Arrivéede F. Hollande Le carré VIP La Griffe Noire en Scène Affluence Niko Tackian au micro Plateau La foule arrive L’article du Parisien de ce jour 14/06/2019 cliquez sur le lien Saint-Maur en poche, le salon du livre «populaire» et fier de l’être 13/06/2019 Dernière minute – Annulation AUTEUR EDWY PLENEL. NE SERA PAS PRÉSENT AU SALON SAINT-MAUR
Dans le cimetière militaire de Rembercourt-aux-Pots, la tombe de Jean-Corentin Carré, mort à tout juste 18 ans. Malgré son jeune âge, le Breton était un vétéran décoré de la Croix de Guerre avec citations. Un symbole de toute une génération d'enfants-adolescents qui ont rejoint le front, et pris les armes aux côtés de leurs aînés... Né en 1900, Jean-Corentin Carré est le produit de l'école de la IIIème République qui inculque aux élèves le patriotisme et la nostalgie des provinces perdues » d'Alsace-Lorraine. Lorsque la guerre éclate, certains vont vouloir s'engager, bien que n' ayant pas les 17 ans requis pour le faire. Un phénomène qui touche tous les pays belligérants. Pour endosser l'uniforme, ces jeunes n'hésitent pas à prendre un faux nom et à mentir sur leur âge. Histoires 14-18 Jean-Corentin Carré, l'adolescent soldat • ©France 3 Jean-Corentin Carré s'engage à 15 ans en se disant né dans les Ardennes, département occupé par les Allemands, ce qui rend toute vérification impossible. Son baptême du feu a lieu dans la Marne. L'adolescent fait preuve d'un grand courage et multiplie les faits d'armes, gagnant ses galons de caporal. A 16 ans il connaît l'enfer de Verdun.... et est promu sergent. En 1917, il décide de révéler son identité. Le Petit Parisien consacre un article au jeune Breton... une véritable aubaine pour la propagande ! Mais le jeune gradé ne supporte pas d'avoir la responsabilité de cinquante vies humaines sous ses ordres. Il demande et obtient son transfert dans l'aviation. Il rêve d'action mais est affecté dans une unité d'observation. Le 18 mars 1918, il est tué aux commandes de son appareil. Un an plus tard, le ministère de l'Instruction Publique fait réaliser une affiche à sa gloire qui ornera les salles de la collection des 670 vidéos Histoires 14-18 le site Histoires 14-18 le compte twitter Histoires1418 la page facebook Histoires 14-18
Àla Gloire de Jean Corentin Carré Appartient à l’ensemble documentaire : Rtmgus1. Collections you might like Print National Library of France. Providing institution National Library of France (opens in new window) Creator Prouvé, Victor (1858-1943). Fonction indéterminée France. Ministère de l'instruction publique. Fonction indéterminée Publisher [s.n.] Imp. Berger
Largement occupée par la célébration de Rameau, l'année 2014 n’aura guère mis l’accent sur l’anniversaire Giacomo Meyerbeer1791-1864. A l’occasion du 150ème anniversaire de sa disparition, Olivier Rouvière fait le point de façon très détaillée sur le parcours et l'apport d’une figure centrale de la vie lyrique du XIXe siècle. Jakob Liebmann Beer voit le jour à Berlin le 5 septembre 1791 – alors que naissent la Constitution française et le peintre Théodore Géricault, et que disparaît Mozart. Ses parents sont issus de la haute société juive son père est un industriel qui a pour client l’armée prussienne et sa mère, fille d’un banquier de grande lignée, reçoit dans son salon les esprits les plus distingués du temps, jusqu’au futur empereur Frédéric Guillaume IV. Le jeune Jakob montre très vite des dispositions pour la musique - qu’il déchiffre couramment dès quatre ans. Il étudie d’abord avec Zelter puis, à partir de 1810, auprès de l’abbé Vogler, à Darmstadt, où il a entre autres pour coreligionnaire Carl Maria von Weber, son aîné de cinq ans, auquel le liera toujours une profonde amitié ils fondent d’ailleurs une revue ensemble. A vingt ans, le jeune Beer compose ses premières œuvres vocales son opéra sacré Jephtas Gelübde est donné sans grand succès à Munich en 1812, puis paraît, en deux versions successives, l’opéra-comique Abimélek, en 1814 ainsi que de la musique de chambre beau Quintette avec clarinette, 1813. Carl Maria von Weber © DR Mais celui qui se fait désormais appeler Jakob Meyer-Beer - pour flatter son richissime grand-père maternel, et en vue d’en hériter - est alors surtout connu pour être un prodigieux pianiste l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur de notre temps », écrit Weber. Dès 1814, Meyerbeer visite une première fois Paris, puis Londres, mais c’est en Italie, où il se rend sur les conseils de Salieri en 1816, que sa carrière prend son essor il y restera, avec de brèves interruptions, pendant près de neuf ans et y adoptera, par gratitude envers ce premier pays d’adoption, le prénom de Giacomo. Transporté par le Tancredi de Rossini, Meyerbeer entreprend son premier opéra en italien, Romilda e Costanza, sur un texte du même librettiste, Gaetano Rossi, en 1817. Deux ans après, en février 1819, il donne à Turin, ville conservatrice et pro-autrichienne, une Semiramide qui manifeste encore l’influence du néo-classicisme et des compositeurs napolitains », tels que Cimarosa. Semiramide quatre ans avant Rossini Le recours à l’antique livret de Métastase, Semiramide riconosciuta 1729, vieux de près d’un siècle, a dicté au jeune homme de vingt-sept ans une musique plus enjouée que celle de la plupart de ses œuvres à venir car la pièce d’origine drastiquement réécrite et réduite à deux actes relevait, sans l’avouer, du genre tragi-comique, ce dont se ressent encore le rôle outrancier du Scythe Ircano, personnage de méchant » assez bouffon, en dépit de l’héroïsme que Meyerbeer tente de conférer à son primo tenor. Même si la comparaison avec l’opéra homonyme de Rossini écrit quatre ans plus tard paraît injuste - les deux ouvrages ne content pas la même histoire -, elle n’en est pas moins instructive. De même que Voltaire, à la source du livret rossinien, avouait sa dette à l’égard de Métastase, Rossini admettra d’ailleurs sa dette à l’égard de Meyerbeer. L’on retrouvera donc dans les deux ouvrages la vaste Introduzione, avec ses marches vaguement exotiques et son magnifique concertato des trois princes dont l’un se nomme Idreno, les deux duos de Semiramide avec son bien-aimé Scitalce dont le second, chez les deux compositeurs, est intitulé duettino et met en scène une Sémiramis suppliant qu’on la tue et la première aria du rôle-titre, écrite sous forme de canzonetta con variazioni. Comme Isabella Colbran, l’égérie de Rossini mais aussi comme la Malibran et la Pasta, Carolina Bassi, créatrice de la Sémiramis de Meyerbeer, chantait indifféremment les rôles de soprano et de mezzo ici, elle n’exploite vraiment le premier registre que lors de son rondo final Se non nacqui al miglior sesso » un vers ridicule, évoquant le rondo de Cenerentola, alors qu’elle renonce à se faire passer pour le roi d’Assyrie son propre fils. Notons qu’à côté des formes purement italiennes, on trouve dans cette œuvre un goût prononcé pour les variations jusque dans le vaudeville » terminal et, déjà, les mélodies dansantes valse de Tamiri. Référence discographique des deux live disponibles, préférer celui de Bonynge Naxos, 2005 à celui de Calderon, à peine plus complet et beaucoup plus poussif Dynamic, 2006 Il Crociato in Egitto ou le dernier castrat Le succès de Semiramide fut modeste, moindre que celui d’Emma di Resburgo Venise, juin 1819, ouvrage écossais » dans la veine de La Donna del lago, où Meyerbeer exploite pour la première fois son talent pour la couleur locale, ou celui de Margherita d’Anjou Milan, la Scala, 1820, opéra historique et anglais - le sujet en est la Guerre des deux Roses -, où affleure à nouveau la tentation de la tragi-comédie. Le plus grand triomphe italien de Meyerbeer fut Il Crociato in Egitto La Fenice, 1824, où se croisent et se mêlent de façon baroque l’inspiration médiévale et l’influence du bel canto rossinien. A nouveau, nous nous trouvons, a priori, devant un ouvrage néo-classique, dont le livret en deux actes est dû, comme tous ceux des précédents opéras de Meyerbeer, à l’exception de Semiramide, au conservateur Gaetano Rossi qui vient de signer le texte de la Semiramide rossinienne…. Autre anachronisme le rôle-titre en est réservé à un castrat, le dernier grand castrat d’opéra, Giovanni Battista Velluti, mezzo encensé par Stendhal et pour qui Rossini avait écrit le rôle d’Arsace dans Aureliano in Palmira, onze ans plus tôt. Néanmoins, l’action de l’œuvre ne se déroule pas dans une mythologie ou une antiquité fantasmée mais au Moyen Age, à l’époque de la Sixième Croisade XIII° siècle le jeune chevalier de Rhodes Armand d’Orville Armando, mezzo a dû se faire passer pour sarrasin à la cour du sultan de Damiette, dont il a secrètement épousé la fille Palmide, soprano et conduit triomphalement les armées. Mais sa situation et son secret deviennent intenables lorsque les Chevaliers de Rhodes, conduits par leur Grand-Maître, Adrien de Montfort Adriano, ténor, sont annoncés en ville, où s’introduit aussi la fiancée délaissée d’Armand, Felicia contralto… Selon les canons de l’opéra séria à fin heureuse, ici, l’ouvrage procède par grands blocs musicaux séparés par des récitatifs secs une structure pourtant en voie de disparition, où les airs, parfois très développés six sections contrastantes pour celui de Palmide, à l’Acte II, destiné à Enrichetta Méric-Lalande, la future Lucrèce Borgia de Donizetti continuent à prédominer. Néanmoins, ils adoptent des factures diverses, du doublet cavatine + cabalette à la romance ou prière en deux strophes dont relève l’impressionnant hymne de mort » d’Adriano, Suona funerera », ainsi que la plupart des solos d’Armando, en passant par le rondo avec variations entrée de Felicia. Si l’écriture vocale apparaît souvent très ornée, du moins pour les rôles féminins, on perçoit encore davantage que dans Semiramide le goût grandissant de Meyerbeer pour les mélodies de salon », d’ascendance française - dont le meilleur exemple est constitué par le charmant trio de voix hautes Giovinetto cavalier », accompagné de la harpe, de la clarinette et du cor anglais - et pour les danses valse, polonaise, tarentelle. Comme cela deviendra de règle chez le compositeur, cette légèreté mélodique coexiste avec un réel sens de la monumentalité qu’attestent les finales, le grand quintette en imitation O cielo clemente » cordes en pizzicatos et cors ou les deux dramatiques duos d’Armando avec Palmide et Adriano. Si les touches de couleurs locales sont réservées aux scènes chorales, le travail sur l’orchestration, colorée et piquante, irradie toute l’œuvre et ce dès la savante ouverture qui s’enchaîne sans césure à l’Introduzione avec double chœur, tandis que le premier Finale exige deux bandas », petits orchestres intervenant sur scène. Giuditta Pasta © DR Enfin, autre caractéristique annonçant la production future de l’auteur en dix-huit mois, l’ouvrage connaît quatre versions différentes, Meyerbeer jugeant bon de le réviser drastiquement au fil de ses reprises à Florence, Trieste, Londres et Paris. La dernière est donnée en septembre 1825 au Théâtre-Italien de Paris, grâce à la protection de Rossini, qui dirige le théâtre. A cette occasion, le rôle d’Armando est transposé pour la soprano Giuditta Pasta, futur créatrice d’Anna Bolena, La Sonnambula et Norma. Référence discographique Intégrale intégralissime » avec toutes les variantes de David Parry, chez l’irremplaçable Opera rara 1991 Meyerbeer rallie donc Paris, alors considérée comme la capitale de l’art lyrique, en raison du nombre de ses salles, du faste qu’on y déploie et de la notoriété des interprètes qui s’y produisent. Encouragé par ses contacts dans la capitale entre autres la basse Nicolas Prosper Levasseur, l’un des interprètes de Margherita d’Anjou, le compositeur envisage divers projets d’opéras en français, mis cependant en sommeil lorsque des aléas familiaux le rappellent à Berlin la disparition de son père ainsi que celle, en 1826, de son cher ami Weber, qui a pour conséquence de presser son mariage - avec Minna Mosson, dont la santé précaire ne permet pas l’installation à Paris. Si Meyerbeer commence à travailler sur le sujet de Robert le Diable dès la fin de 1826, l’ouvrage attendra cinq ans sa création. A l’origine, il s’agit d’un opéra-comique en trois actes avec dialogues parlés, donc, destiné au Théâtre Feydeau. Le directeur de l’établissement ayant été révoqué, Meyerbeer songe à donner son opéra à Berlin ce à quoi le librettiste, Eugène Scribe, s’oppose, puis pressent la direction de l’Académie de musique de Paris. Où, entretemps, paraissent coup sur coup les deux premiers exemples de grand opéra » en cinq actes avec ballet obligé et tableaux spectaculaires La Muette de Portici d’Auber 1828 et Guillaume Tell de Rossini 1829. Adolphe Nourrit © DR La Révolution de 1830 et les changements de directeurs qu’elle amène semblent jouer en faveur de Meyerbeer, qui peut enfin, le 21 novembre 1831 un mois avant que la Norma de Bellini ne paraisse à Milan, confier à la Salle Le Peletier son Robert le Diable, transformé en grand opéra » et porté sur les fonds baptismaux par un casting de luxe le ténor/haute-contre Adolphe Nourrit en Robert, la basse Levasseur en Bertram, les sopranos Laure Cinti-Damoreau et Julie Dorus-Gras en Alice la première, plus virtuose, en Isabelle, la seconde, plus centrale, en Alice et la future grande ballerine Marie Taglioni qui, l’année d’après, va inventer le tutu en abbesse déchaînée bien que défunte ! Le succès, sans précédent, phénoménal et durable est à la hauteur de l’investissement il lance aussitôt la carrière française de Meyerbeer tout en raffermissant la prospérité de l’Académie. Robert le Diable entre comédie et roman gothique Si l’ouvrage séduit parfois encore aujourd’hui c’est en raison de ses grands moments de chant comme de la scénographie spectaculaire, baroque, qu’il permet. Tirée d’un classique de la Bibliothèque bleue » mais s’inspirant aussi du sulfureux Moine de Lewis, l’histoire participe de l’horreur gothique comme du vaudeville. L’action, qui se déroule à Palerme, au Moyen Age, met en scène le duc Robert de Normandie, né de l’union du diable avec une mortelle. Chassé par ses vassaux, Robert s’est réfugié en Sicile où il reçoit l’aide du mystérieux Bertram qui n’est autre que le diable, son père dans ses tentatives pour séduire la princesse Isabelle. Mais la sœur de lait de Robert, la douce Alice, fiancée au troubadour Raimbaut, va l’aider à résister à l’influence de son diabolique géniteur. L’œuvre se ressent de son origine d’opéra-comique, non seulement dans sa structure, maladroitement élargie à cinq actes par le librettiste Scribe avec des actes I, II et IV assez brefs et un III° très long, mais aussi dans sa musique, à travers nombre de morceaux relevant de la tradition légère la ballade de Raimbaut et les chœurs bachiques de l’Acte I, le bucolique Quand je quittai ma Normandie » d’Alice, accompagné d’un sextuor de bois, au III et, surtout, le duo bouffe entre Raimbaut et Bertram qui ouvre le même acte. Le second couple d’amoureux », formé d’Alice et de Raimbaut un ténor et une soprano plus graves que ceux composant le premier couple d’amoureux » relève aussi des emplois » typiques de l’opéra-comique. L’influence italienne, plus disparate, affecte essentiellement le personnage d’Isabelle notamment l’aria ornée ouvrant l’Acte II, mais aussi la célèbre cavatine Robert, toi que j’aime » au IV, tandis que des touches de couleur locale évoquent le lieu de l’action Sicilienne à l’Acte I, cabalette en forme de boléro pour Isabelle, suivie d’un ballet hispanisant. Mais ce qui a davantage frappé les contemporains, c’est l’élément surnaturel », à la fois terrifiant et grotesque, qui culmine dans un suffocant Acte III la glapissante Valse infernale, qui s’entrelace à l’air de Bertram O mon fils ! O Robert ! », utilise un orchestre de fond de scène censé sortir d’une caverne et composé uniquement de vents, et la scène suivante, au cours de laquelle Alice, qui vient de découvrir le secret de Bertram, se voit à son tour surprise par lui, est menée avec une efficacité digne d’Hitchcock, qui fait froid dans le dos duo puis trio. L’ample finale de l’acte, qui a reçu de Berlioz la palme de l’instrumentation », débute par la fracassante Invocation de Bertram, soutenue par les cors et bassons, Nonnes qui reposez », avant que les religieuses ainsi admonestée ne sortent de leur tombeau au son du tam-tam pour un ballet grimaçant Bacchanale. L’Acte V, pour sa part, contient un Grand Trio » très inspiré réclamant l’intervention de deux trompettes souterraines » pour Robert, Alice et Bertram, qui transcende l’inspiration souvent fragmentaire de Meyerbeer, procédant par petits motifs brefs et rythmés ne parvenant pas toujours à se cristalliser en formes organiques. Référence discographique Là encore, deux live comparables, y compris par les coupures – Fulton, 1985, chez Gala avec un jeune Samuel Ramey incomparable, lui et Oren Brilliant Classics, 2012. Le succès de Robert le Diable amène Meyerbeer et Scribe à envisager dès 1832 un nouvel ouvrage commun mais la genèse de ces Huguenots n’en sera pas moins rendue longue et difficile par les exigences du compositeur, soucieux de rendre l’ambiance de la période à représenter la France de Charles IX, plus exactement l’année 1572 – le musicien ira même jusqu’à rompre temporairement son contrat avec le directeur de l’Académie. La création en 1835 de La Juive de Jacques Fromental Halévy sur un livret de Scribe !, où paraît pour la première fois la soprano grave Cornélie Falcon, conduit peut-être aussi Meyerbeer à repenser son opéra, dans lequel, contrairement à ce qui advient chez son rival, les solistes apparaissent davantage manipulés par les masses que maîtres de leur destin. L’ouvrage est créé à la Salle Le Peletier, le 29 février 1836 jour de l’anniversaire de Rossini, avec un succès fracassant, qui se propage durablement en Europe il inaugure le nouveau Covent Garden en 1858 et aux Etats-Unis en 1894, à New York, il donne lieu à la fameuse Nuit des sept étoiles », faisant référence à la distribution étincelante des rôles principaux. L’art essentiellement composite de Meyerbeer atteint dans Les Huguenots un équilibre qu’il ne retrouvera plus – et sans doute faut-il aussi en créditer Scribe, qui, tout en produisant un livret comme toujours trop prolixe et décousu, réussit néanmoins une succession de tableaux très visuels et de situations éminemment pathétiques. L’action, proche de celle du film de Patrice Chéreau, La Reine Margot, conte la tentative infructueuse de Marguerite de Valois Margot, future épouse d’Henry IV pour sceller l’amitié des huguenots et des catholiques en unissant Valentine de Saint-Bris fille du chef du second parti à Raoul de Nangis proche de Coligny ; l’échec de ce mariage se trouve directement relié au massacre de la Saint-Barthélémy, sur lequel se clôt la pièce. La richesse de la partition mérite qu’on en donne un aperçu acte par acte. Les Huguenots ou l’équilibre Cornélie Falcon dans le rôle de Valentine Les Huguenots © DR Après un Prélude construit autour du choral de Luther Ein feste Burg » introduit par des bois imitant l’orgue, qui va servir de leitmotiv, l’Acte I se déroule au château du Comte de Nevers, fêtant ses fiançailles avec Valentine de Saint-Bris. Parmi les invités se trouve un jeune Huguenot, Raoul de Nangis chanté par Nourrit, qui, après divers chœurs orgiaques », raconte comment il s’est épris d’une jeune inconnue qui n’est autre que Valentine dans la nostalgique romance Plus blanche que la blanche hermine », accompagnée par la viole d’amour à défaut, par l’alto. Pour camper le vieux serviteur de Raoul Marcel Levasseur, un protestant fanatique, Meyerbeer fait choix d’accords plaqués aux cordes graves évoquant la basse continue baroque. Marcel entonne le choral entendu dans l’ouverture puis une chanson de guerre huguenotte ponctuée d’onomatopées, imitant le bruit des fifres et des tambours – au grand amusement des nobles catholiques qui l’écoutent. Le page Urbain rôle travesti annonçant l’Oscar de Verdi annonce à Nevers l’arrivée d’une dame mystérieuse – il s’agit de Valentine venue rompre ses fiançailles sur l’ordre de la reine Margot la cavatine valsante du page, Une dame noble et sage », contribue à la couleur locale en évoquant un gracieux menuet. Durant le finale, Raoul, qui a aperçu Valentine, se persuade que celle-ci est la maîtresse de Nevers. Si l’Acte I était celui des hommes, l’Acte II, qui se tient dans les jardins du château de Chenonceau, baigne dans une atmosphère langoureuse et féminine, poétiquement brossée par la célèbre aria de Marguerite Julie Dorus-Gras Ô beau pays de la Touraine », accompagnée de la flûte et de la harpe, et suivie d’une acrobatique cabalette. Le Chœur des baigneuses, avec ses liquides traits pour bassons et violoncelles, participe à nouveau de la veine baroque » de Meyerbeer, tandis que l’étourdissant rondeau d’Urbain ajouté à Londres pour la contralto Marietta Alboni, mais dont les Sol et Fa graves ne cadrent pas vraiment avec le reste du rôle affiche une verve rossinienne. Marguerite flirte un moment avec Raoul dans un duo galant, avant de lui demander d’épouser Valentine – ce que le jeune homme, persuadé que sa bien-aimée est l’amante de Nevers, refuse au cours d’un finale plus dramatique qu’inspiré. L’Acte III vaut surtout pour les magistrales scènes chorales qui l’ouvrent et le terminent l’ambiance des rues de Paris - en fête pour les noces de Nevers avec la pauvre Valentine qu’a repoussée Raoul - est d’abord rendue par trois brefs chœurs contrastants celui des promeneurs, le Rataplan » des soldats huguenots, dont Verdi se souviendra dans La Force du destin, et le cantique des jeunes filles catholiques – chœurs qui finissent par se mêler et se contrarier. Une ravissante chanson de Bohémiennes, suivie d’une danse délicatement ouvragée, ramène le calme, avant la sombre scène du couvre-feu, ponctuée par la cloche, qu’imitera Bizet dans La Jolie Fille de Perth. Les morceaux de résistance de l’acte sont constitués par un duo pathétique mais trop développé au cours duquel Valentine avertit Marcel que les catholiques veulent assassiner Raoul pour se venger de son refus à l’acte précédent et d’un septuor habile, En mon bon droit j’ai confiance », dans lequel Raoul affronte ses ennemis. L’entrée inopinée de la reine Margot, qui empêche l’affrontement, ramène le retour au premier plan du chœur pour une magistrale dispute » démontrant le sens contrapuntique de Meyerbeer. Le sommet de l’opéra est cependant constitué par l’Acte IV, qui se déroule chez le Comte de Saint-Bris. Valentine Cornélie Falcon l’ouvre avec un air introverti, presque mozartien Je suis seule chez moi ». Raoul, venu réclamer des explications, fait irruption, mais Valentine le cache en entendant entrer son père et ses acolytes voici une façon habile de retarder le grand duo attendu. Se déroule alors la vaste et célèbre scène de la conjuration à laquelle Raoul assiste en aparté menée par Saint-Bris, qui peut y déployer tous les moyens de sa basse chantante Pour cette cause sainte ». Après que Nevers, qui s’oppose à l’idée du massacre de la Saint-Barthélémy, a été arrêté, Saint-Bris dévoile ses projets dans le sinistre et sinueux arioso Qu’en ce riche quartier » ; l’intervention fanatique de trois moines conduit au chœur et ensemble Gloire au grand dieu vengeur ! » qui, avec son entrée glaçante des trompettes et sa frénésie soudaine, représente sans doute l’apogée du style horrifique » dont Meyerbeer s’était fait une spécialité. Ce tableau haletant est suivi d’une scène plus forte encore, le duo de Valentine et Raoul Ô ciel Où courrez-vous ? », dans lequel le compositeur transcende les formules en usage, par un sens de l’expression mélodique lugubre cantilène de la clarinette Le danger presse » et une liberté expressive la cavatine centrale de Raoul, Tu l’as dit ! », dont Tchaïkovski ne cessera de s’inspirer sans précédent – jusqu’à une coda pleine de fièvre, qui voit Raoul courir au secours de ses amis. Après cet apogée, l’Acte V, souvent supprimé, fait plus pâle figure, pour cause d’explications oiseuses Nevers étant mort lors du massacre, Valentine, à nouveau libre, s’unit à Raoul avec la bénédiction de Marcel, avant que tous trois ne tombent sous les poignards catholiques – même si l’inévitable trio final, introduit par une fascinante clarinette basse, ne manque pas d’une austère grandeur. Référence discographique Des deux quasi-intégrales présentes sur le marché, l’on préfère à nouveau celle de Bonynge Decca, 1970, chantée dans une langue parfois approximative mais moins besogneuse que celle de Diederich Erato, 1988. Il faut néanmoins absolument découvrir le Raoul de Nicolai Gedda live de 1971, Myto. Le triomphe des Huguenots – tout premier ouvrage à atteindre, au fil des reprises, les 1000 représentations à l’Opéra, un record qui ne sera dépassé que par le Faust de Gounod – enrichit commanditaires et musicien mais vaut aussi à ce dernier d’acerbes critiques, notamment, dès 1837, de la part de Robert Schumann, qui ne cache pas le dégoût dont le remplit l’œuvre entière… vulgaire, contournée, innaturelle et immorale », tout en admettant l’efficacité de ses pages les plus sombres l’atroce est l’élément naturel de Meyerbeer ». Scribe et son musicien envisagent aussitôt de récidiver mais, à nouveau, le choix et la réalisation du livret traînent en longueur. Deux sujets se partagent leurs faveurs L’Africaine et Le Prophète. Pauline Viardot © DR Meyerbeer s’attaque dès 1838 au premier, concevant le rôle-titre pour Cornélie Falcon ; cependant, celle-ci ayant perdu sa voix en 1839, l’ouvrage est alors laissé de côté. Les mêmes aléas sont réservés au Prophète dont le protagoniste est d’abord dessiné aux mesures du ténor Gilbert Duprez, rival du malheureux Nourrit qui se suicide en 1839, et initiateur d’une nouvelle technique de chant, excluant désormais tout falsetto et prônant l’émission des notes hautes en registre de poitrine Duprez lance son premier Ut de poitrine » au cours d’une reprise du Guillaume Tell de Rossini, en 1837. Mais Duprez ne semble guère intéressé il est sur le point de créer Benvenuto Cellini de Berlioz. Meyerbeer change donc à nouveau son fusil d’épaule ayant entendu en concert la toute jeune contralto Pauline Viardot - sœur de la soprano Maria Malibran et fille du ténor Manuel Garcia, créateur de l’Almaviva de Rossini -, il décide de lui confier la partie de Fidès, la mère du Prophète », qui devient dès lors le rôle principal de son nouvel opéra. Le Prophète le fracas des cuivres de Sax La genèse de celui-ci s’étend sur une dizaine d’années, ce qui fait dire à Fétis, lors de la première triomphale du 16 avril 1849 le public n’a pas de rancune pour Meyerbeer il le traite en amant dont le retour fait oublier les infidélités ». Inspiré de l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations de Voltaire, le livret de Scribe rapporte de façon romancée le parcours de Jean de Leyde, marchand et acteur devenu gourou » qui, au XVI° siècle, convertit la ville de Münster à la doxa anabaptiste, jusqu’à se prévaloir de son pouvoir pour prôner la polygamie, le travail forcé, abolir la propriété privée et se faire couronner roi de Sion » - avant de périr dans les tourments en 1536. On retrouve donc dans ce drame la thématique du fanatisme religieux déjà présente dans Robert le Diable et Les Huguenots, encore abordé par L’Africaine, ainsi que l’opposition, suivie de l’alliance, de deux figures féminines antithétiques. Comme on l’a dit, celle de Fidès Viardot domine de haut la distribution, avec pas moins de quatre grands solos, dont seul le plus célèbre, le dernier Ô toi qui m’abandonnes », Acte V, où reparaît l’expressive clarinette basse adopte la coupe cavatine/cabalette. Le plus immédiatement séduisant Donnez, donnez pour une pauvre âme », début du IV prend la forme d’une mélopée orientalisante - Fidès est grimée en vieille bohémienne -, dotée d’un bourdon et d’une forme strophique, tandis que les deux autres sont des ariosos extrêmement poignants Ah ! mon fils », à l’Acte I, dont le thème aux violoncelles fait figure de leitmotiv, et Qui je suis ? », qui sert d’amorce au somptueux finale de l’Acte IV, anticipant sur l’inspiration de Tchaïkovski. Le rôle italianisant de Berthe - la fiancée du héros dont la tentative de viol met le feu à la révolte anabaptiste -, auréolée des bois champêtres, apparaît plus conventionnel son agonie sur fond de saxophone fut supprimée par Meyerbeer, tandis que la partie de Jean, après un songe » informel auréolé de la flûte Sous les vastes arceaux », Acte I ne prend vraiment son envol que lors des ronflants et héroïques chorals » de la fin de l’Acte III, pétris de style haendélien Eternel, Dieu sauveur », puis Roi du ciel et des anges » et de la sinistre chanson à boire terminale, qui conduit immédiatement à la destruction de la cathédrale de Münster – Saint-Saëns saura se souvenir de cette figure bigger than life dans Samson et Dalila. Le trio des Anabaptistes deux basses et ténor qui manipule Jean fait figure de quatrième protagoniste il se présente avec un lugubre cantus firmus soutenu par les vents graves et plusieurs fois cité au cours de l’œuvre – comme l’était le chant huguenot de Marcel on retrouvera ce procédé dans le Boris de Moussorgski. Adolphe Sax © DR Les pages orchestrales du Prophète ont connu une large diffusion hors de leur contexte si l’ouverture originale, jugée trop longue par l’Opéra, fut retirée à la place se trouve désormais une bucolique fantaisie pour clarinette, la célèbre Marche du couronnement de l’Acte IV mobilisa tous les cuivres récemment mis au point par Adolphe Sax, rassemblés sur scène en une banda répondant à l’orchestre et à l’orgue ; tandis que l’Acte II Valse tyrolienne et, surtout, l’Acte III Chœur tout en glissandi des fermières traversant le lac gelé et pittoresque Ballet des patineurs, dont le second des quatre mouvements est un Pas de Redowa aux connotations tchèques multipliaient les scènes de genre ». Référence discographique Lewis, en studio, avec une immense Marilyn Horne CBS, 1976 ; à défaut, en live, avec Gedda en prime, et quelques coupures Myto, 1970. Plus encore que Les Huguenots, peut-être, Le Prophète manifeste l’avènement d’un grand opéra historique » porté au pinacle par diverses circonstances extra-musicales l’usage, pour la première fois dans un théâtre lyrique, de l’éclairage électrique, celui des formidables cuivres de Sax ou des patins à roulettes récemment inventés… Il n’est pourtant pas certain que la veine propre à Meyerbeer ait été particulièrement favorisée par ce genre, ainsi que le démontrent quelques pages d’un autre style. En 1840, le compositeur allemand est enfin adoubé par son pays d’origine et nommé directeur de la musique » du nouveau roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV. Il ne conserve pas longtemps ce poste quitté en 1848 au profit de celui, plus honorifique, de compositeur de la cour », qui lui donne cependant l’occasion de démontrer sa prédilection, en tant que chef d’orchestre, pour des compositeurs tels que Mozart, Weber ou Spohr. A la même époque, en 1844, il écrit pour son pays un singspiel patriotique Ein Feldlager in Schlesien Un bivouac en Sibérie », créé par le Rossignol suédois », Jenny Lind, consacré à la jeunesse du tsar Pierre le Grand – un thème qui avait déjà inspiré Grétry, Adam et, surtout, Lortzing Zar und Zimmermann, 1837. Dans la lignée de ces musiciens, Meyerbeer livre une partition pétillante et décorative – hélas alourdie par trop de pages militaires –, qui semble tenir le milieu entre La Fille du régiment de Donizetti et les opérettes straussiennes. Dix ans plus tard, Meyerbeer réutilise six morceaux de cet ouvrage dans son opéra-comique L’Etoile du Nord, créée à la Salle Favart. Dinorah ou le Pardon de Ploërmel En ce même lieu et cette même année 1859 qui voit aussi la naître la version berliozienne de l’Orphée de Gluck, Meyerbeer récidive dans le genre comique » avec Dinorah ou le Pardon de Ploërmel, sur un texte des futurs librettistes de Gounod, Jules Barbier et Michel Carré. Par la suite et en vue de l’exportation, le compositeur, à son habitude, révise son opéra, dont il supprime les dialogues parlés au profit de récitatifs qu’il écrit lui-même !. Dinorah est une œuvre intéressante autant pour ses défauts et ses contradictions que pour ses qualités. Le sujet en est très mince abandonnée le jour de ses noces par son amant Hoël, parti chercher un mythique trésor, Dinorah est devenue folle ; mais, à la faveur d’une nuit enchantée, Hoël, aidé du berger Corentin, découvre que le trésor n’était autre que… Dinorah elle-même - et tout finit le mieux du monde. Il n’y a que trois protagonistes et fort peu d’action – d’autant moins que chaque rôle paraît enfermé dans sa propre monomanie le trésor, pour Hoël, l’amour perdu pour Dinorah, la peur des elfes, pour Corentin. L’évidente monotonie structurelle qui en résulte chaque acte reprend le modèle Air-Air-Air-Duo-Trio a forcé Meyerbeer à se concentrer sur les dimensions mélodique et orchestrale. L’ouverture, dont le caractère symphonique rappelle celle de Guillaume Tell, annonce d’emblée son ambition en incluant un chœur, une marche nuptiale et un orage il s’agit d’une sorte de flashback musical décrivant les noces rompues. Comme l’Acte III est presque dénué d’anecdote, Meyerbeer y multiplie les pièces de genre » - airs pour le Chasseur soutenu par un quintette de cors, pour le Laboureur et ravissante villanelle agreste des deux Chevriers -, et n’hésite pas à le clore par un finale saint-sulpicien de nature hymnique anticipant sur la Mireille de Gounod. Le même acte contient ce qui reste l’une des plus émouvantes mélodies de son auteur, l’air d’Hoël, Ah, mon remords te venge ». Jean-Baptiste Faure © DR Ce rôle de baryton lyrique a été conçu expressément pour l’immense Jean-Baptiste Faure futur créateur de Rodrigue dans Don Carlos et du rôle-titre d’Hamlet d’Ambroise Thomas, de même que celui de Dinorah pour la scintillante Caroline Miolan-Carvalho ni l’un ni l’autre ne les créèrent, finalement, mais ils restent symptomatiques des emplois » qui leur seront attachés. La partie de Dinorah culmine ainsi dans une stratosphérique mais assez sirupeuse scène de folie en forme de valse, Ombre légère » Acte II, qui a marqué le goût de toute une génération de cocottes la Patti la fit triompher dans le monde entier et dont on décèle des traces chez l’Ophélie d’Ambroise Thomas. Quant au rôle de ténor de Corentin, il apparaît plus ambigu encore, puisque, bien que de nature essentiellement comique, il exige un large ambitus et une grande virtuosité. Ainsi, le genre modeste auquel appartient a priori Dinorah petit opéra-comique pour trois rôles, dont un bouffe – qui s’épand finalement sur près de trois heures ! se voit-il en permanence contredit par les excès d’une inspiration on ne peut plus inventive. A nouveau créé sous les acclamations, le 4 avril 1859 en présence de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie, l’ouvrage fait aussitôt le bonheur des transcripteurs – et des boîtes à musique ! Référence discographique Judd, Opera Rara, 1993. On va retrouver une même ambiguïté dans l’ultime opéra de Meyerbeer, cette Africaine sur laquelle il travaille pendant près de trente ans et qu’il considère comme son chef-d’œuvre. Plus encore que ses autres œuvres, pourtant inlassablement réajustées, L’Africaine a pâti de sa longue gestation, débutée en 1837, au lendemain des Huguenots, lors de la signature d’un nouveau contrat avec la direction de l’Opéra de Paris. A l’époque, le livret de Scribe débute en Espagne sous le règne de Philippe III et ne met en scène qu’un obscur conquistador, nommé Fernand », qui, désireux de se rendre au Mexique, échoue finalement sur les côtes d’Afrique, où l’a conduit son esclave Sélika. Une première Africaine, qui méritait alors bien son titre, fut largement esquissée dès 1843, mais occultée dans l’agenda de Meyerbeer par les compositions successives d’Ein Feldlager in Schlesien et du Prophète. Après la création de ces titres, le livret de L’Africaine fut entièrement revu l’action se transportait désormais au Portugal et avait pour protagoniste Vasco de Gama lui-même, qui ne se rendait donc plus en Afrique mais aux Indes – d’où le nouveau titre de Vasco de Gama, préféré par Meyerbeer. Les décès successifs de Scribe, en 1861 auquel Camille Du Locle, futur librettiste de Don Carlos, succéda brièvement, et de Meyerbeer lui-même empêchèrent l’accomplissement de la partition comme Les Boréades de Rameau exactement un siècle plus tôt, celle-ci, entièrement orchestrée mais non encore dotée de ballets, était déjà programmée à l’Opéra lorsque la mort surprit le compositeur. Sa veuve demanda à son exécuteur testamentaire, le musicographe François-Joseph Fétis, d’assurer les répétitions et l’édition de l’ouvrage. Ce dernier, en raison de sa longueur, fut largement réaménagé à l’occasion de sa création, évidemment triomphale, du 28 avril 1865, dix jours après celle du Macbeth français de Verdi – et à nouveau sous le titre de L’Africaine l’action paraissant désormais se dérouler à Madagascar ! Atours et détours de L’Africaine Tous ces aléas ont pesé sur la logique dramatique du livret, dans lequel l’on retrouve pêle-mêle les thèmes privilégiés par Meyerbeer la condamnation du despotisme religieux, la rivalité amicale » entre les deux rôles féminins et, surtout, un anti-héros rompant ses serments, dont le mariage se voit constamment ajourné. Ce personnage apparaît désormais passablement risible, réduit au statut de balle de ping-pong que se renvoient ou s’arrachent Sélika et Inès, lesquelles le sauvent chacune deux ou trois fois de la mort ! Vasco emporte donc difficilement l’adhésion, tandis que le rôle-titre Sélika ne connaît son véritable accomplissement musical que lors de la scène finale, agonie interminable une demi-heure, en version intégrale dans les fragrances empoisonnée du mancenillier, qui inspirera évidemment la Lakmé de Delibes. En ce qui concerne sa tonalité d’ensemble, la partition paraît bizarrement hésiter entre la grandiloquence du Prophète et la mignardise de Dinorah. Le Prélude développe les deux thèmes les plus séduisants de l’ouvrage qui, cependant, sont tous deux liés au personnage assez conventionnel d’Inès le début de sa romance de l’Acte I et le finale de l’Acte II. Les pages d’apparat ou d’action dégagent une impression de puissance primale, pour ne pas dire primaire, tantôt digne d’Hollywood l’entrée des inquisiteurs et ses trombones au I, la vaste Marche indienne, ses cymbales, triangles, glockenspiel et caisse claire au IV, tantôt de facture néo-classique la belle invocation du Grand-Prête au IV. Une même hésitation tonale » prélude au dénouement, qui voit se succéder un bref mais frappant prélude pour les violoncelles à l’unisson, dont Wagner se souviendra, une sobre cavatine et une simili scène de folie on ne peut plus kitsch, relevée de force harpes, trompettes et chœurs célestes ! Les vastes duos, notamment ceux de Sélika et Vasco, ne parviennent jamais à se hisser au niveau d’inspiration de ceux des Huguenots, qu’ils imitent, tandis que dans les airs, les mélodies restent frustes y compris celle du célèbre Ô Paradis » de Vasco, suivi d’une triviale cabalette », voire proche du genre bouffe - ce qui est trop souvent le cas du rôle créé par le baryton Faure, Nélusko, le redoutable serviteur de Sélika qui attire les Portugais sur les récifs au son d’une ballade aux allures de polonaise, Adamastor, roi des vagues profondes ». Ce mélodisme court de souffle se voit dissimulé par une science accomplie de l’instrumentation par exemple dans la berceuse de Sélika, Sur mes genoux, fils du soleil », à l’Acte II, mais c’est peut-être dans les dialogues celui d’Inès et Sélika, au V, celui de Nélusko et Sélika, au II et l’usage des motifs récurrents que l’on perçoit le mieux l’évolution du style de Meyerbeer. Référence discographique Il faut entendre la version d’origine récemment enregistrée, avec de bons premiers rôles masculins et un orchestre disert Vasco de Gama, Beermann, CPO, 2013 – 4 heures 13 !. Mais l’ouvrage ne perd guère à être écouté dans une mouture raccourcie, comme celle, légendaire, de Périsson, avec Verrett et Domingo Gala, 1976. Lors de sa disparition à Paris il y a cent cinquante ans le 2 mai 1864, Meyerbeer est le plus célèbre compositeur d’Europe – le seul à avoir conquis les scènes françaises, italiennes et allemandes, dont il a synthétisé les esthétiques. Sa carrière, qui a débuté au moment où disparaissait le Premier Empire et s’achève au milieu du Second, couvre un demi-siècle, de la mort de Paisiello 1814 à la création du Tristan et Isolde 1865 de Wagner revue à cette aune son écriture, dont le trait distinctif reste le syncrétisme, n’apparaît plus si disparate, mais plutôt cohérente dans sa maturation. Si Meyerbeer continue à passer pour le fondateur du grand opéra français », on lui doit de façon encore plus évidente une certaine conception de l’ effet musical », mis en relation avec les dimensions littéraire et scénique, dont l’héritage se retrouve encore dans les musiques de film d’aujourd’hui. Inspiré par Spontini et Rossini, Meyerbeer a lui-même influencé des compositeurs parfois réticents à l’admettre - parmi lesquels Verdi, Wagner, Berlioz, Gounod, Bizet, Offenbach, Saint-Saëns, Delibes, Massenet, Goldmark, Rimski-Korsakov, Moussorgski, Rubinstein et, avant tous les autres, peut-être, Tchaïkovski… Olivier Rouvière Photo © DR
Enbas des escaliers, derrières les portes lourdement stickées, Tchewsky & Wood se donnent du mal à essayer de faire un peu de bien, visiblement honorés d’avoir été choisis pour partager le petit carré de scène qu’on leur laisse vacant. Comme toutes les premières parties ils se trouvent amputés d’une partie du son et de la plupart des lights. Qu’importe, Tchewy &
Chaque trimestre, l'éléphant vous fait découvrir un lieu à travers 10 événements phares. Parmi les régions françaises, la Bretagne est l’une de celles qui a la plus forte identité distincte. Cette identité spécifique puise dans la riche histoire de ce territoire aux marges de l’espace national, qui possède deux langues encore utilisées bien que déclinantes en nombre de locuteurs. Comme l’Alsace ou la Corse, la Bretagne est une région périphérique où le français ne s’est imposé que tardivement. Comme la Bourgogne voir l’éléphant no 14, elle a formé au Moyen Âge un État puissant qui a pu rivaliser un temps avec le royaume de France avant que celui-ci ne s’impose à lui par les armes. Autre spécificité, ce territoire découpé par l’océan qui a donné son premier nom à la région Armor » signifie en effet sur ou devant la mer », par opposition à l’ Argoat », le pays du bois ». Avant de revenir avec l’historien Joël Cornette sur les enjeux de ces spécificités, nous vous proposons de remonter le temps pour y repérer les moments qui ont contribué à façonner la région. Pour cela, il faudra tenter de faire la part entre l’histoire et ce qui relève des mythes, si nombreux et si souvent évoqués lorsqu’il s’agit de la Bretagne. Certains de ces mythes sont nés des nombreuses traces d’un passé lointain et mal connu. Ainsi, le début du Ve millénaire avant notre ère est l’époque des monuments mégalithiques dolmens, cairns et autres menhirs, si nombreux dans la région jusqu’à en devenir un phare de la Vieille, à la pointe du Raz. BZPHOTO/FOTOLIA Par la suite, au milieu du IIIe millénaire, les hommes du bronze s’installent, venus probablement par la Manche. Ils maîtrisent les techniques d’extraction et de travail des métaux. L’Armorique est intégrée dans les échanges, nombreux à l’échelle du continent, qui se font notamment par l’océan. Des populations celtes s’installent ensuite dans la région et s’y mêlent aux habitants. La production de pierre polie en granit a bonne réputation et est en grande partie exportée vers le sud et la Méditerranée. Mais le développement de la métallurgie du fer plus à l’est marginalise la péninsule au vie siècle avant notre ère. Il faut attendre l’essor de l’exploitation du sel dans le sud de l’Armorique, à partir du ive siècle, pour que la région retrouve une place dans les échanges. Les Méditerranéens s’intéressent à ce territoire. Avant les Romains, l’explorateur massaliote Pythéas voir l’éléphant no 15 y accoste à la fin de ce siècle, sur sa route vers les mines d’étain et les îles plus septentrionales. La conquête romaine est l’œuvre, ici comme dans le reste de la Gaule, de Jules César, qui vainc les puissants Vénètes lors d’un affrontement naval au large du golfe du Morbihan en - 56. L’Armorique romaine est formée par des cités dont le territoire correspond à celui des peuples qui y vivent les Osismes à l’ouest autour de Vorgium Carhaix, les Coriosolites dans l’est de l’actuel département des Côtes-d’Armor autour de Fanum Martis Corseul, les Riedones autour de Condate Rennes, les Namnètes au nord de Condevicnum Nantes et enfin les Vénètes autour de Darioritum Vannes. La romanisation, d’abord culturelle, se fait d’autant plus facilement que la Britannia l’actuelle Grande-Bretagne est également conquise en - siècle Quand l’Armorique devient la Bretagne L’arrivée des Bretons et une christianisation originale Après le IIIe siècle de notre ère, de nouveaux peuples s’installent dans l’Empire romain. Pour protéger l’Armorique, les Romains y déplacent, au ive siècle, des soldats de leur armée venus de la grande île de Bretagne l’actuelle Grande-Bretagne ils défendent les rivages contre les pirates saxons ou frisons. En 410, l’île de Bretagne est d’ailleurs abandonnée aux Angles, Saxons et autres Jutes par les Romains. Une deuxième période d’installation de Bretons semble avoir lieu au vie siècle. Fuyant les Scots d’Irlande, les Pictes ou les Angles, ils viennent surtout de l’actuel pays de Galles et des Cornouailles. La persistance de toponymes similaires de part et d’autre de la Manche témoigne de cette origine. Ainsi, la Domnonée en Armorique fait pendant au Devon et la Cornouaille au Cornwall. Les Bretons s’installent surtout dans la Domnonée, qui couvre les territoires des Osismes et des Coriosolites au nord et à l’ouest. C’est dans cette partie de l’actuelle Bretagne que domine encore aujourd’hui le préfixe plou-, communauté », forgé par les Bretons. À l’inverse, les toponymes en -ac, plus clairement latins, dominent à l’est. La coupure linguistique entre le parler breton et le parler gallo dialecte roman est un héritage de cette époque, même si la limite glissera vers l’ de l'abbaye de Landévennec Xe siècle. Bodleian Library Oxford DR C’est avec les Bretons, guerriers et paysans, que le christianisme prend durablement racine dans la péninsule. Leur cortège de saints », jamais reconnus officiellement par l’Église catholique, est porteur d’une religion et de pratiques singulières. Les communautés ne s’organisent pas autour de l’évêque et de sa ville, comme c’est le cas plus à l’est, mais à l’échelle d’une paroisse créée par un saint », souvent un ancien ermite. Les plus importants d’entre eux sont à l’origine du mythe des sept saints évangélisateurs, fondateurs des sept évêchés de Bretagne avant que Rennes et Nantes ne viennent compléter la liste Samson, Malo, Brieuc, Tugdual, Pol Aurélien, Corentin et Patern. Le Tro Breiz tour de Bretagne », pèlerinage consistant à faire le tour des sept sanctuaires, se développera au cours du Moyen Âge. C’est à partir du xie siècle, en effet, que les vies de saints et les chroniques construisent le mythe de l’arrivée des Bretons dirigés au ve siècle par le légendaire Conan Mériadec, premier souverain d’une terre désormais appelée Bretagne. Ce nom de Bretagne » pour la péninsule armoricaine est employé dès le milieu du vie siècle par le Byzantin Procope de Césarée puis par Grégoire de Tours, source essentielle avant que les écrits se fassent plus rares sur la siècle Naissance d’une principauté indépendante Entre Vikings et Francs, la Bretagne s’étend vers l’est L’arrivée des Bretons a coïncidé avec l’arrivée en Gaule des Francs. Ces derniers n’exercent qu’un contrôle indirect sur la Bretagne au temps des Mérovingiens. L’avènement des Carolingiens au milieu du VIIIe siècle contribue à rebattre les cartes voir l’éléphant no 17. Ils font de la Bretagne une marche, brièvement gouvernée par Roland. Le comte de Poher, Nominoë, obtient la confiance de Louis le Pieux, successeur de Charlemagne, mais se rebelle contre son fils Charles le Chauve, qu’il bat à Ballon en 845. Il est le premier d’une série de souverains qui parviennent à s’émanciper de la tutelle franque en agrandissant leur territoire. Si Nominoë domine jusqu’à une ligne Dol-Redon, ses successeurs Erispoë r. 851-857 et Salomon r. 857-874 étendent vers l’est leur territoire jusqu’à Angers et s’emparent de Rennes, de Nantes, du Cotentin et de l’Avranchin. Salomon est alors considéré comme un véritable monarque en limites du royaume de Bretagne au IXe siècle. DR Mais les querelles de succession et la multiplication des attaques vikings ne permettent pas d’inscrire cette monarchie dans la durée. Après avoir saccagé Nantes dès 843, les Vikings sont en effet en passe de faire de la Bretagne une seconde Normandie. Les moines de Landévennec et de Redon sont contraints de fuir avec leurs trésors plus à l’est. Le souverain lui-même, successeur de Salomon, part vers l’Angleterre. Il faut attendre les succès d’Alain Barbetorte r. 936-952, qui a chassé les Vikings de Nantes en 937, pour assister à une accalmie et à la restauration d’un pouvoir breton autonome puisqu’Alain devient le premier souverain à porter le titre de duc de Bretagne. L’extension de la Bretagne et la menace viking ont contribué au relâchement des liens séculaires entre les deux Bretagnes – de chaque côté de la Manche – et au rééquilibrage de la principauté bretonne vers l’est. La cour réside désormais à Nantes ou à Rennes et les élites bretonnes sont de plus en plus liées au monde franc tout en célébrant leurs origines. L’intérêt pour le passé plus ou moins mythique de la péninsule grandit en effet au cours du Moyen Âge, que ce soit les vies des saints ou la légende arthurienne. Le système féodal qui se met en place dans les siècles suivants permet à la région de s’insérer dans ce réseau d’appartenances et d’allégeances croisées. La noblesse de Bretagne connaît une densité forte. L’Église participe à ce réseau. Le cartulaire de Redon, source majeure rassemblant au xie siècle des titres de propriété de l’abbaye remontant jusqu’au IXe siècle, en constitue un remarquable siècle Entre France et Angleterre Guerre de succession et équilibre des puissances Les liens anciens avec l’Angleterre et le voisinage du royaume de France font de la Bretagne un enjeu dans les luttes entre Capétiens et Plantagenêt. Ces derniers, dont les terres bordent le duché à l’est, héritent du trône d’Angleterre avec Henri II en 1154. Henri se pose en protecteur et impose le mariage de Constance, l’héritière de Bretagne, avec son fils Geoffroy. Leur fils Arthur devient duc r. 1196-1203, mais il est probablement assassiné par son oncle, le roi d’Angleterre Jean sans Terre. Celui-ci perd la plupart de ses possessions dans le royaume de France, en Normandie et en Anjou, au profit du roi de France Philippe II Auguste. Ce triomphe sur Jean permet à Philippe d’imposer son champion, Pierre de Dreux r. 1213-1250, à la tête du duché. La Bretagne retombe donc dans l’orbite du royaume de France pour plus d’un siècle. Les ducs de la maison de Dreux dotent la principauté d’instruments de souveraineté tels que la frappe de la monnaie. Jean II r. 1286-1305 parvient à faire reconnaître le titre ducal par Philippe le Bel en 1297. Et c’est en 1318 que Jean III r. 1312-1341 adopte comme symbole les hermines pleines. Son règne apparaît comme une période de paix, de prospérité et de stabilité avant les troubles qui s’ bataille d’Auray 1364 voit la victoire de Jean IV de Bretagne à gauche sur Charles de Blois-Penthièvre. Enluminure incluse dans la Compillation des Cronicques et ystores des Bretons de Pierre Le Baud, xve siècle. À sa mort en 1341, deux prétendants s’opposent, soutenus chacun par un des protagonistes de la guerre de Cent Ans Jean de Montfort est soutenu par Édouard III d’Angleterre tandis que Charles de Blois-Penthièvre a l’appui de Jean II le Bon puis de Charles V. La Bretagne devient ainsi un terrain d’affrontements entre les deux monarchies. Les Anglais d’Édouard III puis de Richard II contrôlent alors certaines parties du littoral, en particulier Brest. Des Bretons combattent dans chaque camp. Bertrand du Guesclin se distingue au service du roi de France, qui le fait connétable, tout comme Olivier de Clisson après lui. Les épouses des deux prétendants, Jeanne de Flandre et Jeanne de Penthièvre, apparaissent comme les partisanes les plus actives et les plus essentielles, en particulier lors des captivités de leurs maris. La mort de Charles à la bataille d’Auray, remportée en 1364 par Jean IV r. 1365-1399, donne la victoire aux Montfort même si la poursuite des affrontements entre Français et Anglais touchera régulièrement la Bretagne jusqu’au milieu du xve siècle. La guerre de succession a révélé une fracture ancienne entre deux Bretagnes l’est et le sud ainsi que les grands nobles ont davantage penché pour les Penthièvre tandis que le littoral nord et ouest ainsi que la petite noblesse ont rallié les siècle Un État princier en construction Fiscalité et justice au service des ducs Après les guerres de succession et sans doute en partie en raison de la nécessité de renforcer l’outil militaire, un État breton se met en place au cours du xve siècle. À l’image de ce qui se passe en Bourgogne à la même époque, le morcellement territorial en moins, les ducs parviennent à pérenniser les instruments de leur souveraineté en s’appuyant sur la fiscalité et la justice. Les efforts menés par ses prédécesseurs depuis Jean IV permettent à François II r. 1458-1488 de se dire duc par la grâce de Dieu », à l’image des rois. En plus du duc et de son conseil, qui se réunit à Vannes puis à Nantes, un chancelier est responsable de l’exécution des décisions et une chambre des comptes contribue à la mise en place d’une fiscalité ducale permanente. D’ailleurs, la place croissante des finances est démontrée de manière éclatante par la figure montante de Pierre Landais, trésorier et receveur général, qui s’impose à la tête du gouvernement ducal en de François II et de sa femme Marguerite, commandé par leur fille Anne devenue reine de France. Cathédrale de Nantes, 1507. DR Les états de Bretagne, qui siègent temporairement dans différentes villes, représentent le peuple » en ses trois états clercs, nobles et bourgeois des villes. Ils comportent également en leur sein l’équivalent d’un parlement dont le rôle est judiciaire, fonction exercée par des officiers du pouvoir. Mais il est toujours possible de faire appel auprès du parlement de Paris, signe du maintien d’une dépendance. Par ailleurs, François II obtient du pape le droit d’ouvrir une université à Nantes en 1460. Les étudiants bretons, très nombreux dans les universités du royaume de France, pourront désormais être formés dans le duché. L’imaginaire d’une nation de Bretagne se développe au xve siècle, encouragé par les souverains, y compris par Anne, devenue reine de France mais qui n’a pas renoncé à transmettre à l’un de ses enfants un trône ducal distinct du trône royal. C’est elle qui commande à Pierre Le Baud, en 1498, son Histoire de Bretagne, publiée en 1505. Il s’agit de s
après le déroulement de la messe en la cathédrale Saint Corentin ( non signalée dans le presse locale, laïcité oblige t’elle ?) en souvenir de l’armistice clôturant la guerre 14-18 le jour de la Saint Martin, évangélisateur des Gaules, la présidente de REAGIR, je participais au cortège d’anciens combattants , d’officiels et de Quimpérois patriotes se rendant au carré
3ème République 1914-1940 L'école vecteur d'une culture de guerreL'école, par l'intermédiaire des enfants, devient un instrument essentiel de la propagande en France comme en Allemagne. Elle sert notamment à la propagande pour l'emprunt lorsque l’État lance ses quatre grands emprunts, chaque année, entre 1915 et a également pour rôle de rassembler les énergies et de les engager dans la voie de réalisations au service de la communauté nationale, la participation de tous à l'effort de guerre se faisant de plus en plus impérieusement sentir, à mesure que le conflit se parole du maitre dans la classe, évoquera, d’abord, le noble souvenir de ces morts pour exalter leur exemple, en graver la trace dans la mémoire des enfants. [...] Elle dira les causes de la guerre, l’agression sans excuse qui l’a déchainée, et comment devant l’univers civilisé [...] La lutte acharnée qui nous conduit irrésistiblement à la victoire, ajoute chaque jour à la gloire de nos soldats mille traits d’héroïsme où le maître d’école puisera le meilleur de sa leçon ...».Instructions du ministre de l’instruction publique, A. SarraultLa guerre sert de support pédagogique aux manuels de toutes les matières, sujet de réflexion et d'exercices dans lesquels sont exaltés le devoir patriotique, le sacrifice des soldats, et est exacerbé le ressentiment contre l'ennemi. Après 1916 une usure se produit et les apprentissages traditionnels retrouvent leurs droits dans l'enseignement. A la gloire de Jean Corentin Carré et L'idéal moral et l'école, affiches de Victor Prouvé Jean-Corentin CarréJeune breton de 15 ans, réussit à s’engager dans un régiment d’infanterie. Sa mort héroïque, en 1918, en fait pour la propagande militaire française l’emblème idéal du dévouement à la une lettre adressée à son instituteur depuis le front, Jean-Corentin Carré écrit Je ne pourrais pas vivre sous le joug de l’ennemi ; c’est pourquoi je suis soldat. Eh ! bien, ce sentiment de l’honneur, c’est à l’école que je l’ai appris, et c’est vous, mon cher maître, un de ceux qui me l’on enseigné ! Je souhaite que tous les petits écoliers comprennent les leçons qui leur sont données de la même manière que je les ai comprises. La vie en elle-même n’est rien si elle n’est bien remplie. »Cet extrait de lettre est dupliqué sur une affiche et diffusé aux enfants des écoles en 1919. A ses défenseurs, la France reconnaissante, offert par l'union des grandes associations françaises. 2 août 1914-1919, cinq ans après ! Carte postale A nos maîtres, qui, par milliers, nous ont donné l'Exemple suprême en tombant au Champ d'Honneur pour la Victoire du Droit et de la série des cartes-sonnets illustrées de la Cigalia, Paris. L'idéal moral de nos maîtres. A la mémoire des maîtres et des élèves de l'enseignement public morts pour la France. Image 19x27 Ce que serait devenue l'école si les allemands n'avaient pas été vaincus Après 1916, une usure se produit. L'absentéisme est fréquent à l'école, en l'absence des pères les familles ont besoin des enfants pour travailler. La guerre se prolonge et s'installe au quotidien, avec son lot de deuils et de souffrances. Les lettres des soldats du front parviennent aux familles avec un discours sensiblement différent. Parents, enfants et enseignants se détournent de ce "bourrage de crâne". La place de la guerre dans les enseignements diminue et les apprentissages traditionnels retrouvent leurs droits. Souvenir de la Grande Guerre, offert par la ville de Paris aux élèves des écoles, le 1er décembre 1918. A Meunier Gilbert. CPA, Bombardement de Reims. Les écoles souterraines - Ecole Dubail 210 élèves. - Le petit écolier de Reims, Les livres roses pour la jeunesse, Librairie Larousse, 1918. Les emprunts de la défense nationaleDans les écoles, pendant la seconde quinzaine d'octobre, les exercices scolaires servent à démontrer l'importance du grand devoir que la Patrie demande à ses enfants. Lectures, dictées, rédactions, problèmes d'arithmétique, deviennent le moyen d'expliquer la nécessité de l'emprunt, son mécanisme, ses avantages. Partout nos maîtres font apprendre aux écoliers "l'Appel aux français", une page ardente du discours que le 14 septembre 1916, M. Ribot, ministre des finances, prononça à la chambre des députés...Les images de Rabier, d'Hansi surtout, répandues par millions, ont rendu les leçons agréables et faciles. Le maître en commente le texte, en développe la légende. Les rapports de nos inspecteurs d'Académie signalent en particulier l'heureux effet de l'affiche de Bernard Naudin, et de celle d'Abel Faivre où un jeune poilu, la flamme aux yeux, clame sa foi dans la victoire. "Souscrivez... on les aura!"Les écoles en 1914-1917, Louis Lumet, 1917 Certificat donné aux élèves qui participent à la souscription des écoles pour les Emprunts de la Défense Nationale Le mois de l'or dans les écoles, offert par l'Inspecteur d'Académie du Loiret à un écolier. La campagne de l'orDès le début de la guerre, la Banque de France, a fait tous ses efforts pour augmenter son énorme encaisse métallique. Accroitre ces prodigieuses réserves, c'est accroitre son crédit et par là même le crédit du son appel, des Comités se sont organisés sur tous les points du territoire, et ce sont encore les maîtres de l'Enseignement qui ont été les meilleurs ouvriers de cette propagande nationale. Grâce à eux, nul n'ignore aujourd'hui le rôle immense de l'or dans la défense de la patrie. " Plus d'or et moins de sang", a-t-on dit avec raison. Parce qu'il est la seule monnaie internationale, il permet d'acheter à l'étranger les matières premières qui nous manquent, il développe la puissance de notre outillage et de nos armements et ménage ainsi le sang précieux de nos soldats.Les écoles en 1914-1917, Louis Lumet, 1917 L'école pour l'écoleC'est Geneviève Coulon qui fonde après la guerre le comité "L'école pour l'école", oeuvre d'entr'aide scolaire pour les enfants des régions présidente du Comité "L'école pour l'école", écrit le 19 octobre 1919 aux Inspecteurs d'académie "Notre œuvre ne vous est certainement pas inconnue car elle a reçu la haute approbation de M. le Ministre de l'Instruction publique et elle est patronnée par les directeurs Bellan et œuvre a pour but de faire adopter les écoles dévastées dont la détresse est affreuse par les écoles de l'arrière qui n'ont pas souffert des douleurs de l'invasion,Notre intention n'est pas de nous substituer à l'Etat, mais de remplacer jusqu'à leur relèvement les caisses des écoles et les municipalités ruinées qui ne peuvent rien faire pour leurs voudrions que chaque école dévastée eût une école-marraine qui lui enverrait les fournitures scolaires livres, cahiers, ardoises, etc…, lesquelles font complètement défaut, et qui donneraient aussi un réconfort moral à ces malheureux éprouvés qui se croient un peu désirerions également que des vêtements chauds fussent distribués aux enfants anémiés par de longues souffrances et dont la plupart, au dire du docteur Calmet, sont menacés de tuberculose... - Carte de France politique, dressée par J. Forest, géographe officiel de l'Instruction à une école par le comité "L'école pour l'école". CPA, La grande Guerre en Champagne Argonne-Meuse mairie et école en ruine. Les maîtres d'écoles affrontent avec courage le champ de bataille, beaucoup y tombent. Sur 35000 instituteurs mobilisés, plus de 8000 sont est signé le 11 novembre le retour de l'Alsace-Lorraine à la France, mais la législation scolaire antérieure et le régime concordataire y sont guerreLe patriotisme délirant connaît un regain après l'armistice de 1918. Les enfants participent activement aux commémorations et à l'édification des monuments aux morts. Télégramme adressé par le Ministre de l'Instruction publique aux Préfets, en août 1914."Les instituteurs qui ne sont pas appelés sous les drapeaux n'hésiteront pas à faire au pays le sacrifice de leurs vacances. Ils resteront à leur poste jusqu'à la fin de la crise. Ils offriront leur concours aux autorités civiles et militaires. Tout citoyen trouvera près d'eux des conseils, tout père de famille du réconfort. Ils auront soin de mettre la population en garde contre les fausses nouvelles, lui rappelant que seules les dépêches officielles méritent créance. Ils donneront dans chaque commune l'exemple du sang-froid et du zèle patriotique, comme leurs collègues plus jeunes donneront dans chaque régiment l'exemple de l'héroïsme." La guerre 14-183 août 1914 l'Allemagne déclare la guerre à la France."L'Union Sacrée" permet la reconstitution ou le retour de nombreuses 30 septembre 1914, à la veille de la rentrée scolaire, le ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts, Albert Sarraut, écrit aux recteurs d'académie Je désire que le jour de la rentrée, dans chaque classe, la première parole du maître aux élèves hausse le cœur vers la patrie, et que sa première leçon honore la lutte sacrée où nos armées sont les écoliers français sont impliqués dans la guerre. La cocarde du souvenirDébut 1916, sous le haut patronage de Monsieur Poincaré, Président de la République, une nouvelle œuvre de solidarité nationale est constituée sous le titre de " LA COCARDE DU SOUVENIR" dont le siège est à Paris. L'œuvre se définit par la reconnaissance des tombes militaires et marins morts pour la tombes hâtivement creusées pendant la fièvre d’une bataille, les unes marquées d’une croix, les autres d’une simple pierre ou d’une branche d'arbre, elles portent, tantôt des inscriptions sommaires, tantôt un signe fragile. Mais le temps passe et la pluie efface ». Les lettres mal formées deviennent illisibles peu à de l'œuvre consiste à fixer de manière indélébile, sur une cocarde aux couleurs de la Patrie, les quelques indications qui figurent sur les tombes de nos soldats jusqu'au jour où les leurs pourront venir leur rendre les suprêmes devoirs. Pour accomplir cette tâche, l'œuvre a besoin du concours de tous. Chacun peut participer dans la mesure de ses moyens, et reçoit avec reconnaissance toutes les offrandes, même les plus modestes. - Ecole Marthe Corneille à Rouen ADSM 1T2392 Correspondance avec des soldats "filleuls" de l'école ; envois de colis et de vêtements sont réparés et transformés et sont distribués au début au Consulat de Belgique pour les réfugiés français et belges, puis aux pauvres de l'école et aux soldats logés dans l'école et au front. Jeanne Suraud, institutrice à Vindelle, raconte …1er août 1914, départ de l’ assure le service, devient secrétaire de mairie, offre son aide à la municipalité, à scolaires. L’institutrice assure seule le service d’octobre 1914 à janvier 1915, puis une jeune intérimaire vient l’aider. L’institutrice fait faire des tricots pour les soldats, achète la laine, quête pour avoir l’argent nécessaire, enrôle pour le travail élèves, jeunes filles et mamans de la localité. Elle garde les enfants aussi souvent que les parents le désirent. En classe la fréquentation continue à être bonne ; mais les petits garçons quittent plus tôt l’école qu’ils n’en avaient l’habitude, parce qu’ils rendent des services aux champs. Les enfants prennent part et font eux-mêmes les quêtes pour les journées organisées et prennent part aux œuvres qui leur sont accessibles. En 1914 et 1915 leurs offrandes étaient spontanées et assez abondantes. Mais depuis elles sont bien plus modiques. Ce n’est pas indifférence ni égoïsme mais les peines dans chaque famille sont devenues plus vives, on souffre de la vie chère, tout cela explique la modicité des offrandes à l’époque et les réfugiés. Les enfants Belges sont traités par leurs petits camarades français sur le pied d’égalité. Ils jouent gaiement avec eux, ils les font causer. Il n’y a aucune distinction entre les uns et les et le souvenir Un tableau commémoratif des morts pour la patrie contenant les noms des anciens élèves a été affiché et souvent les enfants s’inclinent en passant Noël du soldat – 1914. Une somme de 20 f 90 c a été recueillie, 21 f ont été envoyés pour cette tricot. Le relevé du travail fait a été mentionné dans une fiche spéciale qui porte linge du blessé en nature 680 f, en espèces 385 f. Total 1065 f. Estimation en dessous de la valeur réelle. Tricot en nature 266 journées. Le détail des collectes faites a été fourni sur une fiche spéciale dont le total peut se résumer ainsi secours national 180 f pris par le Conseil municipal sur les fêtes publiques – Journée du 75 80 f ; journée serbe , 23 f ; journée du poilu 68 f ; journée belge 80 f ; les orphelins de guerre 80 f, offre par les enfants de l’argent de leurs levées de prix ; les éprouvés 13 f ; la ligue des enfants de France 9 f ; ambulances automobiles 80 f, don du Conseil municipal. Total général de ces différentes journées plus de 500 le 25 septembre 1917. L’Accueil françaisLe 23 février 1915, un avis paraît dans le journal La France du Nord annonçant la création de l’Accueil français par la Fédération des Amicales d’instituteurs et institutrices de France et des Colonies Avis aux familles de la région du Nord réfugiées dans diverses régions de FranceNous informons nos malheureux compatriotes du Nord et du Pas-de-Calais qui ont dû évacuer les localités envahies, que la Fédération des Amicales d’instituteurs et institutrices de France et des colonies vient de fonder à leur intention L’Accueil œuvre, qui fonctionne sous le haut patronage de M. le Ministre de l’Instruction publique, a pour but de recueillir et de placer gratuitement, pendant la durée de la guerre, les enfants des réfugiés belges et enfants d’âge scolaire de 2 à 13 ans sont placés dans des familles habitant les régions éloignées des hostilités ; ils y seront nourris et soignés gratuitement aussi longtemps qu’il le faudra, comme s’ils étaient réellement de la parents peuvent être assurés que ces placements présentent toutes les garanties désirables au point de vue de la tranquillité, de la moralité et du bien-être ; ils sont d’ailleurs effectués sous la surveillance directe des instituteurs et de l’Accueil français permettra ainsi aux chefs de famille de pouvoir se livrer à certaines occupations sans avoir du souci au sujet de leurs enfants qui seront soigneusement gardés pendant toute la durée de la guerre ou jusqu’à ce qu’ils soient réclamés pour leurs comité a déjà reçu, de toutes les régions, plus de trente mille demandes d’enfants. Les familles désireuses de profiter des avantages qui leur sont offerts devront s’adresser soit au président de l’Amicale du département où elles sont réfugiées ; soit à Me Mauger, "Œuvre de l’Accueil français", Fédération des Amicales, 73, rue Notre-Dame de Nazareth, Paris, 11e, en indiquant la région préférée pour le placement de leurs enfants. Les instituteurs et institutrices de chaque commune se feront un devoir de les aider dans leurs le Préfet du Pas-de-Calais a bien voulu accorder son bienveillant appui à l’œuvre humanitaire de la Fédération des Amicales. Nous lui en adressons nos plus vifs président de l’Amicale du Nord DARTUSLe président de l’Amicale du Pas-de-Calais L. LEDOUX Aux enfants de france, édition de la Fédération des amicales d'institutrices et d'instituteurs publics, vendue au bénéfice de l'Accueil Nos instituteurs soldats font la classe en français aux petits alsaciensLa reconquête de l’Alsace-Lorraine s’affiche comme le principal but de guerre territoires ayant retrouvé la France dès août 1914, obtiennent un retour d’un enseignement en français effectué par des militaires ou des instituteurs sous les drapeaux. Le Petit Journal du 29 novembre 1914. En Alsace, nos instituteurs soldats font la classe en français aux petits la Schul und Gemeinhaus maison d'école et mairie, les petits alsaciens, en leurs beaux habits du dimanche, venaient de se réunir. Ils s'installèrent aux pupitres. Quelques parents restaient debout dans le fond de la salle. Un brouhaha fait de surprise et d'impatience accueillit le est-il ce vieux magister allemand, à barbe rousse et à lunettes, rogue, pédant, la schlague en main, image caricaturale de la Kultur germanique, dont Hansi s'est fait l'historiographe cruel ? C'était un sous-officier, un sous-officier en tenue qui grimpait dans la haute visage rayonnant, trapu, décidé, blond, les prunelles bleues un vrai fils d'alsace, pardieu ! Il s'adressa en patois à ses élèves et aux parents ; tous éclatèrent de rire. Et cette première leçon n'eut qu'un thème, une phrase d'abord parlée, qu'à tour de rôle sur le tableau noir, puis sur les cahiers les enfants inscrivaient "La France est notre patrie. Vive la France !" CPA La grande Guerre 1914-15. L'Alsace reconquise - A Massevaux - Nos officiers assistent à la première classe de français. Les instituteurs héroïques, Les livres roses pour la jeunesse, Librairie Larousse,1915. CPA Guerre européenne en Hte-Alsace la récréation d'une école alsacienne, l'instituteur allemand et le nouvel instituteur français en uniforme sont au milieu de leurs élèves novembre 1914. - L'illustration 1915 les écoliers Participation des écoles aux oeuvres nées de la guerreDes journées nationales voire départementales sont organisées afin de récolter des fonds pour la défense nationale et pour les œuvres de guerre. C’est le cas notamment des journées des solidarité est également encouragée par les municipalités qui créent de nombreuses œuvres à destination des blessés, des rapatriés, des prisonniers…Les cercles du soldat se développent également, ils sont des lieux d’accueil et de convivialité pour les soldats blessés ou en permission. Ils se rencontrent ainsi pour jouer aux cartes, faire de la lecture, assister à des spectacles…La mobilisation s’effectue ainsi à l’arrière à travers la participation des civils à ces multiples œuvres de guerre. Quelques Œuvres nées de la guerre - Loterie au profit de l'œuvre des Journée des Journée du poilu- Cercle du Accueil français- Emprunt de la défense nationale- Œuvre des prisonniers de journée des tuberculeux- Cocarde du souvenir...
Afficherla souche de l'arbre disparus et prisonniers. Soit de l'ordrede 3 hommes perdus pour chaque mètre carré ! Le 20 octobre, ont lieu les nominations suivantes : !-- Au grade de sous-lieutenant à titre temporaire :Sergent Duval, 2ème compagnie ;Sergent Briec, 2ème compagnie ; Au grade de chef de bataillon à titre temporaire tCapitaine Bontz, au 1er bataillon ; Le 17
Une page de Wikimedia Commons, la médiathèque libre. Aller à la navigation Aller à la rechercheCorentin Jean Carré militaire françaisTéléverser des médias WikipédiaNom dans la langue maternelle de la personneCorentin Jean Carré zizzzzDate de naissance9 janvier 1900Le FaouëtDate de mort18 mars 1918VerdunPays de citoyennetéFranceOccupationmilitaireAutorité Q2997227identifiant VIAF 308794219identifiant Bibliothèque nationale de France 160402084identifiant IdRef 178400394Reasonator • Scholia • PetScan • statistique • WikiMap • Locator tool • fichier KML • Chercher les représentations Média dans la catégorie Corentin Carré » Cette catégorie comprend 4 fichiers, dont les 4 ci-dessous. 364 Monument Corentin 2 214 × 3 006 ; 3,75 Mio 527 Châteaulin 1 980 × 2 015 ; 773 Kio Monument à Corentin 1 932 × 2 576 ; 1,71 Mio À la Gloire de Jean Corentin Carré Victor Prouvé.jpg 1 499 × 1 893 ; 707 Kio Récupérée de » Catégories 1900 births1918 deathsCarré surnameCorentin given name20th-century people of MorbihanBretagne in World War IWorld War I child soldiersCatégories cachées Uses of Wikidata InfoboxDeceased people by nameMen by namePeople by name
àla fois. Gloire. Tel le bigorneau, vous vous collez partout où vous allez. Beauté. La constellation du McDo vous conseille de venir comme vous êtes. C’est-à-dire nu(e), bande de gros dégoûtants. Auteur tmv Publié le 23 octobre 2019 23 octobre 2019 Catégories Horoscope, News Étiquettes horoscope, insolite, lol, octobre, tmv, vacances Cancer du sein : à Tours,
En cette année du centenaire de la première guerre mondiale nombreux sont les livres, articles, émissions télévisées et bandes dessinées qui rendent hommage au souvenir de cet horrible conflit qui ne fut qu’une interminable boucherie orchestrée par les grands » qui nous gouvernent. Cet album nous raconte l’histoire véridique de Jean-Corentin Carré qui fut l’un des plus jeunes combattants de l’époque dans l’armée française. En août 1914 Jean a 14 ans et déambule dans les rues de son village, LE FAOUËT dans le Morbihan; il doit rentrer déjeuner pour dire au revoir à son père qui part à la guerre. Les adieux sont teintés de patriotisme, d’orgueil masculin et de revanche après la défaite lors de la guerre de 1870. Seule la mère du jeune Jean, dont les yeux reflètent la peur qui l’étreint, se tient en retrait. Lors de la parade de départ des soldats elle répondra au désir d’aller défendre son pays exprimé par Jean » ne sois pas pressé d’aller en enfer, mon fils! . Jean va alors montrer son intelligence et sa volonté! il va dire à ses parents qu’il part trouver fortune en Amérique du Sud mais se rend à Pau où, sous un faux nom, il va réussir à s’engager; il a 15 ans. Dès lors il va se retrouver sous le feu des allemands, crapahutant dans les tranchées et faire l’expérience de la guerre dans toute son horreur. Le scénario de Pascal Bresson mélangeant les scènes de combat et le récit du parcours du jeune Jean Carré de son village à l’engagement, est admirablement construit. De leur coté les dessinateurs, Stéphane Duval et Lionel Chouin, donnent une vue plus que réelle de la guerre des tranchées; les assauts des soldats sortant, baïonnette au canon, de leur trou au coup de sifflet de l’officier, les hommes fauchés par les moulins à café » mitrailleuses allemands, démembrés vivants par les moineaux » obus, les gaspards » rats grouillant sur les cadavres qui, comme le racontera Jean dans un courrier à sa mère, grignotent ce qui reste sur les os. On en arrive a sentir l’odeur de pestilence et de mort à la simple vue de ces images si crédibles. Cet album est le premier tome d’un triptyque consacré à cet enfant qui deviendra un homme en l’espace de quelques semaines et qui, comme beaucoup, partit au combat avec des idées de patriotisme sans s’imaginer ce que la bêtise des nations peut coûter au peuple. Un très beau document qui donne bien à réfléchir à l’heure actuelle où les conflits fleurissent de partout comme chrysanthèmes au cimetière un premier novembre. J’attends le deuxième tome avec impatience. JEAN-CORENTIN CARRE, L’ENFANT SOLDAT – TOME 1 – PARUTION 8 OCTOBRE 2014 EDITIONS PAQUET – COLLECTION MEMOIRE 1914-1918 – PRIX DE VENTE 13,50 € DESSINS Stéphane Duval & Lionel Chouin SCENARIO Bresson COULEUR Jean-Luc Simon JR
YjWg0R. 6oz1n041jk.pages.dev/4686oz1n041jk.pages.dev/2876oz1n041jk.pages.dev/1226oz1n041jk.pages.dev/2486oz1n041jk.pages.dev/4796oz1n041jk.pages.dev/2326oz1n041jk.pages.dev/3286oz1n041jk.pages.dev/302
affiche à la gloire de jean corentin carré