Laguillotine et l'imaginaire de la terreur Daniel Arasse. Edité par Flammarion, France, 1987. Ancien(s) ou d'occasion Etat : Bien Couverture souple. Mettre de côté. Vendeur Llibrenet (Sant Feliu del Raco, BARC, Espagne) Vendeur AbeBooks depuis 29 juin 2012 Evaluation du vendeur. Quantité disponible : 1. Afficher tous les exemplaires de ce livre. Acheter D'occasion Prix: EUR
Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, Daniel Arasse interroge cette peur à sa source, au... Lire la suite 14,70 € Neuf Poche Expédié sous 3 à 6 jours 11,00 € Grand format Actuellement indisponible 14,70 € Actuellement indisponible Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, Daniel Arasse interroge cette peur à sa source, au moment où, à peine née, la machine est plantée au coeur d'une exploitation spectaculaire de ses pouvoirs d'épouvante la Terreur. Les surprises se multiplient au fur et à mesure de l'enquête Guillotin n'est pas pour grand-chose dans l'invention de la guillotine ; à l'exception de la France, l'Europe l'utilisait, presque identique, bien avant la Révolution ; la tête coupée semble vivre encore, défiant véritablement la médecine... Machine politique, la guillotine fonde la démocratie " Tout condamné à mort aura la tête tranchée. " De la médecine à la politique et à la métaphysique, la machine à décapiter se révèle à la fois un " objet de civilisation " et une image de la Révolution dans sa phase la plus radicale, en exhibant aux yeux du peuple, dans un fascinant théâtre macabre, l'égalitarisme le plus absolu. Ce livre ne cherche pas à réhabiliter la guillotine jacobine, il s'agit plutôt de briser le silence qui entoure l'emploi révolutionnaire de cette " simple mécanique " à " faire voler les têtes ", pour mettre au jour, dans leur origine conjointe, la répulsion qu'inspire la machine et la réputation qu'elle s'est gagnée son abject prestige. Date de parution 01/12/1987 Editeur Collection ISBN 2-08-211530-5 EAN 9782082115308 Format Grand Format Présentation Broché Nb. de pages 224 pages Poids Kg Dimensions 13,5 cm × 22,0 cm × 1,5 cm Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, Daniel Arasse interroge cette peur à sa source, au moment où, à peine née, la machine est plantée au coeur d'une exploitation spectaculaire de ses pouvoirs d'épouvante la Terreur. Les surprises se multiplient au fur et à mesure de l'enquête Guillotin n'est pas pour grand-chose dans l'invention de la guillotine ; à l'exception de la France, l'Europe l'utilisait, presque identique, bien avant la Révolution ; la tête coupée semble vivre encore, défiant véritablement la médecine... Machine politique, la guillotine fonde la démocratie "Tout condamné à mort aura la tête tranchée". De la médecine à la politique et à la métaphysique, la machine à décapiter se révèle à la fois un "objet de civilisation" et une image de la Révolution dans sa phase la plus radicale, en exhibant aux yeux du peuple, dans un fascinant théâtre macabre, l'égalitarisme le plus absolu. Ce livre ne cherche pas à réhabiliter la guillotine jacobine, il s'agit plutôt de briser le silence qui entoure l'emploi révolutionnaire de cette "simple mécanique" à "faire voler les têtes" , pour mettre au jour, dans leur origine conjointe, la répulsion qu'inspire la machine et la réputation qu'elle s'est gagnée son abject prestige.
ARASSEDaniel - La guillotine et l'imaginaire d ARASSE Daniel La guillotine et l'imaginaire de la Terreur From same author All books of this bookseller 1 book(s) with the same title PDF Paris, Flammarion, 1987, 13,5 x 22, 219-XVI pages sous couverture illustrée. Avec un cahier (central) de XVI pages d'illustrations noir & blanc. Reference : FRHIST1789661016
L'émission "Lieux de mémoire" consacrait en 1997 une émission à la guillotine. Michel Vovelle, Daniel Arasse, Jacques Delarue et Antoine de Baecque retraçaient l’histoire de celle que l’on surnomma "le rasoir national", "la raccourcisseuse patriotique" ou plus simplement "la veuve"...L’usage de la guillotine, introduite en France en 1792, perdura jusqu’en 1977 tout en connaissant une accélération sous la terreur. Image emblématique de la période révolutionnaire, elle déconcerte d’abord les badauds qui lui reprochent de dépouiller l’exécution de son aspect spectaculaire. A tel point qu’on entendra chanter dans les rues de Paris "_Rendez-nous la potence ! Rendez-nous la potence !" _Antoine de Baecque expliquait La charrette c’est en quelque sorte la manière de prolonger le supplice… Il y a une certaine frustration de la nation, du peuple assemblé, face à la mort par guillotine."Le moulin à silence" a ainsi, par la nouvelle mise en scène qu’il proposait, profondément et durablement changé le regard des citoyens sur la mise à mort, en même temps qu’elle tranchait, de manière égale, sans faire de différence, cou royal ou cou plébéien. De l’exécution de Louis XVI, Michel Vovelle disait Ce que l’on a voulu trancher, c’est tout un système de hiérarchie, de représentation et de sacralisation… La mort du roi c’est une érigée en place public, la guillotine va peu à peu se déplacer vers les périphéries pour finir à l’abri des regards dans l’enceinte des prisons.
Cetessai sur la guillotine et sur sa fascination permet de mieux comprendre la Révolution à son apogée.
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Laguillotine et l'imaginaire de la terreur par Daniel Arasse aux éditions Flammarion. Pourquoi la guillotine est-elle abominable ? Et de quoi au juste a-t-on horreur ? Pour répondre, Daniel Arasse interroge cette peur à sa source, au moment où, à
Accueil Découvrez toutes nos études Thermidor et l'imaginaire de la Terreur Les Formes acerbes. Acte de Justice du 9 au 10 thermidor Le triomphe de la guillotine. Les Formes acerbes. Date de création 1795 Date représentée 1793-1794 H. 33,6 cm L. 37,8 cm eau-forte. D'après un dessin de Louis LAFITTE 1770-1828 Acte de Justice du 9 au 10 thermidor Date de création 1794 Date représentée 27 juillet 1794 Série Caricatures révolutionnaires, 1794-1802. Eau-forte, aquatinte Le triomphe de la guillotine. Huile sur papier, marouflé. Esquisse pour le tableau du musée de l'Ermitage . Date de publication Janvier 2009 Auteur Mehdi KORCHANE Après la mort du roi le 21 janvier 1793, la jeune République française a dû faire face à de multiples offensives royalistes et contre-révolutionnaires, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières. Pour établir l’unité politique nationale indispensable à la préservation des acquis de la Révolution et à sa victoire contre les coalisés, la Convention a instauré une politique de contrôle du territoire, assortie de mesures d’exception, répressives et punitives. Durant les seize mois que dura la Terreur – de la création du Tribunal révolutionnaire 10 mars 1793 à la chute de Robespierre 27 juillet 1794 –, la peur est devenue un moyen de gouvernement ; la réduction des libertés individuelles et la violence ont constitué le régime ordinaire des Français. Tout au long de cette période, les citoyens ont gardé le silence et retenu leur souffle. Ils ont tu la terreur » que la menace des visites domiciliaires, des dénonciations abusives et l’ombre de la guillotine faisaient peser sur les familles. La chute de Robespierre et de ses fidèles, le 9 thermidor an II, leur rend la parole. Les procès des chevaliers de la guillotine » qui se succèdent en série sont le théâtre expiatoire où se représente le spectacle des exactions commises par les terroristes et leurs agents. Mais la Terreur sécrète aussi un imaginaire fantasmatique que les contemporains peinent à dissocier de la réalité. La mémoire collective, parasitée par les rumeurs et les histoires terrifiantes, accroît l’horreur du règne de Robespierre au point de créer un immense poème dantesque qui, de cercle en cercle, fit redescendre la France dans ces enfers encore mal connus de ceux-là même [sic] qui les avaient traversés. On revit, on parcourut ces lugubres régions, ce grand désert de terreur, un monde de ruines, de spectres » Jules Michelet, Histoire du XIXe siècle, 1874. Cette catharsis a généré une littérature et une imagerie infernales hantées par des acteurs politiques devenus bourreaux, tigres et vampires. La gravure exécutée par Normand d’après un dessin de Louis Lafitte offre, sur un mode allégorique, l’image sans doute la plus sophistiquée du mythe du jacobin cannibale. Elle a été commanditée par un magistrat de Dunkerque dénommé Poirier, pour se venger de Joseph Le Bon et attiser le sentiment d’horreur qu’ont suscité les crimes que ce Conventionnel aurait ordonnés lors de sa mission dans le Pas-de-Calais sous la Terreur. Comme l’indique la légende, celui-ci est posté entre les deux guillotines d’Arras et de Cambray [Cambrai], tenant deux calices dans lesquels il reçoit d’une main et s’abreuve de l’autre du sang de ses nombreuses victimes ». À sa gauche, deux furies dignes compagnes de ce cannibale animent des animaux moins féroces qu’elles, à dévorer les restes des malheureuses qu’elles ne peuvent plus tourmenter ; de l’autre sont nombre de détenus de l’un et l’autre sexe, avancés sur le bord du précipice, tendant les mains au ciel, où ils aperçoivent la Convention Nationale, à qui la justice dévoile la vérité ». Le Bon s’était d’autant plus perdu aux yeux de l’opinion que la cruauté dont il fit preuve après la victoire républicaine de Fleurus, le 26 juin 1794, contrastait avec la modération qu’il avait démontrée au cours de sa carrière politique. Il est ainsi devenu, après le 9 Thermidor et avec Robespierre, le symbole d’un régime sanguinaire. Dénoncé à la Convention en juillet 1794, il fut défendu par Barère, qui concéda que l’action de l’inculpé avait pris des formes acerbes ». L’estampe ainsi intitulée fut publiée le 13 mai 1795, une semaine après la nomination d’une commission chargée d’examiner la conduite passée de Le Bon. Traduit devant le tribunal criminel de la Somme le 17 juillet de la même année, il fut condamné à mort et exécuté le 16 octobre à Amiens. La gravure Les Formes acerbes se distingue par sa grande qualité d’exécution, par une composition rigoureuse, une gestuelle expressive et des anatomies rondement dessinées. L’Acte de Justice du 9 au 10 Thermidor gravé par Viller n’est pas moins élaboré, mais son efficacité tient à des effets opposés à ceux de Lafitte. Deux gorgones au corps disgracieux s’acheminent vers un autel en forme d’ossuaire enflammé ; elles ont saisi des têtes coupées, parmi celles qu’un démon déverse dans leur antre infernal ce sont celles des tyrans », précipités dans les enfers par la même justice sommaire qu’ils ont instaurée. Le dessin ignoble » et irrégulier des figures vise à susciter l’horreur, de même que le lieu, rendu chaotique par la fumée, les ténèbres et les fosses emplies de cadavres. L’exécution rapide de la gravure est propre à une production d’images populaires destinées aux étals des marchands. Le Triomphe de la guillotine peint d’après un tableau attribué à Nicolas Antoine Taunay et conservé au musée de l’Ermitage inscrit les personnages, institutions et exactions de la Terreur dans un lieu apocalyptique. En haut de la composition une horde d’artistes lyriques et de poètes jacobins, conduite par David il tient une palette et un chevalet, traverse un nuage de fumée au milieu des éclairs. À mi-hauteur à droite siège le Tribunal révolutionnaire. Une montagne surmontée d’une guillotine se détachant sur un fond embrasé lui fait face. En bas, un cortège envahit l’espace par la droite Robespierre et Saint-Just y sont portés en triomphe, précédés de Marat, traîné dans sa baignoire. Des scènes de tuerie et de cannibalisme se déploient au premier plan. Cette débauche effraie jusqu’aux démons de l’Enfer qui s’enfuient à gauche, abandonnant leurs abîmes enflammés à ces envahisseurs. Le peintre exploite un langage iconique très circonstancié et un imaginaire démoniaque qui renvoient tous deux à l’art de Jérôme Bosch. La scénographie accidentée rappelle les fantasmagories et autres spectacles pyrotechniques produits sous la Révolution. Enfin, ce Triomphe de mascarade est dépeint sur un mode satirique qui tient à la fois du pamphlet et du théâtre populaire il peut être rapproché de pièces telles que Les Jacobins en enfer d’Hector Chaussier, jouée au théâtre des Variétés amusantes le 2 germinal an III 22 mars 1795. L’imaginaire terrifiant et le fantasme surgissent dès lors que la déraison semble imprimer son cours à l’histoire. Incapable de conceptualiser la Révolution, le philosophe et parlementaire anglais Edmund Burke n’avait pas trouvé d’autres images que celles du roman noir pour représenter le cataclysme politique qui ébranlait la monarchie française en 1790 De la tombe de ce cadavre de la monarchie, nous avons vu s’élever un immense, épouvantable spectre, avec un appareil mille fois plus terrible que ce qui jamais effraya l’imagination ou subjugua le courage de l’homme. Insensible au remords, inaccessible à la crainte, ce fantôme hideux s’avance, en dévorant l’espace, droit au but qu’il s’est fixé » Réflexions sur la Révolution de France, 1790. Au lendemain du 9 Thermidor, il ne fait aucun doute que la fiction a rattrapé la réalité ; les clichés du roman gothique – né outre-Manche et promis à un grand succès en France – s’enracinent d’autant plus dans la culture thermidorienne que son imaginaire macabre a fait une irruption violente dans la vie publique au cours de la Terreur. Au travers de la satire, du récit terrifiant ou compassionnel, c’est une histoire révisée de la Révolution que réécrit la mémoire collective, encore sous l’emprise d’une émotivité à fleur de peau. Mais l’irrationnel qui la caractérise n’est cependant pas nécessairement le signe d’un retournement de l’opinion et d’une hostilité croissante à l’égard de la Révolution, il s’explique plutôt par l’incapacité à trouver du sens à la Terreur. Ce problème sera finalement résolu en assimilant ce tragique intermède à une contre-révolution. Ça a été l’exercice d’une tyrannie farouche et sanglante, et non un abus ou un accès de la liberté », résumera Roederer en 1799. Daniel ARASSE, La Guillotine et l’imaginaire de la Terreur, Paris, Flammarion, 1987. Bronislaw BACZKO, Comment sortir de la Terreur. Thermidor et la Révolution, Paris, Gallimard, 1989. Antoine de BAECQUE, La Gloire et l’effroi. Sept morts sous la Terreur, Paris, Grasset, 1997. Mehdi KORCHANE, Thermidor et l'imaginaire de la Terreur », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 23/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études
LaGuillotine et l'imaginaire de la Terreur Broché – Livre grand format, 8 janvier 1992 de Daniel Arasse (Auteur) › Consulter la page Daniel Arasse d'Amazon Trouver tous les livres, en savoir plus sur l'auteur. Voir résultats de recherchepour cet auteur Daniel Arasse(Auteur) 4,7 sur 5 étoiles3 évaluations
Bienvenue sur DygestDygest vous propose des résumés selectionnés et vulgarisés par la communauté le résumé de l'un d'entre rédigée parLucia PopaDoctorante en sociologie de l’art EHESS.SynopsisHistoireDaniel Arasse se propose de déconstruire les préjugés tissés autour d’un sujet inouï la mise à mort pendant l’ère de la Terreur en France. Sans vouloir réhabiliter la guillotine jacobine, il se donne pour tâche de comprendre la réputation et la répulsion qui entourent ce dispositif technique et politique son abject prestige ». Instrument terrifiant pour les contemporains, la machine à décapiter a été en fait conçue par un médecin français pour des raisons humanitaires » abréger les souffrances des condamnés à mort et rendre la peine moins humiliante. Pour l’auteur, la guillotine devient un prétexte d’histoire des mentalités et il s’intéresse également aux représentations artistiques de ce dispositif. 1. IntroductionComment expliquer la fascination et la terreur qu’inspire depuis plusieurs siècles la machine à décapiter ? Innovation troublante, elle a transformé les représentations de la mort construites pendant l’Ancien Régime et jusqu’à sa construction effective. Avant que cette machine révolutionnaire ne soit inventée et imposée en place par un certain Guillotin, la peine de mort était inséparable d’une souffrance prolongée et dégradante. Fille des Lumières, la guillotine banalise la mort douce » c’est ainsi que l’on appelait la décapitation, privilège » réservé avant la Révolution française aux condamnés de haute extraction. Comment est-ce que cette mort douce » est parvenue à se démocratiser ? Et comment a-t-elle transformé le théâtre macabre organisé autour l’échafaud et les rôles de ses principaux acteurs ? 2. Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil » Selon Arasse, a posteriori, la trajectoire et la carrière médicale et sociale de Joseph-Ignace Guillotin s’exprime parfaitement dans une proposition formulée à la fin de l’année 1789 par laquelle il léguera, malgré lui, son nom à l’Histoire ». Membre de la Compagnie de Jésus depuis 1756, Guillotin a quitté les pères en 1763 pour étudier la médecine et, en 1770, il est nommé docteur à Paris. En 1788, alors âgé de cinquante ans, c’était déjà un personnage important de la capitale, statut qui lui permet de proposer au roi un document intitulé Pétition des citoyens domiciliés à Paris », dans lequel il réclame le droit du tiers état d’avoir un nombre de députés au moins égal à celui des deux autres ordres le clergé et la noblesse. À la suite de cette pétition, il est nommé l’année suivante député du tiers état, ci qui lui donne l’occasion de prononcer un discours par lequel il recommande à l’Assemblée constituante de réformer le système pénal de l’Ancien Régime. Ce discours du 10 octobre 1789 inclut notamment un projet de loi en six articles qui soutenait la suppression des discriminations liées au rang et à l’état du coupable » au sujet de la peine de mort. Guillotin proposait également l’utilisation d’un seul supplice, quelle que soit la nature du délit dont l’accusé sera rendu coupable et dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort le criminel sera décapité par l’effet d’une simple mécanique ». Selon Arasse, avec ce projet de loi, il souhaite l’humanisation philosophique » de la justice, même s’il ne va pas jusqu’à l’abolition de la peine de mort. Cette idée a été défendue avec passion un peu plus tard, en 1791, par l’une des principales figures de la Révolution française l’homme politique, Maximilien de Robespierre. Les propositions égalitaires de Guillotin ont séduit les membres de l’Assemblée constituante et certaines phrases de ce fameux discours resteront associées pour toujours avec leur auteur, même si elles peuvent paraître choquantes à l’ère contemporaine, telle celle-ci Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et vous ne souffrez point ». Convaincus par les idées de Guillotin, les législateurs ont adopté ce principe en octobre 1791 et la machine à décapiter a été de plus en plus souvent employée dans les années suivantes, pour ne cesser qu’en 1977, date de la dernière décapitation en France. La guillotine a été mise au point en 1792 par le docteur Antoine Louis, qui a proposé l’ébauche technique d’une version plus efficace de la machine, munie d’une lame oblique. Les premiers noms de cet instrument faisaient allusion à son concepteur louisette » ou louison », mais ils ont été rapidement remplacés par le nom qui perdure jusqu’à nos jours, la guillotine ». Cette initiative a gêné Guillotin durant toute sa vie, car il se retrouvait associé à une image de la Terreur et à un instrument de mise à mort, alors que la raison de sa proposition soutenue devant l’Assemblée était menée par des principes Un dispositif humanitaire »Même si Guillotin a prêté involontairement son nom à la machine à décapiter, l’histoire de cet instrument associé avec l’ère de la Terreur en France a commencé bien avant la Révolution de 1789. En fait, cette machine de mise à mort n’est même pas une invention française, car son existence est attestée un peu partout en Europe plusieurs siècles avant le projet de loi de Guillotin. Par contre, elle a été employée systématiquement, programmatiquement et sur une large échelle pour la première fois en France, à l’ère de la Terreur. L’implication des médecins dans la conception de la guillotine suggère la possibilité d’une mort douce, une volonté de supprimer la vie des criminels avec précision, sans souffrance, même si la société française ne pouvait pas encore se dispenser de punir de mort certains accusés. Un tel projet humanitaire obtint du succès parmi les législateurs parce que les Lumières étaient déjà en train de reconsidérer les techniques anciennes de torture la perspective des corps déchirés, brûlés, démembrés scrupuleusement et avec beaucoup de patience leur semblait de plus en plus inacceptable. Les instruments le plus souvent employés pour ces tortures terrifiantes devaient être remplacés par une machine capable de tuer rapidement et efficacement. À la souffrance physique épouvantable du supplice qui se prolongeait d’habitude pendant des heures ou des jours entiers s’ajoutait également un fort côté humiliant. Par exemple, le gibet et la roue étaient considérés comme des machines honteuses pour les victimes elles-mêmes, mais aussi pour leurs familles, qui risquaient de voir leur réputation entachée sur plusieurs générations. La foule assistait patiemment et parfois sadiquement au spectacle sanglant de la longue agonie du criminel parce que, selon la philosophie de l’époque, la torture prolongée pouvait enlever les racines du péché et faire renaître spirituellement le condamné. Le supplice prolongé offrirait la possibilité du salut éternel mourir en martyr augmentait sensiblement les chances d’une vie heureuse après la mort du corps. Le rejet de la torture lente comportait aussi une deuxième signification désormais les juristes ne pouvaient plus accepter ni la philosophie de la purification morale de l’individu par châtiment prolongé, ni cette vision rudimentaire et barbare de la punition qui connectait étrangement le législateur, le prêtre, le roi, le bourreau et le criminel. Encore une fois, les projets des législateurs laissaient apercevoir l’influence de la philosophie des Lumières, notamment le triomphe de la raison contre l’obscurantisme. 4. Le théâtre de la décapitationMalgré le mépris qui se répandait rapidement parmi les législateurs à l’égard des techniques barbares de torture justifiées partiellement par des superstitions religieuses, l’exécution du roi a réinvesti soudainement le supplice d’une aura de sacralité. En fait, selon Arasse, la Révolution a fondé sa légitimité par le sang du roi Louis XVI, car juger et condamner à mort un tyran avait quelque chose de solennel et de religieux. La décapitation du roi a fonctionné comme un spectacle baptismal » auquel faisait référence désormais chaque nouvelle exécution publique. Ainsi, le scénario et les décors de ce parricide collectif ont été remis en scène symboliquement au cours de plusieurs siècles. Sur l’échafaud, les gestes des bourreaux devaient se reproduire presque à l’identique, faisant référence au régicide plus ou moins subtilement. Par ailleurs, ces rituels comportaient aussi un deuxième sens le châtiment se mécanisait jusqu’au point de garantir le caractère immanquable de l’exécution, ce qui requérait également un dispositif mécanique capable de produire une mort instantanée. La mise en scène de la mort se composait désormais de deux moments, à savoir l’avant et celui l’après, car l’acte en lui-même devenait presque invisible, grâce à la rapidité de la guillotine. Lorsque, en 1792, le docteur Antoine Louis, secrétaire de l’Académie de chirurgie, a été sollicité par l’Assemblée pour donner son avis sur un procédé qui pouvait assurer un mode de décollation » rapide et sûr, il a admis que l’on ne pouvait plus faire confiance à la dextérité du bourreau. À l’ère de l’Ancien Régime, lorsque la décapitation se faisait à l’épée ou à la hache, le bourreau pouvait hésiter au dernier moment ou ne pas frapper suffisamment fort, ce qui l’obligeait à répéter plusieurs fois le coup ou même à finir » le condamné au couteau. Avec ce changement de paradigme, l’élément central du théâtre de la décapitation c’était désormais la guillotine, censée faire preuve d’une régularité mécanique. Le bourreau devient un personnage moins important, relégué dans l’ombre de la machine à décapiter, dont il est le simple déclencheur. Progressivement, la perception de la société française à l’égard du bourreau change aussi jadis considéré comme un être rudimentaire, capable de faire usage d’une violence barbare, l’analyse de la correspondance privée de plusieurs citoyens français à l’ère de la Terreur met en lumière un profil moins terrifiant, qui ressemble de plus en plus à celui d’un fonctionnaire quelconque. Par exemple, il arrive parfois qu’il soit désigné le pauvre bourreau », parce qu’il a dû se confronter à beaucoup d’incidents imprévus le jour de l’exécution, tel une guillotine qui ne fonctionne pas bien, des condamnés qui n’obéissent pas, des articles vestimentaires qui rendent la décapitation plus difficile des cols, des bonnets, etc. 5. La démocratisation de l’exécution philanthropiqueAvant Arasse, Michel Foucault avait déjà montré comment l’ancienne logique de la torture a été remplacée par une nouvelle conception de la peine capitale La souffrance physique, la douleur du corps lui-même ne sont plus les éléments constituants de la peine. Le châtiment est passé d’un art des sensations insupportables à une économie des droits suspendus » . Ainsi la pénalité devient presque incorporelle », car elle vise la privation des droits de la personne, plutôt que la torture du corps. Dans ce changement de perspective, la guillotine est présentée comme le plus doux des moyens mortifères », selon l’expression des frères Goncourt . La proposition de Guillotin a fait histoire notamment parce qu’elle a déclenché une nouvelle vision de la fin de vie sa machine était aussi politique parce qu’elle pouvait assurer une forme d’égalité des citoyens devant la mort. Désormais, tout condamné à mort aurait la tête coupée et ressentirait la souffrance la plus courte possible lors de cette peine, démocratisation qui transforma la guillotine en un objet de culte par exemple, elle était souvent désignée, à l’ère de la Terreur, la Sainte Guillotine ». Instrument d’égalisation sociale et d’humanisation du châtiment, elle bouleverse une longue histoire très discriminatoire au sujet de la mise à mort. Pendant des siècles, seulement certains privilégiés, nés dans des familles prestigieuses ou aisées, pouvaient bénéficier d’une peine de mort douce. Ce n’est pas un hasard, - constate Arasse, si la guillotine a été utilisée sur une large échelle seulement à partir de la Révolution, car elle était le signe d’un changement profond des mentalités. Les idées qui ont mené à la création de la République et à la démocratisation progressive de la société française ont changé également la vision de la mort. Ce dispositif reste néanmoins très ambigu et protéiforme du point de vue symbolique. Initialement conçue pour apaiser les derniers moments d’un condamné, la guillotine devient un outil politique, une machine à gouverner, employée dans le but manifeste de forger une nouvelle conscience publique. Dans l’obsession de produire un certain type de société utopique, de plus en plus de citoyens sont décapités publiquement, pour des raisons souvent insuffisamment articulées. Chaque personne guillotinée était censée consolider les valeurs et la cohérence du peuple, imaginé comme un organisme homogène au sein duquel les éléments vicieux ou impurs devaient être éliminés. Le rôle de ce châtiment utilisé compulsivement à l’ère de la Terreur commença à être remis en question à partir du moment où la communauté se sentit menacée par la propagation des maladies graves à cause des flaques de sang de dimensions considérables qui entouraient en permanence les places d’exécution. 6. ConclusionL’analyse de l’introduction et des fonctions multiples de la guillotine devient un prétexte pour brosser une radiographie de la société française, bouleversée par les changements produits après la Révolution. La machine à décapitation forge une nouvelle vision de la mort, mais également un nouveau projet communautaire, fortement idéalisé. Le peuple est désormais souverain, mais pour qu’il soit fort il doit rejeter efficacement tous les éléments menaçants ou qui risqueraient de tâcher la morale publique. Suivant cette logique, la peine de mort devait être rapide et démocratique et avoir une précision chirurgicale. Il n’était plus nécessaire de torturer le corps du condamné, il suffisait de priver l’individu de ses droits par un geste court et définitif, philosophie qui rendait indispensable l’utilisation d’un instrument comme la guillotine. 7. Zone critiqueOuvrage captivant, grâce à son sujet inédit, La guillotine et l’imaginaire de la Terreur » ressemble sur certains points à un livre de vulgarisation, qui survole avec légèreté et élégance plusieurs disciplines sans exercer pour autant une méthode scientifique très rigoureuse. La guillotine se transforme pour l’auteur en un objet de digression philosophique, mais l’argumentation avance parfois sur des pistes d’analyse prometteuses pour se perdre ensuite dans une évocation d’anecdotes sans doute intéressantes, mais au risque de décevoir un lecteur plus amateur de débats axiologiques. Par exemple, le changement de vision de la mort produit par l’utilisation sur une large échelle de cet instrument aurait pu bénéficier d’un regard plus approfondi. L’analyse des bouleversements sociaux associés à cette nouvelle méthode de mise à mort aurait pu également reposer sur des sources d’archives plus nombreuses. L’ouvrage emploie notamment des sources secondaires, une littérature développée plus tard autour de la démocratisation de la machine à décapiter, mais elle n’étudie pas assez de sources primaires documents judiciaires de l’époque, textes de loi, témoignages etc. Enfin, pour certains lecteurs habitués aux livres d’histoire de l’art signés par Arasse, il pourrait paraître surprenant le fait qu’il a consacré uniquement une dizaine de pages aux représentations artistiques de la guillotine, alors que sa finesse d’esprit donne sa pleine mesure notamment dans les interprétations nuancées et originales des peintures. 8. Pour aller plus loinOuvrage recensé – La guillotine et l’imaginaire de la Terreur, Paris, Flammarion, 1987, Coll. Champs histoire ». Du même auteur– Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Paris, Flammarion, 1992.– Le Sujet dans le tableau. Essais d’iconographie analytique, Paris, Flammarion, 1997. – On n’y voit rien. Descriptions, Paris, Denoël, 2000. Autres pistes– Michel Foucault, Surveiller et punir, Editions Gallimard, Paris, 1975.– Edmond et Jean de Goncourt, Histoire de la société française pendant la Révolution, Dentu, Paris, 1854.
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daniel arasse la guillotine et l imaginaire de la terreur