques Berque, Quâest-ce quâune tribu nord-africaine ... 1La question tribale est rĂ©apparue en AlgĂ©rie depuis les rĂ©voltes survenues en Kabylie en avril 2001. Celles-ci ont mis au devant de la scĂšne publique un nouvel interlocuteur Ă©tatique la coordination des arouch, dairas et communes â le terme arouch carĂ»sh Ă©tant gĂ©nĂ©ralement employĂ© en AlgĂ©rie pour dĂ©signer les tribus sing. carsh. Suite Ă ces Ă©vĂ©nements, de nombreux articles journalistiques sont parus au sujet de la tribu1, et depuis lors, on assiste tout au moins dans la presse Ă une mise en exergue et peut-ĂȘtre Ă une survalorisation du fait tribal dans ce pays2. Parmi les questions que pose ce regain dâintĂ©rĂȘt pour la tribu, il en est une qui nous intĂ©resse particuliĂšrement celle concernant le dĂ©mantĂšlement tribal. Celle-ci se pose avec acuitĂ© dâautant plus quâil Ă©tait admis jusque rĂ©cemment que le rĂ©gime colonial avait dĂ©truit purement et simplement les tribus en AlgĂ©rie. Or, si la dĂ©structuration tribale fut, durant la pĂ©riode coloniale, une mesure voulue pour les dĂ©partements civils du Nord, il apparaĂźt quâil nâen fut pas de mĂȘme pour les territoires du Sud. Lâorganisation en tribus y fut en effet maintenue et les clivages tribaux y furent exacerbĂ©s. Dans cet article, on tentera de revisiter les thĂšses du dĂ©mantĂšlement tribal en AlgĂ©rie, pour en souligner les rĂ©alitĂ©s mais aussi les limites, puis on prendra le cas des mesures prises par les autoritĂ©s coloniales Ă lâĂ©gard de deux tribus appartenant Ă lâannexe dâAin Sefra les cAmĂ»r3 et les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b4. On comprendra donc que notre propos nâest pas de faire lâhistoire sociale de ces tribus5, mais de comparer les mesures prises par les autoritĂ©s coloniales Ă lâĂ©gard de la question tribale selon quâil sâagit des dĂ©partements civils du Nord ou des territoires du Sud. Ă propos du dĂ©mantĂšlement tribal en AlgĂ©rie thĂšses et nuances 2Le dĂ©mantĂšlement de lâordre tribal, qui sâeffectue en AlgĂ©rie entre 1830 et la PremiĂšre Guerre mondiale environ, est une rĂ©alitĂ© quâon ne peut nier mais quâon se doit de nuancer. Celui-ci sâest effectuĂ© de plusieurs maniĂšres par destruction physique, par dĂ©possession fonciĂšre, en discrĂ©ditant les structures dâautoritĂ© traditionnelles et en imposant de nouvelles normes culturelles aux populations autochtones. Destructions physiques 6 En parlant de systĂšme, jâai Ă lâesprit lâensemble des relations liant les tribus entre elles, quâi ... 7 SmaĂŻl Aouli, Ramdane Redjala et Philippe Zoummeroff, Abd el-Kader, Paris, Fayard, 1994. 3En dĂ©pit des conflits internes notamment ceux entre tribus makhzen et tribus raya ou siba, ou simplement entre tribus proches, le monde tribal de lâAlgĂ©rie ottomane avait une certaine cohĂ©rence et pouvait ĂȘtre vu comme un systĂšme assez complexe et fonctionnel6. Cet ordre tribal fut bouleversĂ© par les transformations induites par le rĂ©gime colonial et en premier lieu par son avant-bras lâarmĂ©e. Celle-ci prit les premiĂšres mesures dâune politique qui, Ă moyen terme, devait inĂ©luctablement dĂ©stabiliser lâorganisation antĂ©rieure. Elle le fit en combattant les tribus hostiles Ă la prĂ©sence française en AlgĂ©rie, mais elle le fit aussi en permettant et/ou en suscitant lâaccentuation des divisions et des conflits inter et intra-tribaux. Par exemple, la rĂ©sistance menĂ©e par lâĂ©mir Abd el-Kader, Ă la tĂȘte des tribus Hasham, Bani cAmr et Gharaba, fut anĂ©antie en moins de quinze ans, de 1832 Ă 1847, du fait dâaffrontements directs avec lâarmĂ©e française, mais aussi en raison des conflits entre tribus â notamment ceux opposant lâarmĂ©e constituĂ©e par lâĂ©mir Abd el-Kader et les tribus makhzen makhzan des DĂ»ayr et des Zmala7. 8 Radouane Ainad Tabet, Histoire dâAlgĂ©rie, Sidi Bel AbbĂ©s de la colonisation Ă la guerre de libĂ©r ... 9 Ibid., p. 53-63. 10 Ibid., p. 61. 4Dans lâOuest algĂ©rien, les tribus qui opposĂšrent une rĂ©sistance furent par ailleurs prises en tenaille entre lâarmĂ©e française et celle du sultan du Maroc, le sultan Abd Al RahïȘman. Ainsi, le sultanat du Maroc participa au dĂ©mantĂšlement tribal en taillant en piĂšces » les Bani cAmr8. Lâhistorien Redouane Ainad Tabet9 dresse, en effet, un tableau du devenir pathĂ©tique de cette grande tribu. Auparavant si puissante dans lâOuest algĂ©rien plus prĂ©cisĂ©ment dans la rĂ©gion de Sidi Bel AbbĂ©s, cette tribu devait subir de plein fouet les rĂ©percussions de son engagement aux cĂŽtĂ©s de lâĂ©mir Abd el-Kader. Celles-ci sont si effroyables que, pour reprendre les propos de lâauteur, au lendemain de la reddition de lâĂ©mir, en 1847, La âverte tribuâ nâest plus que lâombre dâelle mĂȘme10. » Dâautres actes de rĂ©sistance, les soulĂšvements des AwlĂąd Sidi Shaykh Ă partir de 1863, la rĂ©volte dâEl Mokrani 1871 notamment, furent mis en Ă©chec par lâarmĂ©e française. On comprendra, dans ces conditions, les rĂ©percussions des pertes humaines rĂ©sultant de ces batailles sur les diffĂ©rentes tribus certaines disparurent, dâautres furent complĂštement dĂ©stabilisĂ©es. Ces dĂ©faites nâaidaient en rien la cohĂ©sion tribale parce quâelles avaient pour consĂ©quence de diminuer lâautoritĂ© des personnes et familles leaders. La tribu comme groupe politique subissait de la sorte un fĂącheux contrecoup. 5Toutefois, jusquâĂ un certain point, les guerres ne furent pas les causes dĂ©cisives du dĂ©mantĂšlement tribal. Elles modifiĂšrent les rapports de forces entre tribus, en affaiblissant certaines et en renforçant dâautres, mais ne changĂšrent pas pour lâessentiel lâorganisation tribale car elles ne lui substituĂšrent aucune autre organisation sociale. En fait, les changements survenus dans le domaine de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre â sĂ©natus-consulte de 1863, loi Warnier de 1873 visant la liquidation de la propriĂ©tĂ© communautaire des tribus et le processus de dĂ©possession fonciĂšre â eurent beaucoup plus dâimpacts que les guerres. SĂ©natus-consulte et dĂ©possession fonciĂšre 6Les lois fonciĂšres furent en effet autrement efficaces. Il est intĂ©ressant de lire Ă ce propos le tĂ©moignage du capitaine VayssiĂšre. En tournĂ©e chez les Namamsha, tribu de lâEst algĂ©rien, pour Ă©valuer les consĂ©quences du sĂ©natus-consulte, il rapporte le fait suivant Les cheikhs et les kebars sont tous venus me trouver, commentant et dĂ©plorant la nouvelle. La consternation peinte sur leurs visages, plusieurs versaient des larmes. Ils mâont dit âLes Français nous ont battus, ils ont tuĂ© nos jeunes hommes et nous ont imposĂ© des contributions de guerre. Tout cela nâĂ©tait rien, on guĂ©rit de ses blessures. Mais la constitution de la propriĂ©tĂ© individuelle et lâautorisation donnĂ©e Ă chacun de vendre ses terres qui lui seraient Ă©chues en partage, câest lâarrĂȘt de mort de la tribu.â » 7Il conclut ainsi 11 Repris du journal algĂ©rien LibertĂ© du 6 aoĂ»t 2001, dossier spĂ©cial sur la tribu en AlgĂ©rie. Le sĂ©natus-consulte de 1863 est, en effet, la machine de guerre la plus efficace quâon ait pu imaginer contre lâĂ©tat social indigĂšne et lâinstrument le plus puissant et le plus fĂ©cond qui ait pu ĂȘtre mis aux mains de nos colons. GrĂące Ă lui, nos idĂ©es et nos mĆurs sâinfiltreront peu Ă peu dans les mĆurs indigĂšnes, rĂ©fractaires Ă notre civilisation, et lâimmense domaine algĂ©rien, Ă peu prĂšs fermĂ© jusquâici, en dĂ©pit des saisies domaniales, sâouvrira devant nos pionniers11. » 12 Jean-Claude Vatin, LâAlgĂ©rie politique, Histoire et SociĂ©tĂ©, Paris, Presses de la Fondation nation ... 8Ă partir du sĂ©natus-consulte de 1863, un ensemble de lois fut en effet mis en place en AlgĂ©rie pour favoriser la propriĂ©tĂ© individuelle, principalement au profit des colons et des grandes sociĂ©tĂ©s capitalistes. Jean-Claude Vatin12 remarque, en reprenant le bilan dressĂ© par Charles Robert Ageron quâ entre 1871 et 1919 prĂšs dâun million dâhectares 897 000 ont Ă©tĂ© livrĂ©s aux colons. [âŠ] Les musulmans avaient perdu, en 1919, 7 millions et demi dâhectares, que lâĂtat et les particuliers, les grandes sociĂ©tĂ©s capitalistes, sâĂ©taient partagĂ©s. » 13 Karl Marx, Le systĂšme foncier en AlgĂ©rie », dans Sur les sociĂ©tĂ©s prĂ©capitalistes extraits du c ... 14 Karl Marx dit Ă ce propos que lâinstitution de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre Ă©tait aux yeux du bourgeoi ... 15 Augustin Berque, Ăcrits sur lâAlgĂ©rie, Aix-en-Provence, Ădisud, 1986, p. 28. 9Karl Marx avait analysĂ© vers 1879 le processus de dĂ©possession fonciĂšre mis en Ćuvre en AlgĂ©rie. Il considĂ©rait Ă ce propos que les terres des plateaux nord-africains Ă©taient auparavant la possession indivise des tribus nomades qui les parcouraient, que la propriĂ©tĂ© tribale y Ă©tait transmise de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration et quâelle ne se modifia quâĂ la suite des changements suivants 1. fractionnement graduel de la tribu en plusieurs branches ; 2. inclusion de membres appartenant Ă des tribus Ă©trangĂšres13 ». Il montre ensuite comment, particuliĂšrement Ă partir de la loi Warnier, la spoliation des terres tribales sâeffectue, avec notamment la confiscation et la mise en vente des terres des tribus suspectĂ©es de rĂ©bellion. Ces lois avaient un double objectif instituer la propriĂ©tĂ© privĂ©e14, mais aussi dĂ©truire les pouvoirs des tribus. Augustin Berque, dans un article datant de 1919, dira du sĂ©natus-consulte de 1863 quâil visait comme but politique lâamoindrissement des grandes familles indigĂšnes et la dislocation de la tribu15 ». 16 Lahouari Addi, De lâAlgĂ©rie prĂ©coloniale Ă lâAlgĂ©rie coloniale, Alger, OPU, 1985, p. 21-22. 17 D. Daumas, Les populations indigĂšnes et la terre collective de tribu en Tunisie, Tunis, 1912. 18 Henry de MontĂ©ty, Une loi agraire en Tunisie, Cahors, 1927, p. 30. 10La question du statut des terres que parcouraient les tribus nomades a fait lâobjet de diverses analyses. Karl Marx estimait quâelles Ă©taient les possessions indivises des tribus nomades qui les parcouraient. Lahouari Addi avance quant Ă lui que, bien que la terre de la tribu soit un terrain collectif, la propriĂ©tĂ© privĂ©e des biens et des terres a existĂ© de maniĂšre prĂ©dominante dans les montagnes oĂč les terres communales Ă©taient rĂ©duites et, dans les plaines, oĂč les troupeaux Ă©taient possĂ©dĂ©s privativement16. Certaines Ă©tudes menĂ©es Ă propos du systĂšme foncier tribal en Tunisie, avant le rĂ©gime du Protectorat, attestent que les terres collectives » appartenaient bien souvent aux tribus sous la forme de propriĂ©tĂ©s indivises. Certaines dâentre elles possĂ©daient mĂȘme des titres de propriĂ©tĂ©s17. Celles-ci avaient donc bien des propriĂ©taires reconnus mais elles Ă©taient juridiquement impartageables et elles furent Ă tort considĂ©rĂ©es comme des terres de jouissance collective appartenant Ă lâĂtat18. On peut considĂ©rer que ces conclusions sont applicables au systĂšme foncier des tribus dâAlgĂ©rie qui, par ailleurs, subissait, comme en Tunisie, lâinfluence de la rĂ©gence ottomane. 19 Sur ce point cf. notamment la partie Le marchĂ© autorĂ©gulateur et les marchandises fictives tra ... 11Outre ce fait, lâassignation dâun caractĂšre marchand de la terre semblait poser des problĂšmes bien plus cruciaux aux membres des tribus. Câest en effet la constitution de la propriĂ©tĂ© individuelle et lâautorisation donnĂ©e Ă chacun de vendre ses terres » qui effraient rĂ©ellement les cheikhs et les kebars » et non pas tant le fait quâelles soient partagĂ©es. En fait, et il me semble quâil sâagit lĂ dâune des particularitĂ©s du statut de la terre en milieu tribal celle-ci nâa pas de caractĂšre marchand. Bien quâelle ait des propriĂ©taires reconnus, du fait notamment du droit de propriĂ©tĂ© liĂ© Ă lâusage â on sait que telle terre appartient Ă telle tribu, Ă tel segment et en fin de compte Ă telle famille notamment parce quâil ou elle en fait usage â , elle ne peut toutefois ĂȘtre vendue ou achetĂ©e. Câest dâailleurs une invention du capitalisme que de poser la terre comme une catĂ©gorie marchande19. Les shaykh et les kbar le savaient mais ne purent cependant peser sur le cours de la politique coloniale et le processus de dĂ©possession fonciĂšre. 20 Pour un point de vue rapide du phĂ©nomĂšne de dislocation du nomadisme, lire MâHamed Boukhobza, Lâag ... 12La politique de dĂ©possession fonciĂšre eut par ailleurs un impact sans prĂ©cĂ©dent sur lâactivitĂ© Ă©conomique traditionnellement et peut-ĂȘtre trop schĂ©matiquement liĂ©e au monde tribal le nomadisme pastoral. Dans un ouvrage au sous-titre Ă©vocateur De lâordre tribal au dĂ©sordre colonial, MâHamed Boukhobza nous montre en effet comment le nomadisme activitĂ© Ă©conomique et genre de vie et avec lui le mode de vie tribal traditionnel » furent complĂštement altĂ©rĂ©s par les mesures coloniales et notamment par la politique de dĂ©possession fonciĂšre20. Selon cet auteur, les personnes vivant sous la tente Ă la veille de la colonisation reprĂ©sentaient prĂšs des deux tiers de la population totale 67%, alors quâelles ne reprĂ©sentaient plus, dans les annĂ©es soixante/soixante-dix, quâenviron 500 000 personnes sur une population totale de prĂšs de 20 millionsdâĂąmes, soit 2,5%. En mĂȘme temps que sâeffectue la dĂ©possession fonciĂšre, câest toute lâĂ©conomie tribale qui semble pĂ©ricliter. Ainsi, les tribus qui auparavant vivaient des produits de lâagro-pastoralisme, et plus particuliĂšrement du pastoralisme, se voient dans lâincapacitĂ© de reproduire les bases matĂ©rielles de leur propre existence. MâHamed Boukhobza montre aussi comment les pratiques de lâcachaba mouvement dâestivage sud-nord et de lâcazaba mouvement dâhivernage nord-sud, vĂ©ritables socles de lâĂ©conomie nomade et tribale, ne peuvent plus se perpĂ©tuer du fait des mesures prises par le gouvernement colonial. 21 Jacques Berque, Le Maghreb entre deux guerres, Paris, Seuil, 1962, p. 121-136. 13Vingt ans plus tĂŽt, Jacques Berque remarquait aussi que la disparition de la tribu rĂ©sultait des politiques empĂȘchant la reproduction de leur systĂšme Ă©conomique. MĂȘme lorsque certaines tribus nâĂ©taient pas atteintes directement, elles en subissaient inĂ©luctablement les contrecoups en raison de la nature extensive et complexe de leur activitĂ© Ă©conomique21. Ce sont en dĂ©finitive toutes les conditions matĂ©rielles dâexistence des tribus qui tendaient Ă disparaĂźtre. Face Ă la paupĂ©risation quâentraĂźnent ces rĂ©formes, de nombreux individus se voient contraints de quitter leur tente, leur village et surtout leur tribu pour trouver du travail en ville. Ce faisant, gĂ©nĂ©ration aprĂšs gĂ©nĂ©ration, la tribu devient un lointain souvenir. DiscrĂ©dit des instances dâautoritĂ© traditionnelles et affrontements culturels 22 Augustin Berque, Ăcrits sur lâAlgĂ©rie, Aix-en-Provence, Ădisud, 1986. 14Dans ce processus de dĂ©mantĂšlement des tribus, quelle a Ă©tĂ© la politique de dĂ©structuration des instances dâautoritĂ© tribale ? LâidĂ©ologie coloniale faite au nom du progrĂšs » tendait en effet Ă remettre en cause les pratiques dites traditionalistes » des populations autochtones. Augustin Berque22 explique Ă ce propos comment les structures traditionnelles de lâautoritĂ© tribale furent de plus en plus discrĂ©ditĂ©es du fait des mesures prises par le gouvernement colonial. En mĂȘme temps quâil opĂ©rait la dislocation de la propriĂ©tĂ© tribale, le gouvernement colonial tendait Ă transformer les tribus, selon le principe de diviser pour mieux rĂ©gner », de maniĂšre Ă les rendre moins efficientes. Il Ă©numĂšre en outre les diffĂ©rentes mesures rĂ©duisant lâinfluence des chefs et dĂ©truisant les anciennes structures dâautoritĂ©s. Par exemple, lâautoritĂ© coloniale bureaux arabes puis gouvernement civil discrĂ©dita lâorganisation tribale en rĂ©organisant les tribus et en dĂ©signant de nouveaux chefs qui nâavaient pas forcĂ©ment dâautoritĂ© suffisante et qui mĂȘme parfois Ă©taient complĂštement Ă©trangers Ă la tribu. Elle le fit aussi en limitant leurs droits Ă percevoir les taxes que les chefs tribaux rĂ©coltaient auparavant, ainsi quâen restreignant leurs pouvoirs respectifs. En outre, avec lâextension du territoire civil, les chefs de tribus devenaient peu Ă peu de simples agents administratifs. En discrĂ©ditant les structures dâautoritĂ© tribale et en refaçonnant selon son bon vouloir les diffĂ©rentes tribus, le rĂ©gime colonial dĂ©truisait les fondements de lâordre et de la cohĂ©sion propre aux diffĂ©rentes tribus. Cela fonctionna tellement bien, quâĂ la fin du xixe siĂšcle, les tribus djĂ»ad tribus aristocratiques et guerriĂšres avaient complĂštement disparu. Cette situation donna, pendant un certain temps, plus de poids aux fractions maraboutiques, avant que celles-ci ne fussent Ă leur tour affaiblies. 23 Yvonne Turin, Affrontements culturels dans lâAlgĂ©rie coloniale Ă©coles, mĂ©decines, religion, 1830 ... 15Pendant prĂšs dâun siĂšcle, et particuliĂšrement depuis la mise en place du gouvernement civil, sâest effectuĂ© un vrai travail de fond tendant Ă transformer la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne. Ces affrontements culturels », pour reprendre lâintitulĂ© de lâouvrage dâYvonne Turin23, Ă©taient dictĂ©s par des objectifs idĂ©ologiques et politiques dâun cĂŽtĂ© le gouvernement essayant dâimposer de nouvelles valeurs pour asseoir son autoritĂ©, de lâautre les structures locales tentant de prĂ©server un minimum dâautonomie vis-Ă -vis du gouvernement colonial. Lâobjectif de ces affrontements Ă©tait de soustraire lâindigĂšne » Ă sa tribu et, par la suite, de lâinsĂ©rer dans cette nouvelle sociĂ©tĂ© faite au nom du progrĂšs. Les politiques menĂ©es dĂ©possession fonciĂšre, discrĂ©dit des structures traditionnelles et affrontements culturels ont globalement rĂ©ussi dans la mesure oĂč lâorganisation tribale semble de nos jours avoir disparu en AlgĂ©rie, alors que pendant des siĂšcles elle Ă©tait la base de la sociĂ©tĂ©. Les grandes tribus du Nord et du Tell ont disparu. Les Bani cAmr, les Hasham, les DĂ»ayr et autres grandes tribus nâexistent plus. Ce quâil en reste maintenant, câest un lointain souvenir. Il ne faut pas penser pour autant que lâhistoire soit univoque et en y regardant de plus prĂšs les thĂšses prĂ©sentĂ©es doivent ĂȘtre nuancĂ©es. Les limites des thĂšses de la dĂ©structuration tribale 16La dĂ©possession fonciĂšre sâest certes principalement effectuĂ©e au Nord et dans le Tell, mais dans les territoires du Sud, sous administration militaire, les tribus arabophones ou berbĂ©rophones ont Ă©tĂ© assez prĂ©servĂ©es de ces transformations. Ainsi, dans sa Monographie du Territoire dâAin Sefra, le capitaine Mesnier, chef du bureau de comptabilitĂ© des oasis sahariennes, affirme que 24 Capitaine Mesnier, Monographie du territoire dâAin Sefra, Oran, Imprimerie L. Fouque, 1914 biblio ... Le sĂ©natus-consulte [âŠ] nâa Ă©tĂ© appliquĂ© quâexceptionnellement en territoire militaire [âŠ] La propriĂ©tĂ© individuelle nâa pas Ă©tĂ© constituĂ©e en territoire militaire car le sol propre au pĂąturage seulement ne comporte quâune jouissance collective ; sâil Ă©tait partagĂ© entre les indigĂšnes, il sâĂ©lĂšverait constamment entre eux des contestations24. » 25 Lahouari Addi, De lâAlgĂ©rieâŠ, p. 57. 17En effet, la dĂ©possession fonciĂšre nâa pas ou presque pas eu lieu dans les territoires du Sud, du fait notamment de lâariditĂ© de la terre, et bien quâen 1926, une loi ait abrogĂ© la distinction entre territoire du Sud et territoire du Nord dans le rĂ©gime de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre25, celle-ci ne concerna en pratique que les territoires Ă vocation agricole notamment les jardins des oasis et non pas les zones Ă vocation pastorale. 26 Câest le cas des approches de Jacques Berque, MâHamed Boukhobza, Lahouari Addi et Ali Merad Boudia ... 27 Maurice Godelier, LâidĂ©el et le matĂ©riel, Paris, Fayard, 1984. 28 Augustin Bernard et NapolĂ©on Lacroix, LâĂ©volution du nomadisme en AlgĂ©rie, Alger, Adolphe Jourdan, ... 18Par ailleurs, la dĂ©sorganisation du systĂšme Ă©conomique quâest le pastoralisme est souvent analysĂ©e comme sâil sâagissait de la dĂ©structuration des organisations tribales26. Or, dâune part, il me semble que la tribu ne se rĂ©duit pas Ă un systĂšme Ă©conomique bien que celui-ci soit important. Analyser la tribu du seul point de vue de son systĂšme Ă©conomique, câest en effet oublier la part de lâidĂ©el, et câest tomber dans une lecture sommaire de Karl Marx que penser lâorganisation sociale dĂ©coulant stricto sensu de lâinfrastructure27. Actuellement, dans le Hautes Plaines et au Sahara, les clivages tribaux se retrouvent en milieu urbain et les solidaritĂ©s tribales ne suivent plus forcĂ©ment les spĂ©cialisations professionnelles. La tribu comme mode dâorganisation sociale nâest pas strictement le corrĂ©lat dâun mode de production ou dâun systĂšme Ă©conomique spĂ©cifique. Dâautre part, la capacitĂ© dâadaptation du pastoralisme, dans les Hautes Plaines notamment, a Ă©tĂ© sous estimĂ©e ou du moins a-t-on pensĂ© que celui-ci ne pouvait que dĂ©cliner. Câest oublier que, durant la pĂ©riode coloniale, il existait, tout au moins dans les rapports portant sur le nomadisme et la colonisation, une volontĂ© de laisser les steppes des Hautes Plaines aux pasteurs et de favoriser lâagriculture seulement dans le Tell28. Par ailleurs, les stratĂ©gies pastorales se sont adaptĂ©es aux diverses conjonctures et se sont transformĂ©es en raison des nouvelles techniques et moyens mis Ă disposition des Ă©leveurs. Par exemple, lâintroduction en masse, Ă partir des annĂ©es soixante-dix, de vĂ©hicules de transports de cheptel les fameux GAK notamment a modifiĂ© les pratiques des Ă©leveurs sans pour autant mettre fin au pastoralisme, ni aux liens de solidaritĂ© tribale. Bien au contraire, ceux-ci sont souvent utilisĂ©s dans le cadre de ces nouvelles pratiques. 19Lâassociation tribu/pastoralisme/nomadisme prĂ©suppose, en outre, une conception Ă©volutionniste de la tribu, considĂ©rĂ©e comme relevant dâun stade particulier de lâĂ©volution humaine, intermĂ©diaire entre la bande stade du palĂ©olithique et la sociĂ©tĂ© Ă©tatique sĂ©dentaire. Selon cette vision, la tribu correspondrait au stade du nĂ©olithique et plus largement aux sociĂ©tĂ©s qui ont une Ă©conomie essentiellement agricole et pastorale. Cette conception est Ă©videmment fallacieuse car elle ne rend pas compte de la persistance actuelle de liens tribaux, Ă travers le monde, et dans des sociĂ©tĂ©s qui ne sont ni nomades ni pastorales. 20En fait, si cette volontĂ© de briser la cohĂ©sion tribale fut vraie au Nord, notamment compte tenu de la politique de dĂ©possession fonciĂšre, elle ne fut pas gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă toute lâAlgĂ©rie. Dans certains endroits des Hautes Plaines et du Sahara, les tribus et les divisions tribales ont Ă©tĂ© maintenues, voire exacerbĂ©es de maniĂšre Ă permettre Ă lâadministration militaire de mieux contrĂŽler la population locale. Câest le cas pour le Haut Sud-Ouest, mais aussi pour les rĂ©gions du Sahara, tel le Tidikelt. Louis Voinot, capitaine de lâarmĂ©e française, nous explique en effet les mesures prises, suite Ă la ConquĂȘte des Oasis » ayant eu lieu au dĂ©but du xxe siĂšcle, pour Ă©tablir lâordre dans cette rĂ©gion. Il est fort explicite Ă ce propos 29 Louis Voinot, Le Tidikelt Ă©tude sur la gĂ©ographie, lâhistoire, les mĆurs du Pays, Ăditions J. Ga ... Au bout de quelques temps, il faut songer Ă organiser le Tidikelt pour Ă©tablir lâordre Ă la place de lâanarchie dâantan. Les gens de mĂȘme origine sont groupĂ©s autant que possible en des commandements distincts. Cette rĂ©partition est dĂ©licate car on doit Ă©viter de mettre en contact des intĂ©rĂȘts opposĂ©s, ce qui rĂ©veillerait les anciennes haines ; les kebars [reprĂ©sentants des tribus] sont choisis parmi les familles influentes29. » 21Cette politique eut des rĂ©percussions telles quâaujourdâhui encore on constate de grands clivages dans la rĂ©partition spatiale des tribus du Tidikelt. 30 Robert Capot-Rey indique que le nombre des EuropĂ©ens vivant au Sahara a toujours Ă©tĂ© faible. Dan ... 31 Fanny Colonna et Henri Tawfik, Au Gourara, une prĂ©-enquĂȘte », dans Fanny Colonna, Savants Paysan ... 22La thĂšse de lâaffrontement culturel doit par ailleurs ĂȘtre nuancĂ©e en ce qui concerne les tribus Ă©voluant dans les territoires des Hautes Plaines et du Sahara algĂ©rien. Les civils français y Ă©taient peu nombreux et de ce fait lâimposition des valeurs et des institutions Ă©manant de lâidĂ©ologie coloniale ne sâest pas effectuĂ©e avec la mĂȘme ampleur au Sud que dans le Nord30. Compte tenu des politiques diffĂ©renciĂ©es entre le Nord et le Sud, les populations du Sud ont pu, plus que celles du Nord, sâopposer au phĂ©nomĂšne dâacculturation et ainsi refuser certaines valeurs Ă©manant de la France. Un travail effectuĂ© dans le courant des annĂ©es soixante-dix par Fanny Colonna et Henri Tawfik31 a montrĂ© quels Ă©taient les comportements, vis-Ă -vis de lâĂ©ducation et de la mĂ©decine, des populations des zones rurales du Gourara rĂ©gion saharienne. Ce qui est intĂ©ressant pour notre propos, ce sont les deux faits suivants dâune part, cette enquĂȘte montre la persistance des valeurs traditionnelles » â plus exactement sâinspirant des coutumes locales â qui nous semblent insĂ©parables dâune organisation sociale du mĂȘme type ; dâautre part, elle insiste sur lâimportance actuelle des lignages mrabtin lignages descendant de saints. 32 Câest notamment le parti que prend Nico Kielstra dans son Ă©tude des mutations de lâorganisation tr ... 23En somme, lâanalyse de la dĂ©structuration tribale repose sur trois axiomes discutables et qui ne peuvent rendre compte de la pluralitĂ© des situations concernant le fait tribal en AlgĂ©rie. La premiĂšre remarque que lâon fera est toute simple la dĂ©possession fonciĂšre si fatale aux tribus du Tell, du Nord, nâa pas Ă©tĂ© appliquĂ© aux tribus du Sud Ă©tant donnĂ© lâariditĂ© de la terre et le fait que les territoires du Sud Ă©taient en grande partie sous administration militaire. La deuxiĂšme remarque est que le nomadisme pastoral est bien souvent considĂ©rĂ© comme la condition sine qua non de lâexistence tribale. Bien entendu, il sâagit lĂ dâun stĂ©rĂ©otype qui associe la tribu Ă un mode dâorganisation Ă©conomique et de fait Ă un stade dâĂ©volution particulier. Ce stĂ©rĂ©otype est dâautant plus fĂącheux quâil empĂȘche de rendre compte de la complexitĂ© et de la diversitĂ© des liens sociaux Ă lâintĂ©rieur des tribus et entre les tribus. Enfin, penser que le discrĂ©dit des autoritĂ©s tribales puisse ĂȘtre une mesure majeure dans le processus de dĂ©mantĂšlement tribal prĂ©suppose lâidĂ©e que les chefs et plus largement les chefferies sont des Ă©lĂ©ments primordiaux des organisations tribales32. Cet axiome est largement rĂ©futable. Enfin, il faut ajouter que le rĂ©gime administratif dans les territoires du Sud Ă©tait bien diffĂ©rent de celui des dĂ©partements civils du Nord. Organisation des territoires du Sud 33 Les subdivisions des territoires du Sud devinrent nĂ©anmoins des dĂ©partements quelques annĂ©es plus ... 34 Camille Sabatier, La question du Sud-Ouest, Alger, Ăditions Adolphe Jourdan, 1881, p. 67-68. 24Contrairement aux dĂ©partements civils du Nord, les territoires du Sud qui succĂ©daient aux territoires de commandement demeuraient, du moins jusquâen 194733, sous administration militaire. Les rapports de lâĂtat colonial avec les tribus nâĂ©taient donc pas les mĂȘmes en AlgĂ©rie, selon quâil sâagissait des territoires du Sud ou de ceux du Nord. Dans les territoires du Sud, en dehors des Ă©lĂ©ments en rĂ©bellion, les autoritĂ©s françaises ne furent pas opposĂ©es aux systĂšmes tribaux, bien au contraire. Elles se souciaient plus des confrĂ©ries et lignages religieux qui du fait de leur aura et de leurs rĂ©seaux auraient pu organiser une rĂ©sistance plus efficace Ă lâoccupation34. Les zawiyas et confrĂ©ries sahariennes ont de fait souvent Ă©tĂ© la hantise des autoritĂ©s coloniales qui essayĂšrent de les supprimer ou tout au moins les contrĂŽler, alors que la dislocation de la tribu ne fut pas une politique voulue pour les territoires du Sud. Les territoires du Sud Ă©taient par ailleurs soumis Ă une organisation et une lĂ©gislation bien distincte de celles des dĂ©partements civils du Nord. 35 Note du 3 avril 1922 Archives affaires indigĂšnes militaires, repris de RenĂ©-Victor VĂąlet, Le Sah ... Entre lâAlgĂ©rie du Nord dont lâorganisation est coulĂ©e dans le moule français et les protectorats voisins de Tunisie et du Maroc oĂč lâadministration française se double dâune administration indigĂšne, les Territoires du Sud prĂ©sentent une troisiĂšme forme qui leur est propre. Leurs bureaux dâaffaires indigĂšnes, composĂ©s dâun personnel militaire spĂ©cialisĂ© et hiĂ©rarchisĂ© dans ses fonctions, occupent une place intermĂ©diaire entre le rĂ©gime dâadministration directe Ă la mode mĂ©tropolitaine et le rĂ©gime de contrĂŽle qui caractĂ©rise les protectorats ; ils ne sâaffranchissent pas du cadre social indigĂšne, usent dâavantage de lâautoritĂ© traditionnelle du chef de tribu, et de la sorte, permettent Ă des populations Ă mentalitĂ© fĂ©odale dâĂ©voluer sans heurt au contact de la civilisation moderne35. » 36 Ibid., p. 84. 37 Ibid., p. 86. 38 Ibid., p. 98-99. 39 Ibid., p. 131-132. 40 Ibid., p. 182 et suiv. 41 Il sâagit du recours dâun indigĂšne sâestimant lĂ©sĂ© Ă un officier quâil considĂšre comme son chef. C ... 42 Ibid., p. 211-212. 43 Jacques FrĂ©meaux, Pertinence⊠», p. 261-262. 25Le rĂŽle des militaires y Ă©tait beaucoup plus important que dans le Nord et le statut des indigĂšnes bien distinct Ă©galement. Les maires des communes mixtes Ă©taient les commandants des cercles ou les chefs des annexes36. Les commissions municipales se composaient de membres français Ă©lus et de membres indigĂšnes nommĂ©s. Le dĂ©cret du 6 fĂ©vrier 1919 nâĂ©tait pas applicable aux territoires du Sud et les indigĂšnes musulmans ne pouvaient ĂȘtre Ă©lecteurs, ni Ă©ligibles, contrairement Ă ce qui se faisait dans le Nord37. Cette situation semble sâĂȘtre perpĂ©tuĂ©e au moins jusquâen 1947. La tribu avait une existence juridique. Elle constituait une section de commune. Les membres des assemblĂ©es tribales, des djemaa â jamaca appelĂ©s kbars, les grands Ă©taient nommĂ©s pour une pĂ©riode de trois ans par les commandants des cercles ou les chefs des annexes, puis par le gouverneur sur avis des commandants et des chefs. Ces procĂ©dĂ©s, toujours en vigueur dans les territoires du Sud, nâĂ©taient plus appliquĂ©s au Nord depuis le dĂ©cret du 6 fĂ©vrier 1919. Les djemaa Ă©taient par ailleurs prĂ©sidĂ©s de droit par les caĂŻds des tribus, nommĂ©s par les autoritĂ©s, et administraient essentiellement les biens des douars et les terres collectives38. Le systĂšme dâimposition Ă©tait aussi diffĂ©rent. Alors que les impĂŽts arabes avaient Ă©tĂ© supprimĂ©s dans le Nord par le dĂ©cret du 1er dĂ©cembre 1918, ils demeuraient encore appliquĂ©s dans les territoires du Sud oĂč ils constituaient la source la plus considĂ©rable du budget39. Le systĂšme judiciaire, et en particulier la justice rĂ©pressive, Ă©taient aussi distincts dans les territoires du Sud. Les commandants militaires et le gouverneur dâAlgĂ©rie avaient en effet des pouvoirs plus importants que dans les dĂ©partements civils40. Le systĂšme de la chekaĂŻa demeurait encore appliquĂ©41, augmentant ainsi le pouvoir des commandants de cercle ou des chefs dâannexe qui, bien quâarbitres, pouvaient toutefois user de leurs pouvoirs disciplinaires42. Le systĂšme des bureaux arabes appliquĂ© pour le Nord dans les premiers temps de la conquĂȘte, puis abandonnĂ© pour une organisation civile, Ă©tait de fait appliquĂ© pour les territoires du Sud. Cette organisation supposait la prĂ©servation du cadre social indigĂšne, et donc tribal, et la nomination, lâappui et lâinstrumentalisation de lâautoritĂ© traditionnelle des chefs de tribus. De fait, comme le remarque Jacques FrĂ©meaux43, les territoires militaires du Sud apparaissaient dans les annĂ©es trente comme le conservatoire des populations bĂ©douines, partiellement administrĂ©es par les derniers bureaux arabes. 44 Colette Establet se posait ainsi la question de la rĂ©ification tribale Faut-il se fier Ă la rĂ© ... 26On voit donc bien que la thĂšse du dĂ©mantĂšlement tribal durant la pĂ©riode coloniale doit ĂȘtre nuancĂ©e. Ce qui est vrai pour les ex-dĂ©partements civils du Nord doit ĂȘtre revisitĂ© Ă lâaune de lâhistoire des territoires du Sud algĂ©rien, laquelle reste largement Ă Ă©crire. Lâanalyse des mesures prises par les autoritĂ©s coloniales dans ces rĂ©gions contribuerait Ă expliquer en partie pourquoi les identitĂ©s tribales y sont encore assez vivaces, comme on le montrera Ă partir du traitement de la question tribale dans le Haut Sud-Ouest algĂ©rien. En effet, les tribus du Haut Sud-Ouest, et probablement de lâensemble des territoires du Sud, ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©es de toute destruction volontaire, mais elles ont Ă©tĂ© en mĂȘme temps remaniĂ©es pour diverses raisons, notamment administratives. Plus encore, on remarquera par la suite que les tribus des cAmĂ»r et des AwlĂąd Sid AhïŹmad MajdĂ»b ont Ă©tĂ© rĂ©ifiĂ©es par les mesures prises durant la pĂ©riode coloniale44. Dire cela ne nous permet pas de conclure Ă la mort de la tribu, mais simplement que la tribu dans le Haut Sud-Ouest est une rĂ©alitĂ© sociale largement redĂ©finie par lâĂtat colonial. Ces tribus remaniĂ©es nâavaient certes plus la mĂȘme dimension ni la mĂȘme modalitĂ© dâorganisation quâavant la colonisation. Mais ces tribus, juste avant la colonisation, nâĂ©taient pas non plus celles du xvie, xviie ou xviiie siĂšcle, de sorte quâil est exagĂ©rĂ© dâavancer que les modifications amenĂ©es par lâentreprise coloniale auraient Ă©tĂ© fatales aux tribus. Plus que de dĂ©truire les tribus, les autoritĂ©s des territoires du Sud se sont Ă©vertuĂ©es Ă les prĂ©server tout en les contrĂŽlant par le biais des caĂŻds et des bachagas. Les tribus du Haut Sud-Ouest avant la crĂ©ation du cercle dâAin Sefra Les cAmĂ»r 27Ă la veille de la colonisation, les cAmĂ»r, ainsi que les AwlĂąd Sid Ahmad MajdĂ»b vivaient essentiellement sous la tente. Certaines familles disposaient de jardins et de palmiers dans les ksour qsĂ»r de la rĂ©gion, en particulier celui dâAsla pour les AwlĂąd Sid Ahmad MajdĂ»b, et ceux de Sfissifa, Tiout, Moghrar, Ich et Figuig pour les cAmĂ»r les deux derniers ksour se trouvent sur lâactuel territoire marocain. 28Contrairement aux AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b, lâĂ©volution de la confĂ©dĂ©ration des cAmĂ»r fut en partie liĂ©e Ă la question de leur statut et des tumultes liĂ©s au tracĂ© de la frontiĂšre algĂ©ro-marocaine au sud du Taniet Sassi. Devaient-ils ĂȘtre en effet des sujets de la France ou de la monarchie marocaine ? Cette question ne fut rĂ©solue que tardivement. Le traitĂ© de 1845 dĂ©finissait le partage des territoires français et marocains au nord du Taniet Sassi, mais omettait de dĂ©finir clairement le statut des territoires au Sud de ce point. Câest en profitant de cette imprĂ©cision que la France Ă©tablira sa politique de conquĂȘte des territoires du Sud. En 1847, une colonne française, sous la conduite du gĂ©nĂ©ral Cavaignac, prit ainsi possession des ksour dĂ©clarĂ©s français. 45 N. Lacroix et H. M. P. de La MartiniĂšre, Documents pour servir Ă lâĂ©tude du Nord Ouest africain, t ... 46 DâaprĂšs les notes sur la tribu des Amour du commandant Colonieu, datĂ©es de 1859, dans un document ... 29Le principe des ksour relevant des autoritĂ©s françaises Ă©tant acquis, celles-ci se trouvaient confrontĂ©es Ă la question du statut des cAmĂ»r qui nomadisaient dans la rĂ©gion des monts des Ksour. Le traitĂ© de 1845 ne stipulait rien de prĂ©cis Ă ce propos. En 1855, la majoritĂ© des tribus composant les cAmĂ»r avait fait acte de soumission Ă la France et les autoritĂ©s françaises leur donnĂšrent une organisation rĂ©guliĂšre en trois caĂŻdats45. Ceux-ci comptaient en 1859 environ 520 tentes voir tableau 146. Tableau 1. Nombre de tentes des cAmĂ»r en 1859. Les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b 47 Les AwlĂąd Sidi Shaykh Ă©taient divisĂ©s en deux ligues opposĂ©es çoffs ou leffs les AwlĂąd Sidi Sh ... 30Au mois dâavril 1847, lorsque les AwlĂąd Sidi Shaykh firent leur soumission Ă la France, les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b passĂšrent en entier sous les ordres de Si Hamza, qui dirigeait Ă cette Ă©poque la tribu des AwlĂąd Sidi Shaykh. Jusquâen 1848, ils paient leurs impĂŽts avec la branche aĂźnĂ©e, campent avec elle et, avec elle aussi, sâapprovisionnent dans le Tell. En 1849, les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b abandonnĂšrent Si Hamza chef des AwlĂąd Sidi Shaykh Charraga et se ralliĂšrent Ă Sidi Shaykh Ban Tayab chef des AwlĂąd Sidi Shaykh Gharaba47 qui refusait lâoccupation française. 48 Territoire sous gestion dâun bachaga. 31En 1863, le soulĂšvement des AwlĂąd Sidi Shaykh provoque lâarrĂȘt de lâexpansion militaire française dans le Sud oranais. Les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b, ayant participĂ© aux soulĂšvements des AwlĂąd Sidi Shaykh et aprĂšs avoir obtenu le pardon lâaman, furent placĂ©s dans le cercle de Sebdou, oĂč ils restĂšrent jusquâen 1878. Ils furent dĂ©tachĂ©s du cercle de Sebdou parce quâils avaient leurs intĂ©rĂȘts du cĂŽtĂ© dâAsla, de Chellala et de Bousemghoun, et par dĂ©cision du 4 novembre 1878, ils furent rattachĂ©s au cercle de Geryville actuel El Bayadh. Les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b formĂšrent alors un caĂŻdat indĂ©pendant et bien que de mĂȘme origine que les AwlĂąd Sidi Shaykh, ils restĂšrent en dehors du bachagalik48 de ces derniers. La tribu comprenait Ă cette Ă©poque six douars, selon les autoritĂ©s coloniales. 49 Ross E. Dunn, Resistance in the Desert, Moroccan Responses to French Imperialism 1881-1912, New Yo ... 50 Comme nous lâavons indiquĂ© plus haut, le soulĂšvement des AwlĂąd Sidi Shaykh provoque lâarrĂȘt de l ... 32En 1881, de nombreux AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b et cAmĂ»r participĂšrent Ă lâinsurrection menĂ©e par Sidi AbĂ» cAmama, marabout originaire des AwlĂąd Sidi Tadj. Celle-ci sâinscrit dans la continuitĂ© des actes de rĂ©bellion menĂ©s par les AwlĂąd Sidi Shaykh. Ces insurrections rĂ©sultĂšrent en grande partie de la situation liĂ©e Ă la crise fonciĂšre en particulier Ă propos des terrains de parcours gĂ©nĂ©rĂ©e par la politique de dĂ©possession des terres tribales. Les tribus des plaines du Nord, disloquĂ©es et privĂ©es de leurs terres, furent en effet forcĂ©es de migrer vers les terres des autres tribus, plus au Sud, provoquant ainsi une grave crise qui suscita ces actes continus de rĂ©bellion49. En 1881, suite Ă lâinsurrection menĂ©e par Sidi AbĂ» cAmama, les autoritĂ©s françaises dĂ©cidĂšrent dâoccuper Ain Sefra et dây crĂ©er un poste militaire50. La crĂ©ation du cercle dâAin Sefra 51 Anonymes et Schmidt, Histoire du cercle dâAin Sefra », document remis par le pĂšre Communardi dâA ... 33Le 20 mars 1882, date de la crĂ©ation par arrĂȘtĂ© gouvernemental du cercle dâAin Sefra, les cAmĂ»r se voient appliquer une nouvelle organisation. Les Ă©vĂ©nements insurrectionnels de 1881 avaient poussĂ© les autoritĂ©s françaises Ă occuper dâune façon permanente la rĂ©gion des ksour et, par la suite, elles donnĂšrent Ă cette confĂ©dĂ©ration une organisation rĂ©guliĂšre en trois tribus AwlĂąd Salim, AwlĂąd BĂ»bkar et Swala. Celle-ci fut modifiĂ©e une premiĂšre fois en 1885, un an aprĂšs le dĂ©part des Lamdabih au Maroc. Les AwlĂąd BĂ»bkar furent partagĂ©s en deux caĂŻdats AwlĂąd cAbdallah et AwlĂąd Gtayb. Puis en 1889, on procĂ©da Ă la rĂ©organisation des tribus des AwlĂąd Salim fractions des Mrinat et des AwlĂąd Shahmi et des Swala fractions des AwlĂąd cAmr et des AwlĂąd Sliman. En 1898, on organisa les cAmĂ»r en quatre caĂŻdats AwlĂąd BĂ»bkar, Swala, AwlĂąd Shahmi et Mrinat. Les ShwarĂąb formĂšrent une fraction rattachĂ©e pour le commandement Ă la tribu de Moghrar Fougani, laquelle comprenait en fait les habitants du ksar qsar de Moghrar Fougani et les Ă©lĂ©ments restants de la tribu des AwlĂąd Sidi Tadj une grande partie sâĂ©tait enfuie au Maroc51. 52 Documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/108/2. 34MalgrĂ© lâoccupation dâAin Sefra et la crĂ©ation du cercle portant le mĂȘme nom, la question du statut des cAmĂ»r demeure non rĂ©glĂ©e. Fin mars 1887, le gouvernement chĂ©rifien demande aux autoritĂ©s françaises quâelles facilitent le retour au Maroc dâun millier de tentes des cAmĂ»r », installĂ©es dans la subdivision de Mascara division militaire Ă laquelle est attachĂ©e le Haut Sud-Ouest52. Dans une correspondance adressĂ©e au gĂ©nĂ©ral commandant la subdivision de Mascara datĂ©e du 1er avril 1887, le lieutenant-colonel Marmet, commandant supĂ©rieur du cercle dâAin Sefra, indique que 53 Correspondance n° 177, du 11 avril 1887, documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence ... Les tribus des Amour du cercle dâAin Sefra ne comprennent en totalitĂ© que 683 tentes. Par suite, mille chefs de tente nâont donc pu demander Ă aller se fixer au Maroc. Jâajoute mĂȘme que pas un seul chef de tente nâa fait une semblable demande. [Se rĂ©fĂ©rant aux analyses du commandant Rinn concernant le statut des cAmur, il avança quâil existe] des Amour algĂ©rien, de mĂȘme quâil y a des Amour marocains. Ces derniers [âŠ] sont les Medabiah environ 70 tentes qui sont toujours campĂ©s avec les Beni Guill. [âŠ] il y a une petite fraction marocaine des Oulad Abdallah une quarantaines de tentes53. » 54 Ibid. 55 Correspondance n°4419, du 7 aoĂ»t 1888, du gouverneur gĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie Ă Monsieur le gĂ©nĂ©ral co ... 35Ce dilemme concernant le statut des cAmur poussera certains dâentre eux Ă trouver refuge dans le massif frontalier de Beni Smir. En 1888, il est question dâexĂ©cuter un coup de main » dans cette rĂ©gion pour punir et ramener les tentes des cAmur refusant lâautoritĂ© française. Ce coup de main » est arrĂȘtĂ© en raison des problĂšmes quâil aurait pu occasionner avec le Maroc. Ă la mĂȘme Ă©poque un dignitaire marocain, cĂmar SĂ»si, arrive Ă Figuig et essaie de regagner les cAmur en tant que sujets marocains54. Ces derniersse trouvent donc pris entre la France et le Maroc qui les revendiquent en tant que sujets. Le 7 aoĂ»t 1888, le gouverneur gĂ©nĂ©ral dâAlgĂ©rie, suite Ă la dĂ©cision du conseil du gouvernement, stipulera que les cAmur du cercle dâAin Sefra devront ĂȘtre traitĂ©s comme des sujets algĂ©riens55. 56 Une partie importante du cheptel pĂ©rira lors de ce dĂ©placement qui dura plusieurs mois. Sur cette ... 36Refusant lâoccupation française, de nombreuses tentes sâenfuirent encore au Maroc. Pour contrer ce phĂ©nomĂšne de fuites vers le Maroc, les autoritĂ©s françaises dĂ©cideront lâaugmentation de la cavalerie et des spahis dans le cercle dâAin Sefra, mais aussi feront migrer un grand nombre de tentes 343 des cAmur vers lâEst, Ă destination de lâannexe dâAflou. Cette migration et le cantonnement des cAmur dans lâannexe dâAflou dĂ©buteront en septembre 188856. La dĂ©cision des autoritĂ©s françaises prĂ©cipitera au contraire la fuite de certaines tentes des cAmur restĂ©es dans le cercle dâAin Sefra, vers lâOuest, vers le Maroc, de peur de lâinternement dans lâannexe dâAflou. Du fait du cantonnement dans lâannexe dâAflou et des fuites vers le Maroc, en novembre 1888, sur 697 tentes appartenant aux cAmur, seulement 95 se trouveront effectivement dans lâannexe dâAin Sefra. La majoritĂ© des tentes se trouvera dans lâannexe dâAflou 346, puis au Maroc 251 cf. tableau 2. 57 Ătat joint Ă la correspondance du gĂ©nĂ©ral de brigade, commandant de la subdivision de Mascara OâN ... Tableau 2. Novembre 1888, Ă©tat des tentes des cAmĂ»r57 Tribus Ă Aflou Au Maroc Ă Ain Sefra Territoire algĂ©rien autre quâAin Sefra et Aflou Total Souala 114 64 16 0 194 Ouled Selim 96 130 48 3 277 Ouled Gottib 88 11 19 2 120 Ouled Abdallah 48 46 12 0 106 Total 346 251 95 5 697 58 Correspondances dans les documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/109/3. 37Ă partir de 1892, les cAmur cantonnĂ©s Ă lâEst rentreront progressivement dans le cercle dâAin Sefra58. En 1894, la subdivision militaire dâAin Sefra est créée. 59 Correspondances dans les documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/109/4. 38Dans une correspondance datĂ©e du 5 avril 1898 et adressĂ©e Ă Monsieur le gĂ©nĂ©ral commandant la division dâOran, le gĂ©nĂ©ral Gaillard de Saint-Germain, commandant la subdivision dâAin Sefra, proposera une nouvelle organisation du cercle dâAin Sefra, du fait des fuites et retours des tentes59. Il indique quâen 1898, les cAmĂ»r forment 6 tribus AwlĂąd Sliman, AwlĂąd cAmr, AwlĂąd Shahmi, AwlĂąd cAbdallah, AwlĂąd Gtayb et Mrinat. Il demande de les rĂ©duire Ă quatre, qui prendraient les dĂ©nominations de Swala, AwlĂąd BĂ»bkar, AwlĂąd Salim et Mrinat. Il les prĂ©sente ainsi 1. Tribu des Souala environ 150 tentes. Elle comprendrait les tribus actuelles des Oulad Sliman et des Oulad Ameur, auxquelles on ajouterait les Oulad Alyat rĂ©cemment rentrĂ©s de lâOuest et placĂ©s sous le commandement du caid de Tyout [âŠ]. 2. Tribu des Oulad Boubekeur environ 80 tentes. Elle comprendrait les deux tribus actuelles des Oulad Abdallah et des Oulad Gottib auxquelles on joindrait les Medabiah nouvellement rentrĂ©s et actuellement placĂ©s sous les ordres du caĂŻd du Ksar de Sfissifa [âŠ]. 3. Tribu des Oulad Selim. Elle comprendrait la tribu actuelle des Oulad Chahmi Ă laquelle on joindrait la tribu actuelle des Oulad Bou Chareb [âŠ]. 4. Les Merinat environ 100 tentes continueraient Ă former Ă eux seuls une tribu unique ». 60 Correspondance du gouverneur gĂ©nĂ©ral dâAlgĂ©rie Ă Monsieur le gĂ©nĂ©ral commandant la division dâOran ... 39Il indique par ailleurs que, mise Ă part la tribu des Mrinat, qui compte une centaine de tentes et Ă laquelle, pour cette raison, il ne touchera pas, les autres tribus du cercle dâAin Sefra en comprennent entre 15 Ă 50 et quâelles formeraient en dâautres rĂ©gions de simples douars. Il estime aussi que le groupement des cAmĂ»r en un nombre restreint de caĂŻdats a Ă©tĂ©, de 1884 Ă 1888, lâune des causes du dĂ©part en dissidence de la plus grande partie de ces indigĂšnes ». Par la suite, dans sa correspondance du 21 octobre 1898, le gĂ©nĂ©ral Gaillard de Saint-Germain inclura les Mrinat dans la tribu des AwlĂąd Salim, soit 3 tribus Swala, AwlĂąd Salim, AwlĂąd BĂ»bkar. Le 6 septembre 1898, le gouverneur gĂ©nĂ©ral dâAlgĂ©rie accepte la nouvelle organisation Ă donner aux cAmĂ»r et propose de nommer Si Moulay Ben Miloud, un des marabouts de Tiout, au titre de caĂŻd des caĂŻds60. 40En fait, avec cette nouvelle organisation, on en revient Ă la premiĂšre, celle de 1855 laquelle sâappuyait sur la rĂ©alitĂ© locale, directement observable, câest-Ă -dire en trois tribus Swala, AwlĂąd Salim et AwlĂąd BĂ»bkar. Toutefois celles-ci ne sont plus composĂ©es de la mĂȘme maniĂšre. Les Lamdabih par exemple ont migrĂ© en masse au Maroc et, de fait, la tribu des AwlĂąd BĂ»bkar ne comprend plus cette fraction. Par ailleurs, ce nouvel agencement des tribus nâarrĂȘta ni les fuites, ni les rĂ©sistances Ă lâoccupation. La crĂ©ation du territoire militaire dâAin Sefra et lâorganisation des tribus 61 Capitaine Mesnier, Monographie⊠62 En 1885, lâannexe créée Ă Mecheria dĂ©pendait du cercle dâAin Sefra mais au moment de la rĂ©organisa ... 63 Il sâagit de lâactuelle El Bayadh. 64 Il sâagit de lâactuelle Bechar. 65 RenĂ©-Victor VĂąlet indique concernant les territoires du Sud que les communes mixtes ne diffĂšrent ... 66 Les titres de bachaga et dâagha Ă©taient repris de lâadministration ottomane. Ils dĂ©signaient les g ... 67 Capitaine Mesnier, MonographieâŠ, p. 75. 41En 1905, le territoire militaire dâAin Sefra fut créé. Ce territoire qui remplaça la subdivision dĂ©cret du 12 dĂ©cembre 1905 Ă©tait placĂ© sous lâautoritĂ© dâun gĂ©nĂ©ral de brigade qui dĂ©pendait directement, au point de vue administratif, du gouverneur gĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie et, au point de vue militaire du gĂ©nĂ©ral commandant le 19e corps dâarmĂ©e61. Il Ă©tait divisĂ© en trois cercles Mecheria62, Geryville63 et Colomb et deux annexes Ain Sefra et Beni Ounif et comprenait trois communes mixtes Ain Sefra, Mecheria, Geryville et deux communes indigĂšnes Colomb64 et Timimoun65. Les communes mixtes Ă©taient administrĂ©es par une commission municipale composĂ©e du commandant supĂ©rieur du cercle ou du chef de lâannexe il en Ă©tait le prĂ©sident, du chef du bureau des Affaires indigĂšnes ou de lâofficier du bureau venant immĂ©diatement aprĂšs lui il en Ă©tait lâadjoint, dâun adjoint spĂ©cial français, des conseillers municipaux Ă©lus, des caĂŻds. Le bachaga de Geryville et lâagha des cAmĂ»r et des Ksour faisaient partie de la commission qui siĂ©geait Ă Geryville et Ain Sefra66. La commune mixte dâAin Sefra fut créée par arrĂȘtĂ© du 4 juin 1885. Elle Ă©tait composĂ©e au dĂ©but de deux sections celle dâAin Sefra et celle de Mecheria. Plus tard la section de Mecheria fut rattachĂ©e au cercle de mĂȘme nom. En 1904, Ain Sefra Ă elle seule devint commune mixte. En 1914, elle comprenait deux sections le centre dâAin Sefra, avec les tribus des cAmĂ»r et les Ksour de la rĂ©gion 1Ăšre section et le centre de population de Beni Ounif et lâannexe du mĂȘme nom 2e section67. 68 La section de commune normale » nâa pas de reprĂ©sentation spĂ©ciale. RenĂ©-Victor VĂąlet, Le Sahara ... 42Lâannexe dâAin Sefra comprend par ailleurs un maghzen soldĂ© avec un chef de maghzen et quatre-vingt-quatre cavaliers, cinq tribus nomades, six ksour et le douar maghzen. Chaque tribu nomade et chaque ksar est commandĂ© par un caĂŻd qui est assistĂ© dâune assemblĂ©e djemaa ou jamaca composĂ©e de notables tribaux. La tribu a bel et bien, comme dans lâensemble des territoires du Sud, une existence institutionnelle et juridique. Elle constitue en fait une section de commune privilĂ©giĂ©e, possĂ©dant un conseil permanent, la jamaca, chargĂ©e dâadministrer ses biens et de dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts68. 69 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 4. 70 Il y eut de nombreux abus de la part des administrateurs dans lâattribution des noms, en tĂ©moignen ... 43Les caĂŻds des tribus ou ksour de lâannexe sont placĂ©s sous lâautoritĂ© de lâagha des cAmĂ»r et des ksour dâAin Sefra, Si Moulay Ould Si Mohammed ben Miloud Si MĂ»lay AwlĂąd Si Muhï©ammad ban MilĂ»d. Celui-ci, investi des fonctions de caĂŻd des caĂŻds le 27 septembre 1898, fut nommĂ© agha le 3 fĂ©vrier 190069. En 1934, la tribu des Swala est rattachĂ©e au ksar de Tiout, celle des AwlĂąd BĂ»bkar au ksar de Sfissifa. Ă cette mĂȘme Ă©poque, le rĂ©gime de lâĂtat civil est mis en place. On donne aux membres des tribus des noms patronymiques et dans les registres est indiquĂ©e, outre les caractĂ©ristiques personnelles nom, prĂ©nom, date de naissanceâŠ, lâappartenance tribale70. Alors quâailleurs les Ă©tats civils contribuent Ă dĂ©finir et Ă rendre tangibles les identitĂ©s et appartenances nationales, dans les territoires du Sud, elles participent Ă prĂ©server ou Ă fabriquer des identitĂ©s et des clivages tribaux et/ou ethniques entre nomades arabes et gens des qsĂ»r berbĂšres. 71 Ces fractions firent valoir que tous leurs intĂ©rĂȘts Ă©taient du cĂŽtĂ© de lâannexe dâAin Sefra dont ... 72 Territoire sous gestion dâun agha. 73 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 27-28. 44ParallĂšlement, suite Ă la demande des membres de deux fractions des AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b, les AwlĂąd Sidi Muhï©ammad et les AwlĂąd Sidi AbĂ» al Anwar, le gouverneur gĂ©nĂ©ral dâAlgĂ©rie prononce, le 5 mai 1904, leur mutation dans lâannexe dâAin Sefra71, en spĂ©cifiant que cette nouvelle tribu sera indĂ©pendante de lâagha des cAmĂ»r et des ksour, comme les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b sont indĂ©pendants du bachaga des AwlĂąd Sidi Shaykh. Par la suite, le 1er septembre 1904, le gouverneur gĂ©nĂ©ral dâAlgĂ©rie prononce le rattachement de la tribu nouvellement formĂ©e des AwlĂąd Sidi Muhï©ammad et AwlĂąd Sidi AbĂ» al Anwar Ă lâaghalik72 des cAmĂ»r. En 1910, la question de la fusion des AwlĂąd Sidi Muhï©ammad et AwlĂąd Sidi AbĂ» al Anwar dĂ©pendants dâAin Sefra et des AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b dĂ©pendants de Geryville est Ă©tudiĂ©e. Par dĂ©cision du 10 dĂ©cembre 1914, le gouverneur gĂ©nĂ©ral dâAlgĂ©rie dĂ©cide la fusion des AwlĂąd Sidi Muhï©ammad et AwlĂąd Sidi AbĂ» al Anwar avec les AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b. Cette nouvelle tribu dĂ©nommĂ©e AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b et AbĂ» al Anwar, puis simplement AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b est rattachĂ©e Ă lâannexe dâAin Sefra. En 1934, on fusionne le ksar dâAsla Ă la tribu des AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b pour nâen former quâune seule, appelĂ©e tribu des AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b et Asla, avec un seul caĂŻd Si Muhï©ammad MĂ»stafa ban Si MĂ»lay, dâorigine shĂ»rfa73. Conclusions 45Les rĂ©organisations de la confĂ©dĂ©ration des cAmĂ»r et de la tribu des AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b donnĂšrent un caractĂšre plus formel aux tribus, avec une organisation bien prĂ©cise, faisant dâelles, en dĂ©finitive, des entitĂ©s encore plus cohĂ©rentes. La volontĂ© des autoritĂ©s françaises Ă©tait de garder cette organisation en tribus, qui leur semblait plus contrĂŽlable. Lâexemple de la tribu de Moghrar Fougani lâatteste. Alors quâune grande partie des AwlĂąd Sidi Tadj avait fui au Maroc, les autoritĂ©s essayĂšrent de constituer de toute piĂšce une tribu en organisant sous le mĂȘme caĂŻdat les quelques AwlĂąd Sidi Tadj restants, les habitants du ksar de Moghrar Fougani et la fraction des Shwarab qui nomadisait aux environs. 74 Isabelle Eberhardt raconte que certains des membres de cette tribu se retrouvĂšrent rattachĂ©s au ca ... 46Sâil y a eu des modifications durant cette pĂ©riode, celles-ci ne remettent donc pas en cause la tribu en tant que systĂšme spĂ©cifique dâorganisation sociale. Certaines tribus se retrouvent, certes amoindries, sur le territoire du Haut Sud-Ouest parce que beaucoup de leurs membres sont morts au combat ou ont fui au Maroc. Câest notamment le cas de la tribu des AwlĂąd Sidi Tadj74, Ă laquelle appartenait Sidi AbĂ» cAmama. Mais lâorganisation en tribus nâest pas fondamentalement remise en cause. Par ailleurs, les rapports entre les tribus et la population française demeurent assez faibles en dehors des centres urbains de Mecheria et dâAin Sefra. 47Moins en contact avec la population française, les membres des cAmĂ»r et plus encore des AwlĂąd Sid Ahï©mad MajdĂ»b, plus Ă©loignĂ©s du centre de commandement dâAin Sefra, inquiĂštent cependant toujours les autoritĂ©s parce que, du fait mĂȘme de leur mode de vie nomade, ils apparaissent comme moins contrĂŽlables et en cas de rĂ©bellion, ils ont un avantage non nĂ©gligeable ils connaissent mieux que quiconque le territoire du Haut Sud-Ouest. Le rattachement des tribus aux ksour fut donc une mesure pour tenter de contrĂŽler les tribus nomades de la rĂ©gion. Elle eut pour consĂ©quence dâexacerber les antagonismes entre les tribus nomades dâascendance arabe » et les habitants des ksour dâascendance berbĂšre ». 48Dans le Haut Sud-Ouest, les autoritĂ©s françaises tentĂšrent ainsi de maĂźtriser les tribus notamment en nommant leurs caĂŻds et en contrĂŽlant les dĂ©placements des Ă©lĂ©ments nomades. Cette derniĂšre mission incombait en partie au makhzen, un bataillon formĂ© dâindigĂšnes payĂ©s par les autoritĂ©s françaises et supervisĂ©s par lâarmĂ©e. 75 Cette politique du contrĂŽle militaire des tribus et de la nomination de caĂŻds des caĂŻds, de grands ... 76 Nous devons ces informations Ă Hadj Sassi. Il est lâune des rares personnes, encore vivante, Ă avo ... 49Outre ce fait, la mise en place dâun caĂŻd des caĂŻds septembre 1898, le bachagha Si Moulay, atteste de la volontĂ© des autoritĂ©s françaises de prĂ©server un ordre politique de type traditionnel et dâorganiser les tribus selon les coutumes locales75. La dĂ©signation de Si Moulay Ă ce poste nâest pas fortuite. Celui-ci est en effet reconnu comme descendant dâun des marabouts les plus influents et les plus renommĂ©s de lâOuest algĂ©rien, le sharif Sid Ahï©mad Ban YĂ»saf de Miliana. LâautoritĂ© de Si Moulay, en tant que sharif du fait de cette ascendance supposĂ©e, est donc largement acceptĂ©e par les tribus de la rĂ©gion. Il eut pour adjoint son fils, Si Khaladi. Ce dernier faisait partie des nouvelles gĂ©nĂ©rations, celles formĂ©es par lâĂ©cole française. Il aurait aboli, dans la rĂ©gion dâAin Sefra, les corvĂ©es qui consistaient Ă nourrir de force les sections de militaires spahis en patrouille, aux frais des populations dĂ©jĂ misĂ©rables. Il tenta en outre dâabolir les amendes collectives des tribus76. Suite au dĂ©cĂšs de son pĂšre, Si Khaladi fut nommĂ© chef indigĂšne, bachagha, de 1932 Ă 1956. 50Lorsque les autoritĂ©s nommĂšrent Si Khaladi, suite au dĂ©cĂšs de Si Moulay, elles ne firent que perpĂ©tuer un principe important dans le monde tribal, celui de la filiation ou plus exactement de lâunifiliation. La dĂ©signation de Si Khaladi Ă la succession de Si Moulay Ă©tait donc normale compte tenu du contexte tribal. Selon le principe de lâunifiliation, les droits et devoirs attribuĂ©s Ă son pĂšre lui incombaient naturellement ». En outre, chaque tribu payait collectivement les amendes imposĂ©es par les autoritĂ©s françaises suite aux infractions de lâun ou de plusieurs de ses membres. La pratique de lâamende collective illustre le fait que les autoritĂ©s reconnaissaient en fait la responsabilitĂ© de la tribu, du groupe, sur ses Ă©lĂ©ments. En cela, elles ne firent encore quâappliquer un autre principe important du monde tribal celui de la solidaritĂ© intratribale. Elles estimaient que les membres des tribus formaient, autre caractĂ©ristique essentielle de la tribu, des corporate groups, des groupes faisant corps », et se devaient donc dâĂȘtre solidaires et responsables collectivement. Haut de page Bibliographie Livres Lahouari Addi, De lâAlgĂ©rie prĂ©coloniale Ă lâAlgĂ©rie coloniale, Alger, OPU, 1985. Radouane Ainad Tabet, Histoire dâAlgĂ©rie, Sidi Bel AbbĂ©s de la colonisation Ă la guerre de libĂ©ration en zone 5, wilaya V 1830-1962, Alger, ENAG Ăditions, 1999, p. 60-61. Anonymes et Schmidt, Histoire du cercle dâAin Sefra », document remis par le pĂšre Communardi dâAin Sefra, 1949. SmaĂŻl Aouli, Ramdane Redjala et Philippe Zoummeroff, Abd el-Kader, Paris, Fayard, 1994. Ahmed Ben Naoum, Uled Sidi Esh Sheykh, essai sur les reprĂ©sentations hagiographiques de lâespace au sud-ouest de lâAlgĂ©rie, thĂšse de doctorat dâĂtat en lettres et sciences humaines, universitĂ© de Provence centre dâAix, 1993. 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Centres des archives dâOutre Mer Aix-en-Provence Documents microfilmĂ©s, rĂ©fĂ©rences ALG 300, E. 126 66miom/108/1, 66miom/108/2, 66miom/108/3, 66miom/108/4, 66miom/109/4 Haut de page Annexe Organisation des territoires du Sud77 Haut de page Notes 1 Lâun des journaux francophones algĂ©riens les plus lus, LibertĂ©, a consacrĂ© un dossier spĂ©cial Ă ce sujet les 5, 6 et 7 aoĂ»t 2001. 2 Le journal algĂ©rien El Moujahid, journal rangĂ© du cĂŽtĂ© du pouvoir, soulignait par exemple Ă propos dâune visite du prĂ©sident Bouteflika que les reprĂ©sentants des diffĂ©rentes tribus de la rĂ©gion de Naama ne se sont point empĂȘchĂ©s [âŠ] de manifester leur sentiment de fidĂ©litĂ© et rĂ©itĂ©rer leur engagement Ă accompagner le prĂ©sident [Bouteflika] dans ses efforts de redressement, de relance et de croissance », suggĂ©rant ainsi que les choses allaient pour le mieux car les tribus supportaient le pouvoir. La lĂ©gende au prĂ©sent », El Moujahid, 8 septembre 2003, p. 5. Le journal Le Quotidien dâOran titrait, en fĂ©vrier 2004, que les tribus du Tidikelt soutenaient Bouteflika. Ă en croire ces journaux, la tribu serait un acteur politique rĂ©el et surtout bien lĂ©gitime. Les tribus du Tidikelt soutiennent Bouteflika », Le Quotidien dâOran, 16 fĂ©vrier 2004. 3 La confĂ©dĂ©ration des cAmĂ»r de la rĂ©gion dâAin Sefra se serait constituĂ©e progressivement entre le milieu du xvie et la fin du xviiie siĂšcle, Ă partir de familles provenant dâune tribu hilalienne Ă laquelle se sont agrĂ©gĂ©s dâautres Ă©lĂ©ments dâorigines diverses. On trouve des cAmĂ»r dans la rĂ©gion dâAflou mais la confĂ©dĂ©ration que nous Ă©tudions celle du Haut Sud-Ouest est largement autonome par rapport aux groupes issus de la tribu hilalienne et installĂ©s dans le Zab de Constantine et la rĂ©gion du Djebel Amour. Elle constituait, Ă lâaube de la colonisation, une entitĂ© indĂ©pendante avec son propre territoire qui, par ailleurs, est assez distant du Djebel Amour plus de 300 km. La confĂ©dĂ©ration des cAmĂ»r pratiquait un nomadisme altitudinale dâest en ouest le long des monts des Ksour. 4 Sid Ahmad MajdĂ»b, lâancĂȘtre fondateur de la tribu, serait nĂ© approximativement entre 1490 et 1493 de lâĂšre chrĂ©tienne, et serait mort en 1571. Il est lâoncle paternel de Sidi Shaykh, ancĂȘtre de la grande tribu des AwlĂąd Sidi Shaykh. En raison de son ascendance censĂ©e remonter Ă un saint, la tribu des AwlĂąd Sid Ahmad MajdĂ»b est localement qualifiĂ©e de mrabtin, de maraboutique. On trouvera dans la thĂšse dâAhmed Ben Naoum des Ă©lĂ©ments dâhagiographie sur Sid Ahmad MajdĂ»b et sur Sidi Shaykh Ahmed Ben Naoum, Uled Sidi Esh Sheykh, essai sur les reprĂ©sentations hagiographiques de lâespace au sud-ouest de lâAlgĂ©rie, thĂšse de doctorat dâĂtat en lettres et sciences humaines, universitĂ© de Provence centre dâAix, 1993. 5 Pour une analyse du concept de tribu, cf. Jacques Berque, Quâest-ce quâune tribu nord-africaine ? », dans Ăventail de lâhistoire vivante, Hommage Ă Lucien Febvre, Paris, Armand Colin, 1954, p. 261-271, aussi dans Jacques Berque, Maghreb, histoire et sociĂ©tĂ©s, Alger, SNED, 1974 et Pierre Bonte, Ădouard Conte, Constant HamĂšs et al., Al ansab, la quĂȘte des origines, Anthropologie historique de la tribu arabe, Paris, Ăditions de la Maison des sciences de lâhomme, 1991. 6 En parlant de systĂšme, jâai Ă lâesprit lâensemble des relations liant les tribus entre elles, quâil sâagisse Ă la fois des relations de tribu Ă tribu Ă©conomiques dans le cas des Ă©changes de produits et des arrangements territoriaux ; religieuses dans le cas de culte commun dâun saint ; politiques dans le cas dâalliance ; matrimoniales dans le cas dâexogamie tribale⊠ou des relations en rĂ©seaux via notamment les diffĂ©rentes confrĂ©ries. 7 SmaĂŻl Aouli, Ramdane Redjala et Philippe Zoummeroff, Abd el-Kader, Paris, Fayard, 1994. 8 Radouane Ainad Tabet, Histoire dâAlgĂ©rie, Sidi Bel AbbĂ©s de la colonisation Ă la guerre de libĂ©ration en zone 5, wilaya V 1830-1962, Alger, ENAG Ăditions, 1999, p. 60-61. 9 Ibid., p. 53-63. 10 Ibid., p. 61. 11 Repris du journal algĂ©rien LibertĂ© du 6 aoĂ»t 2001, dossier spĂ©cial sur la tribu en AlgĂ©rie. 12 Jean-Claude Vatin, LâAlgĂ©rie politique, Histoire et SociĂ©tĂ©, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1983, p. 125. En outre, Jean-Claude Vatin indique quâil existait 100 000 hectares de terres europĂ©ennes en 1850, 2 700 000 un siĂšcle plus tard » p. 319. 13 Karl Marx, Le systĂšme foncier en AlgĂ©rie », dans Sur les sociĂ©tĂ©s prĂ©capitalistes extraits du cahier de notes datant de 1879 environ, Paris, Ăditions sociales, col. Cahiers du CERM », 1970, p. 384. 14 Karl Marx dit Ă ce propos que lâinstitution de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre Ă©tait aux yeux du bourgeois français la condition indispensable de tout progrĂšs dans les domaines politique et social ». Ibid., p. 391. 15 Augustin Berque, Ăcrits sur lâAlgĂ©rie, Aix-en-Provence, Ădisud, 1986, p. 28. 16 Lahouari Addi, De lâAlgĂ©rie prĂ©coloniale Ă lâAlgĂ©rie coloniale, Alger, OPU, 1985, p. 21-22. 17 D. Daumas, Les populations indigĂšnes et la terre collective de tribu en Tunisie, Tunis, 1912. 18 Henry de MontĂ©ty, Une loi agraire en Tunisie, Cahors, 1927, p. 30. 19 Sur ce point cf. notamment la partie Le marchĂ© autorĂ©gulateur et les marchandises fictives travail, terre et monnaie », dans Karl Polanyi, La Grande Transformation, Paris, Gallimard premiĂšre parution en anglais en 1944, 1983, p. 102-112. 20 Pour un point de vue rapide du phĂ©nomĂšne de dislocation du nomadisme, lire MâHamed Boukhobza, Lâagro-pastoralisme traditionnel en AlgĂ©rie, de lâordre tribal au dĂ©sordre colonial, Alger, Office des publications universitaires, 1982, p. 20-23. 21 Jacques Berque, Le Maghreb entre deux guerres, Paris, Seuil, 1962, p. 121-136. 22 Augustin Berque, Ăcrits sur lâAlgĂ©rie, Aix-en-Provence, Ădisud, 1986. 23 Yvonne Turin, Affrontements culturels dans lâAlgĂ©rie coloniale Ă©coles, mĂ©decines, religion, 1830-1880, Paris, Maspero, 1971. 24 Capitaine Mesnier, Monographie du territoire dâAin Sefra, Oran, Imprimerie L. Fouque, 1914 bibliothĂšque du territoire dâAin Sefra â cote AOM B//4093, p. 48. En 1914, annĂ©e de la publication de la monographie, le territoire dâAin Sefra comprenait entre autre le cercle de Mecheria, lâannexe dâAin Sefra, lâannexe de Beni Ounif, le cercle de Colomb Bechar et les postes de Taghit et Talzaza, lâannexe de Beni Abbes et le cercle de Geryville. 25 Lahouari Addi, De lâAlgĂ©rieâŠ, p. 57. 26 Câest le cas des approches de Jacques Berque, MâHamed Boukhobza, Lahouari Addi et Ali Merad Boudia notamment. 27 Maurice Godelier, LâidĂ©el et le matĂ©riel, Paris, Fayard, 1984. 28 Augustin Bernard et NapolĂ©on Lacroix, LâĂ©volution du nomadisme en AlgĂ©rie, Alger, Adolphe Jourdan, 1906. LĂ©on Joseph Lehuraux, Le nomadisme et la colonisation dans les Hauts Plateaux de lâAlgĂ©rie, Paris, Ăditions du comitĂ© de lâAfrique française, 1931. 29 Louis Voinot, Le Tidikelt Ă©tude sur la gĂ©ographie, lâhistoire, les mĆurs du Pays, Ăditions J. Gandini, 1995. Extrait du Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie et dâarchĂ©ologie de la province dâOran, tome XXIX â fascicules CXXIX, CXXX, CXXXI, 1909. 30 Robert Capot-Rey indique que le nombre des EuropĂ©ens vivant au Sahara a toujours Ă©tĂ© faible. Dans les territoires du Sud algĂ©riens, qui comprennent plus du tiers du Sahara français, on comptait, en 1948, EuropĂ©ens. La proportion des EuropĂ©ens aux indigĂšnes, qui est Ă peu prĂšs de 1 Ă 8 dans les territoires du Nord, est de 1 Ă 100 dans les territoires du Sud. » Robert Capot-Rey, Le Sahara français, Paris, PUF, 1953. Certaines rĂ©gions montagneuses du Nord, telles que la Kabylie ou lâAurĂšs, semblent aussi avoir Ă©tĂ© relativement prĂ©servĂ©es. Alain MahĂ© rend compte par exemple de la maniĂšre dont les assemblĂ©es villageoises de Kabylie tajmats ont su sâadapter et se transformer compte tenu de lâinstauration dâun ordre politique Ă©tatique français, puis algĂ©rien. Alain MahĂ©, La rĂ©volte des anciens et des modernes. De la tribu Ă la commune dans la Kabylie contemporaine », dans Hosham Dawod dir., Tribus et pouvoirs en terre dâIslam, Paris, Armand Colin, 2004, p. 201-235. 31 Fanny Colonna et Henri Tawfik, Au Gourara, une prĂ©-enquĂȘte », dans Fanny Colonna, Savants Paysans, Ă©lĂ©ments dâhistoires sociales sur lâAlgĂ©rie rurale, Alger, OPU, 1987, p. 37-66. 32 Câest notamment le parti que prend Nico Kielstra dans son Ă©tude des mutations de lâorganisation tribale dans le Souf Sud-Est algĂ©rien. Cet auteur articule toute lâĂ©volution de lâorganisation tribale Ă celle des chefferies â fait qui peut sâexpliquer par lâimportance historique des chefferies dans la rĂ©gion â et tend malheureusement Ă avoir une vision linĂ©aire. De fait, il conclut au dĂ©clin de lâorganisation tribale et cela sans nous montrer en quoi les chefferies Ă©taient nĂ©cessaires Ă la structure tribale et sans prĂ©sager des possibilitĂ©s dâadaptation de ces organisations tribales. Nico Kielstra, The decline of tribal organization in the Souf S. E. Algeria », Revue de lâOccident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, n° 45, 1987, p. 11-24. 33 Les subdivisions des territoires du Sud devinrent nĂ©anmoins des dĂ©partements quelques annĂ©es plus tard, au lendemain de la guerre dâAlgĂ©rie. Bien que nâayant plus dâexistence juridique les territoires du Sud ont perdurĂ© jusquâau milieu des annĂ©es cinquante Jacques FrĂ©meaux, Pertinence et fonctions de la frontiĂšre Tell-Sahara 1830-1960 », Revue dâhistoire maghrĂ©bine, n° 81-82, juin 1986, p. 251-265. Voir le tableau de lâorganisation des territoires du Sud en fin dâarticle. 34 Camille Sabatier, La question du Sud-Ouest, Alger, Ăditions Adolphe Jourdan, 1881, p. 67-68. 35 Note du 3 avril 1922 Archives affaires indigĂšnes militaires, repris de RenĂ©-Victor VĂąlet, Le Sahara AlgĂ©rien. Ătude de lâorganisation administrative, financiĂšre et judiciaire des Territoires du Sud, Alger, La Typo-Litho, 1927, p. 41-42. 36 Ibid., p. 84. 37 Ibid., p. 86. 38 Ibid., p. 98-99. 39 Ibid., p. 131-132. 40 Ibid., p. 182 et suiv. 41 Il sâagit du recours dâun indigĂšne sâestimant lĂ©sĂ© Ă un officier quâil considĂšre comme son chef. Ce dernier fait office dâarbitre entre les deux parties. 42 Ibid., p. 211-212. 43 Jacques FrĂ©meaux, Pertinence⊠», p. 261-262. 44 Colette Establet se posait ainsi la question de la rĂ©ification tribale Faut-il se fier Ă la rĂ©alitĂ© sociale de ces groupements si bien emboĂźtĂ©s ? Des groupements qui correspondent Ă une telle rĂ©alitĂ© sociale quâils auraient pu ĂȘtre facilement adaptĂ©s Ă des fins dâorganisation administrative le caĂŻd dans la tribu, le cheikh dans la ferqa, le kebir dans son douar ? Les caĂŻds font-ils, de leurs tribus, une sociologie spontanĂ©e ? Ou obĂ©issent-ils, dans leur description, Ă la volontĂ© classificatrice, rationalisante, voire gĂ©omĂ©trique de la France divisĂ©e en dĂ©partements, eux-mĂȘmes divisĂ©s en arrondissements, puis en communes, la France organiserait ainsi, Ă lâimage de lâadministration rationnelle issue de la rĂ©volution française, une pyramide administrative permettant de placer chaque homme Ă lâintĂ©rieur dâun rĂ©seau de tribu, de fractions et de douars qui quadrillent le territoire, et auquel on ne peut Ă©chapper. » Colette Establet, 1991, Ătre caĂŻd dans lâAlgĂ©rie coloniale, Paris, Ăditions du CNRS, p. 217-218. 45 N. Lacroix et H. M. P. de La MartiniĂšre, Documents pour servir Ă lâĂ©tude du Nord Ouest africain, tome 2, Lille, L. Danel, 1896, p. 260 et 261n. 46 DâaprĂšs les notes sur la tribu des Amour du commandant Colonieu, datĂ©es de 1859, dans un document microfilmĂ©, rĂ©fĂ©rence 66miom/108/1. Les deux derniĂšres fractions nâapparaissent dans aucun autre document et nâont pas Ă©tĂ© citĂ©es lors des reconstitutions des gĂ©nĂ©alogies. 47 Les AwlĂąd Sidi Shaykh Ă©taient divisĂ©s en deux ligues opposĂ©es çoffs ou leffs les AwlĂąd Sidi Shaykh Gharaba de lâOuest et les AwlĂąd Sidi Shaykh Charraga de lâEst. 48 Territoire sous gestion dâun bachaga. 49 Ross E. Dunn, Resistance in the Desert, Moroccan Responses to French Imperialism 1881-1912, New York, University of Wisconsin Press, 1977, p. 141-146. 50 Comme nous lâavons indiquĂ© plus haut, le soulĂšvement des AwlĂąd Sidi Shaykh provoque lâarrĂȘt de lâexpansion militaire française dans le Sud oranais », câest donc quâil y avait bien un projet colonial. Toutefois, contrairement Ă El Bayadh Geryville et BĂ©char, Ain Sefra ne faisait pas partie â avant le soulĂšvement dâAbĂ» cAmama â de points stratĂ©giques pour lâexpansion militaire. 51 Anonymes et Schmidt, Histoire du cercle dâAin Sefra », document remis par le pĂšre Communardi dâAin Sefra, 1949, p. 2. 52 Documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/108/2. 53 Correspondance n° 177, du 11 avril 1887, documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/108/2. 54 Ibid. 55 Correspondance n°4419, du 7 aoĂ»t 1888, du gouverneur gĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie Ă Monsieur le gĂ©nĂ©ral commandant la division dâOran, documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/108/3. 56 Une partie importante du cheptel pĂ©rira lors de ce dĂ©placement qui dura plusieurs mois. Sur cette Ă©pisode de la migration, voir les correspondances dans les documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/108/3. 57 Ătat joint Ă la correspondance du gĂ©nĂ©ral de brigade, commandant de la subdivision de Mascara OâNeill, Ă Monsieur le gĂ©nĂ©ral commandant la division dâOran, 22 novembre 1888, documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/108/4. 58 Correspondances dans les documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/109/3. 59 Correspondances dans les documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/109/4. 60 Correspondance du gouverneur gĂ©nĂ©ral dâAlgĂ©rie Ă Monsieur le gĂ©nĂ©ral commandant la division dâOran, du 6 septembre 1898, documents microfilmĂ©s des archives dâOutre-Mer, rĂ©fĂ©rence 66miom/109/4. 61 Capitaine Mesnier, Monographie⊠62 En 1885, lâannexe créée Ă Mecheria dĂ©pendait du cercle dâAin Sefra mais au moment de la rĂ©organisation du territoire en 1904, elle fut transformĂ©e en cercle indĂ©pendant tandis que le cercle dâAin Sefra devenait une simple annexe. Capitaine Mesnier, MonographieâŠ, p. 74. 63 Il sâagit de lâactuelle El Bayadh. 64 Il sâagit de lâactuelle Bechar. 65 RenĂ©-Victor VĂąlet indique concernant les territoires du Sud que les communes mixtes ne diffĂšrent des communes indigĂšnes, indĂ©pendamment de leur organisation administrative, que par la proportion des EuropĂ©ens dans la population locale. Si le nombre de ceux-ci est suffisant pour que leurs intĂ©rĂȘts mĂ©ritent dâĂȘtre dĂ©fendus et reprĂ©sentĂ©s, on crĂ©e une commune mixte ; sinon on Ă©tablit une commune indigĂšne ». RenĂ©-Victor VĂąlet, Le SaharaâŠ, p. 37. 66 Les titres de bachaga et dâagha Ă©taient repris de lâadministration ottomane. Ils dĂ©signaient les gouverneurs locaux. 67 Capitaine Mesnier, MonographieâŠ, p. 75. 68 La section de commune normale » nâa pas de reprĂ©sentation spĂ©ciale. RenĂ©-Victor VĂąlet, Le SaharaâŠ, p. 97. 69 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 4. 70 Il y eut de nombreux abus de la part des administrateurs dans lâattribution des noms, en tĂ©moignent certains dâentre eux assez courants dans la rĂ©gion Bouzerouata lâhomme Ă la canne, Boumaaza lâhomme Ă la chĂšvre⊠71 Ces fractions firent valoir que tous leurs intĂ©rĂȘts Ă©taient du cĂŽtĂ© de lâannexe dâAin Sefra dont ils frĂ©quentaient le marchĂ© et oĂč se trouvait leur territoire de pacage. 72 Territoire sous gestion dâun agha. 73 Anonymes et Schmidt, Histoire... », p. 27-28. 74 Isabelle Eberhardt raconte que certains des membres de cette tribu se retrouvĂšrent rattachĂ©s au caĂŻdat de BĂ©ni Ounif. Le caĂŻd, dĂ©signĂ© par les autoritĂ©s françaises, Ă©tait un ancien esclave et lui-mĂȘme se trouvait gĂȘnĂ© devant les membres de cette tribu mrabtin. Isabelle Eberhardt, Sud Oranais, Paris, Ăditions JoĂ«lle Losfeld, 2003, p. 36-37. 75 Cette politique du contrĂŽle militaire des tribus et de la nomination de caĂŻds des caĂŻds, de grands caĂŻds, sera par ailleurs utilisĂ©e sous des formes encore plus poussĂ©es au Maroc et mĂȘme en Syrie dans les zones tribales et/ou bĂ©douines. Pour la Syrie, voir notamment Christian Velud, Syrie tribus, mouvement national et Ătat mandataire 1920-1936 », Monde Arabe, Maghreb Marchrek, n° 147 intitulĂ© Tribus, tribalismes et Ătats au Moyen-Orient », sous la direction de R. Bocco et C. Velud, janvier-mars 1995, p. 48-71. 76 Nous devons ces informations Ă Hadj Sassi. Il est lâune des rares personnes, encore vivante, Ă avoir travaillĂ© dans lâadministration de la commune dâAin Sefra, durant la pĂ©riode coloniale. 77 DâaprĂšs le tableau des commandements et unitĂ©s administratives formant les territoires du Sud, gouvernement gĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie, Commissariat gĂ©nĂ©ral du centenaire, Les Territoires du Sud de lâAlgĂ©rie, 2e partie, lâĆuvre accomplie, Alger, P & G Soubiron, 1930, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Yazid Ben Hounet, Des tribus en AlgĂ©rie ? », Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, 75 2007, 150-171. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Yazid Ben Hounet, Des tribus en AlgĂ©rie ? », Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e [En ligne], 75 2007, mis en ligne le 21 juillet 2008, consultĂ© le 17 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Yazid Ben Hounet UniversitĂ© de Paris 8Yazid Ben Hounet est AttachĂ© Temporaire dâEnseignement et de Recherche Ă lâUniversitĂ© de Paris 8. Il a soutenu Ă lâEHESS en 2006 une thĂšse dâanthropologie sur LâAlgĂ©rie des tribus. Le fait tribal dans le Haut Sud-Ouest algĂ©rien contemporain. Il a publiĂ© en 2007 - La tribu en pratique le rituel de la mĂ»dĂąwala chez les AwlĂąd Sid Ahmad MajdĂ»b », Alfa, revue de lâInstitut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, p. La restauration des ksour. Institutions du patrimoine et enjeux de mĂ©moire » avec S. Guinand, Espaces et SociĂ©tĂ©s, n°128-129, avril/mai, p. de page
RMJFW22Câ AlgĂ©rie française Petite-pierre Gouvernement GĂ©nĂ©ral de l AlgĂ©rie 1865. RMT4039W â RM2J37D78 â France-Algerie- carte de ''LĂĂlgerie colonie française'', 1865. RFFBPGWH â COCHINCHINE FRANĂAISE. La Cochinchine. Le Vietnam du Sud. Militaires. LE VASSEUR 1876 map. RM2BFK3MD â 'Colonisation francaise de l'Algerie : 'le passage de la
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13mai 1958-1er juin 1958 : l'arrivée du général de Gaulle. à Alger, une manifestation pour l'Algérie française se tient le 13 mai 1958. Le général Salan, commandant en chef des forces en
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ÙŰ© sur Journal officiel d'AlgĂ©rie Le JORA Journal officiel de la RĂ©publique algĂ©rienne dĂ©mocratique et populaire est le moyen par lequel le gouvernement rend public lâensemble de ses textes juridiques et rĂ©glementaires. Il contient les constitutions consĂ©cutives, les lois, les ordonnances, les codes, les dĂ©crets, les arrĂȘtĂ©s, et les dĂ©cisions de nominations. Il est publiĂ© officiellement en arabe. La version française en est la traduction. Câest donc la version arabe qui fait autoritĂ©. Au lendemain de lâindĂ©pendance nationale, lâAlgĂ©rie a publiĂ© son premier journal officiel en date du six juillet mil neuf cent soixante-deux, soit vingt-quatre heures aprĂšs la date officielle de lâIndĂ©pendance de lâAlgĂ©rie. Son nom Ă lâĂ©poque Ă©tait le JOEA, le Journal Officiel de lâEtat AlgĂ©rien. Trois mois plus tard, le vingt-six Octobre de la mĂȘme annĂ©e, il change de dĂ©nomination pour devenir le JORADP, le Journal Officiel de la RĂ©publique AlgĂ©rienne DĂ©mocratique et Populaire, plus connu sous lâacronyme de JORA. Auparavant, les textes officiels de lâAlgĂ©rie sous domination française Ă©taient publiĂ©s au Bulletin Officiel du Gouvernement GĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie », créé en mil huit cents soixante-treize. » Baziz AlgĂ©rie mon amour. La pĂ©riodicitĂ© du JORA est irrĂ©guliĂšre. Le journal officiel parait en fonction de la disponibilitĂ© de la matiĂšre. Lâun des plus importants numĂ©ros de lâannĂ©e est celui contenant le texte de la loi des finances de lâannĂ©e Ă venir, ainsi que les Ă©ventuelles lois des Finances ComplĂ©mentaires. Le JORA a Ă©tĂ© placĂ© sous la responsabilitĂ© du SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral du Gouvernement, le SGG. Ce dernier publie la version Ă©lectronique sur son site ou bien rendant la publication gratuite. Seule la version imprimĂ©e reste commercialisable, presque exclusivement sur abonnement. La version française ne peut ĂȘtre vendue quâaccompagnĂ©e de la version dite originale ». Sur le site web du JORA, il est possible dâeffectuer des recherches selon plusieurs types de critĂšres Type de texte loi, dĂ©cret, ⊠NumĂ©ro du journal, sa date, oĂč encore sur le texte intĂ©gral dâune collection concernant un secteur, un ministĂšre,⊠Une fois la recherche terminĂ©e, il est donnĂ© au chercheur la possibilitĂ© de consulter le texte online ou encore de le tĂ©lĂ©charger au format PDF. Le site offre la possibilitĂ© de tĂ©lĂ©charger tout un ensemble de codes, tels le Code du Commerce, ou celui de la Famille, ainsi quâun certain nombre de rapports dâactivitĂ©s du SGG, difficilement accessible autrement. MĂȘme si le site est utile, il rencontre encore un certain nombre de problĂšmes techniques. Parfois, il est tout simplement inaccessible. Son moteur de recherche manque de souplesse, et ses critĂšres de recherche ne sont pas toujours Ă©vidents Ă saisir. » AlgĂ©rie un documentaire exceptionel sur l'AlgĂ©rie. Le JORA est la principale publication officielle de lâEtat algĂ©rien. Mais il existe dâautres journaux faisant autoritĂ©, mais que lâEtat a placĂ© sous des tutelles moins Ă©levĂ©es dans la hiĂ©rarchie administrative de lâEtat. Il sâagit entre autres, du BOAL, Bulletin Officiel des Annonces LĂ©gales, dans lequel sont publiĂ©es toutes les annonces officielles concernant la crĂ©ation et la dissolution dâentreprises, Ă©manant des Ă©tudes notariales, ainsi que leurs comptes sociaux officiels. Il a Ă©tĂ© créé en mil neuf cents soixante-cinq et il est publiĂ© par le Centre National du Registre de Commerce. Un autre journal lĂ©gal publiĂ© par lâAgence Nationale de lâEdition et de la PublicitĂ© est le BOMOP, Bulletin Officiel des OpĂ©rateurs Publics, dans lequel passent les appels dâoffres des marchĂ©s publics, depuis 1984. pour le journal info Algerieinfo, Presse d'AlgĂ©rie, Presse dz Liens Externes Page Wikipedia sur Journal officiel d'AlgĂ©rie Page Wikipedia sur l'AlgĂ©rie Chaine Youtube du journal Journal officiel d'AlgĂ©rie Page Facebook sur l'AlgĂ©rie Votre avis facebook sur le Journal officiel d'AlgĂ©rie et sur l'actualitĂ©! Si vous aimez le Journal officiel d'AlgĂ©rie, merci de cliquer sur J'AIME! Donnez votre avic sur le Journal officiel d'AlgĂ©rie, ce journal officiel de la rĂ©publique algĂ©rienne, et partagez le contenu de la page avec vos amis Facebook. âLe journal info votre site de la presse algĂ©rienne, original depuis 2013!
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Tensions en AlgĂ©rie la crainte du gouvernement français 000206 Si, Ă Alger, les autoritĂ©s craignent un soulĂšvement, une autre capitale suit trĂšs attentivement la situation Paris. Mardi 26 fĂ©vrier, les Ă©tudiants de la facultĂ© centrale ont manifestĂ© leur hostilitĂ© Ă un cinquiĂšme mandat du prĂ©sident Bouteflika, 81 ans et gravement malade. Une scĂšne identique s'est rĂ©pĂ©tĂ©e devant la facultĂ© de sciences politiques. Pour la France, la dĂ©stabilisation de lâAlgĂ©rie est un scĂ©nario redoutĂ© au plus haut sommet de l'Ătat pour plusieurs raisons, dont la premiĂšre est Ă©conomique. Partenaire historique, l'AlgĂ©rie est l'un des premiers fournisseurs de gaz de l'Hexagone. La France est aussi le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur Ă©tranger avec salariĂ©s d'entreprises françaises. Mais, l'enjeu est Ă©galement humain. C'est l'une des principales craintes de lâĂlysĂ©e un effondrement du rĂ©gime qui engendrerait un exode de la jeunesse. "Il y aurait incontestablement un flux migratoire qui va s'accentuer, qui va alimenter le discours des populistes et des extrĂȘmes-droites", analyse Mohamed Sifaoui, journaliste et auteur de "OĂč va l'AlgĂ©rie?". Quel enjeu sĂ©curitaire?Plus grand pays dâAfrique, lâAlgĂ©rie, avec ses six frontiĂšres Maroc, Mauritanie, Mali, Niger, Libye et Tunisie, est un partenaire crucial de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ici aussi la France ne souhaite qu'une seule chose la stabilitĂ©. "La Libye est dĂ©stabilisĂ©e ..., la zone sahĂ©lienne ... est aussi dĂ©stabilisĂ©e. Si vous ajoutez Ă cela la dĂ©stabilisation d'un grand pays comme l'AlgĂ©rie, vous crĂ©ez forcement une dĂ©stabilisation pour l'ensemble de la rĂ©gion maghrĂ©bine", explique Mohamed Sifaoui. Entre la France et lâAlgĂ©rie, le relation politique a toujours Ă©tĂ© sensible. Mardi matin, Benjamin Griveaux a appliquĂ© le principe de prĂ©caution quant Ă la crĂ©dibilitĂ© de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika. "Vous ne trouverez aucune prise de position du gouvernement lĂ -dessus. Ce serait de l'ingĂ©rence", assure le porte parole du gouvernement. De son cĂŽtĂ©, le prĂ©sident algĂ©rien dĂ©posera le 3 mars prochain sa candidature Ă un cinquiĂšme mandat auprĂšs du Conseil constitutionnel. LâactualitĂ© par la rĂ©daction de RTL dans votre boĂźte mail. GrĂące Ă votre compte RTL abonnez-vous Ă la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualitĂ© au quotidien Sâabonner Ă la Newsletter RTL Info
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LegĂ©nĂ©ral de corps dâarmĂ©e, SaĂŻd Chanegriha, chef dâĂ©tat-major de lâArmĂ©e nationale populaire (ANP), a affirmĂ©, jeudi 21 avril, que lâAlgĂ©rie saura riposter « avec force » Ă tous ceux qui sâaventurent Ă porter atteinte Ă son intĂ©gritĂ© territoriale, Ă lâunitĂ© de son peuple et Ă sa souverainetĂ© nationale, indique un communiquĂ© du ministĂšre de la DĂ©fense nationale.
The store will not work correctly in the case when cookies are disabled. / Description Titre Le DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral du gouvernement en AlgĂ©rie Paul Delouvrier prononce un discours Ă l'HĂŽtel de ville de SaĂŻda. [lĂ©gende d'origine] / Informations techniques Plus dâinformation ProcĂ©dĂ© original NĂ©gatif Format d'origine 6x6 Support d'origine AcĂ©tate Couleur Noir et blanc Orientation portrait / PropriĂ©tĂ©s Plus dâinformation RĂ©fĂ©rence D163-51-49 Date de dĂ©but 01/01/1960 Date de fin 31/12/1960 Arthur Smet - Lieux AlgĂ©rie - SaĂŻda AlgĂ©rie - DĂ©partement de Saida - Personnes reprĂ©sentĂ©es Delouvrier, Paul Origine Smet, Arthur Mention obligatoire © ECPAD/fonds Smet/Arthur Smet
Chefde l'Ătat et du gouvernement Abdelmadjid Tebboune (depuis le 19 dĂ©cembre 2019). Premier ministre : AĂŻmen Benabderrahmane (depuis le 30 juin 2021) Capitale Alger Langues officielles arabe, tamazight Religion officielle islam UnitĂ© monĂ©taire dinar algĂ©rien (DZD) Population 45 258 000 (estim. 2021) Projection de population 2030 49 373 000 Superficie (km
Vichy a internĂ© des milliers de soldats juifs dĂ©mobilisĂ©s en 1940 dans des camps de travail dans le Sud une page sombre de l'Histoire, longtemps restĂ©e cachĂ©e dans les archives de lâarmĂ©e française les camps de travail en Afrique du Nord, oĂč ont Ă©tĂ© internĂ©s les soldats juifs dĂ©mobilisĂ©s aprĂšs la dĂ©faite de 1940. Le 24 octobre 1870, le dĂ©cret CrĂ©mieux, du nom du ministre de la Justice de l'Ă©poque, attribue la citoyennetĂ© française aux juifs dâAlgĂ©rie, avec lâidĂ©e de rattacher un peu plus lâAlgĂ©rie Ă la France. Mais 70 ans plus tard, le dĂ©cret CrĂ©mieux est abrogĂ© dâun trait de plume au lendemain des lois anti-juives adoptĂ©es par le rĂ©gime de Vichy. Le 3 octobre 1940, les 110 000 juifs d'AlgĂ©rie cessent d'ĂȘtre des citoyens français, y compris les anciens combattants de 1914, ceux qui avaient survĂ©cu aux batailles de Verdun, du Chemin des dames ou des Dardanelles Bosphore. En 1941,18 500 enfants juifs sont chassĂ©s de lâĂ©cole publique. Un numĂ©rus clausus est appliquĂ© aux Ă©lĂšves et aux professeurs juifs dans lâenseignement primaire, secondaire et les universitĂ©s. Les fonctionnaires sont rĂ©voquĂ©s et les mĂ©tiers de mĂ©decin, dâavocat ou de la presse leur sont interdits. "L'ampleur du traumatisme est Ă la mesure de leur assimilation"⊠"pour une communautĂ© qui avait multipliĂ© les marques dâamour envers la RĂ©publique sur laquelle se focalisaient toutes les espĂ©rances", Ă©crit lâhistorien Benjamin Stora dans son livre Les trois exils juifs dâAlgĂ©rie. Moins connue, mais tout aussi tragique, lâhistoire des soldats juifs engagĂ©s en 1939, dĂ©chus de la nationalitĂ© française par Vichy et enfermĂ©s dans des camps de travail en AlgĂ©rie, en Tunisie et au Maroc. En septembre 1939, lors de la dĂ©claration de guerre, les jeunes Français sont mobilisĂ©s en AlgĂ©rie comme en mĂ©tropole. Parmi eux, plusieurs milliers de juifs rejoignent leurs unitĂ©s, mais la dĂ©bĂącle de mai-juin 40 arrĂȘte les combats. Les militaires juifs se trouvent alors dans la situation difficile d'ĂȘtre les soldats d'une armĂ©e aux ordres de Vichy et de ses lois anti-juives. Celles-ci vont ĂȘtre appliquĂ©es avec un zĂšle tout particulier dans les dĂ©partements français dâAlgĂ©rie. En avril 1941, les soldats juifs d'Afrique du Nord sont emmenĂ©s dans les camps dâinternement de Bedeau dans l'Oranais et de Teleghma dans le Constantinois. Dans un courrier du 28 fĂ©vrier 1941, le gĂ©nĂ©ral Huntziger, secrĂ©taire dâEtat Ă la Guerre sous Vichy, sâadresse au GĂ©nĂ©ral Weygand, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral du gouvernement de Vichy en Afrique française "Les rapports sur l'Ă©tat d'esprit des troupes de l'Afrique du Nord font ressortir que les juifs demeurĂ©s dans les unitĂ©s ont une influence nĂ©faste et que, par leur manque de sens national, ils nuisent au bon moral dans ces unitĂ©s. ... Je vous demande de faire cesser cet Ă©tat de choses et de retirer tous les juifs des unitĂ©s de l'Afrique du Nord." Cette lettre exhumĂ©e par le journaliste Jean-Dominique Merchet en 1997 dormait depuis la fin de la Seconde guerre mondiale dans les archives de l'armĂ©e au chĂąteau de Vincennes. Ces militaires juifs affectĂ©s dans ces camps de travail ne constituent qu'une partie de l'ensemble des juifs internĂ©s en Afrique du Nord. L' historien Robert O. Paxton avance le chiffre de 14 000 Ă 15 000 personnes qui furent soumises Ă de mauvais traitements par les autoritĂ©s françaises. Lâhistorien amĂ©ricain a recensĂ©s jusquâĂ seize camps de travaux forcĂ©s rĂ©partis en Afrique du Nord. Des camps extrĂȘmement durs, le plus souvent gardĂ©s par des membres de la LĂ©gion française des combattants, milice vichyste pro-nazie. Ces camps regroupent les soldats juifs algĂ©riens des classes 1938 et 1939, mais aussi des opposants, des communistes ou des francs-maçons. Ils sont affectĂ©s Ă des travaux de terrassement, mais le plus souvent Ă "l'Ă©puisante et mortelle corvĂ©e de caillasse", selon les tĂ©moignages des "dĂ©tenus" du camp de Bedeau, dans la rĂ©gion de Tlemcen. "MalgrĂ© le climat glacial la nuit, et torride le jour, les hommes sont logĂ©s sous la tente dans des conditions d'hygiĂšne prĂ©caire. Ils ont des vĂȘtements de rebut et une nourriture insuffisante ... Ils y endurent le froid, la faim, les brimades" Archives du centre de documentation juive contemporaine En novembre 1942, les AmĂ©ricains dĂ©barquent en AlgĂ©rie et au Maroc, mais les "Groupes de travailleurs israĂ©lites" ne disparaĂźtront pas avant avril 1943. Un document de l'Ă©poque dĂ©nonce le fait que "les travailleurs qui sont suspectĂ©s de sentiments pro-amĂ©ricains sont sĂ©vĂšrement punis ou battus". A leur arrivĂ©e en AlgĂ©rie, les Anglo-AmĂ©ricains dĂ©nombrent 2 000 dĂ©tenus dans ces camps. Les militaires fidĂšles Ă Vichy redoutent surtout de voir ces jeunes soldats juifs rejoindre les Français libres de Leclerc, alors qu'Ă Alger la bataille fait rage entre giraudistes et gaullistes. Il faut attendre la victoire dĂ©finitive de ces derniers pour que les camps de travail soient finalement fermĂ©s, entre avril et juillet 1943. Quant au dĂ©cret CrĂ©mieux, il est rĂ©tabli en AlgĂ©rie le 18 mars 1943, quand les vichystes sont affaiblis en Afrique du Nord. Beaucoup de ces prisonniers s'engageront immĂ©diatement pour participer aux campagnes d'Italie et de Provence jusquâen Allemagne, oĂč ils participeront Ă la libĂ©ration des camps.
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archives du gouvernement général de l algérie